Il est temps pour les Mauriciens d’introduire le maïs comme substitut au riz pour le déjeuner et le diner. C’est ce qu’a déclaré le ministre des Coopératives Sunil Bholah à une cérémonie organisée, hier, à l’Université de Maurice, par le Farmers in Agriculture, Livestock, Cooperative, Organic Network (FALCON) dans le cadre de la désignation de deux jeunes fermiers pour suivre des cours de formation au Leadership Incubation Program of the Southern African Confederation of Agricultural Unions (SACAU).
Les deux jeunes choisis sont en l’occurrence Vyomesh Seeborun et Marie Natacha Félicité de Rodrigues. Ils s’envoleront pour l’Afrique du Sud le 4 avril.
Le ministre Bholah devait souligner que lors d’un séjour à Rodrigues, il a eu le choix entre le riz et le maïs pour le déjeuner et le diner. Des Rodriguais cultivent le maïs et le consomment en dépit des contraintes en matière de fourniture d’eau.
« N’est-il pas temps pour les Mauriciens de changer leur culture de consommation afin d’y inclure le maïs dans notre alimentation ? Il ne faut pas mal me comprendre et comparer cela à une déclaration faite par un politicien dans les années 80. Il faut introduire graduellement le maïs dans nos assiettes en 2022 compte tenu de nombreuses difficultés qui se profilent à l’horizon », a déclaré Sunil Bholah.
Il ajoutera que les terres abandonnées pourraient être utilisées pour la culture de maïs. « Il faut ensuite changer notre mindset pour introduire le maïs dans notre diner et déjeuner. It is high time to do it », dit-il. Selon la Food and Agriculture Organisation (FAO), il est estimé que plus de 800 millions de personnes font face à la malnutrition. Cela est dû en partie aux effets du Covid-19.
Le ministre Bholah a salué FALCON pour avoir éduqué des jeunes à l’importance de nouvelles pratiques agricoles. « Avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, nous devons nous tourner vers d’autres sources d’approvisionnement », a-t-il déclaré, tout en soulignant la nécessité de réfléchir aux questions de sécurité alimentaire et de transformation agroalimentaire et de parvenir à de nouvelles solutions. Il a également exhorté les agriculteurs à abandonner l’agriculture traditionnelle et à se tourner vers l’agriculture biologique en vue de réduire les risques pour la santé.
Pour sa part, le ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, s’est félicité de l’engagement des jeunes dans l’agriculture, ajoutant qu’à une époque de troubles géopolitiques sans précédent, « nous devons prendre conscience de l’importance de la chaîne d’approvisionnement ».
Il ajoute que le gouvernement continuera à soutenir les agriculteurs par le biais de subventions et de programmes tout en mettant l’accent sur un partenariat renouvelé entre les différents ministères.
Il a aussi insisté sur la nécessité d’assurer la disponibilité d’approvisionnement en semences adéquate et appropriée pour les pays tropicaux comme Maurice ainsi que l’utilisation de bio-engrais et de bio-insecticide.
Le programme d’incubation des jeunes agriculteurs en leadership est un appel aux jeunes agriculteurs des pays d’Afrique australe, visant à favoriser l’auto-efficacité chez les jeunes agri-preneurs. La formation accompagne les jeunes à devenir les futurs leaders du secteur agricole.
L’association FALCON a été fondée en 2004 en vue de sensibiliser les agriculteurs de Maurice et de Rodrigues à s’impliquer dans l’agriculture, voire l’agriculture biologique, l’élevage et la pêche.