Odeurs nauséabondes : Plusieurs régions de Curepipe incommodées

La Station de transfert de La Brasserie, pointée du doigt, croulait sous 12,000 tonnes de déchets en décembre dernier De la chaux pour atténuer la pollution de l'air

Pour contenir l’émanation d’une odeur fétide en provenance de la station de transfert à La Brasserie, le ministère de l’Environnement a recours à de la chaux, qui est déversée sur le site après chaque retrait d’ordures pour Mare Chicose. Depuis environ deux semaines, plusieurs régions proches de cette station de transfert, ainsi que d’autres plus éloignées à Curepipe, sont incommodées par une odeur nauséabonde. Celle-ci provient de la station de transfert de La Brasserie. En décembre dernier, celle-ci avait accumulé près de 12,000 tonnes de déchets ménagers, soit un nombre supérieur à sa capacité. Le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, demande aux habitants de La Brasserie de lui faire confiance. Le site sera fermé et délocalisé, déclare-t-il à Week-End. Mais en attendant l’arrêt des opérations de la station de transfert, l’urgence, souligne-t-il, est de contenir les odeurs dérangeantes et de débarrasser les ordures en trop. De leur côté, les habitants de La Brasserie n’entendent pas rester les bras croisés. Ils ont préparé une pétition à l’intention des autorités.

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Le ministère de l’Environnement a dû prendre une mesure d’urgence : le déversement de chaux pour atténuer les mauvaises odeurs émanant de la station de transfert de déchets de La Brasserie, ces derniers jours, qui se propageaient dans plusieurs régions de Curepipe.
Ce n’est pas la première fois que les habitants de La Brasserie demandent aux autorités de trouver une solution aux odeurs incommodantes causées par la station de transfert d’ordures de la localité. Au mieux, ils réclament sa délocalisation. « Richard Duval, le député de la région, est venu sur place en décembre dernier », signale un résident de La Brasserie. Mais la visite du ministre du Tourisme, qui est également le député de la ville de Curepipe, n’a rien donné, assurent-ils. Las de supporter les odeurs nauséabondes de la station de transfert, ils ont annoncé leur intention de bloquer l’entrée des camions vers celle-ci, si aucune action n’est prise. « Cela fait des années que cette situation perdure. Nous devons non seulement endurer les mauvaises odeurs, mais aussi les mouches », s’indigne un résident. Un autre, qui se dit asthmatique, raconte qu’il se remet d’une hospitalisation après être tombé malade, il y a quelques jours. Il attribue ses soucis de santé à la pollution de l’air, qui s’est intensifiée pendant un certain temps. Depuis deux semaines, une odeur fétide enveloppe par intermittence plusieurs régions de Curepipe. Pour les habitants des quartiers concernés, il ne fait aucun doute : cette nuisance proviendrait du centre de transfert de La Brasserie. Et les jours où le vent souffle fort, cette mauvaise odeur se propage bien au-delà, atteignant même Henrietta et Eau-Coulée.

Durant l’incendie – entre novembre et décembre dernier – au centre d’enfouissement de Mare Chicose, la station de transfert de La Brasserie avait accumulé un surplus d’ordures. Ceux qui connaissent le centre de transfert expliquent qu’il a été contraint de fonctionner au-delà de sa capacité. « Lorsqu’il pleut, la pluie atténue l’odeur, mais pour un court moment seulement. Avec le soleil et la chaleur, elle reprend de plus belle », nous dit-on sur place. Pendant qu’une grue s’active sur la colline d’ordures et que des camions chargés effectuent un incessant va-et-vient, certains ignorent les restrictions et l’air irrespirable pour chercher des objets réutilisables, comme des pièces en métal, à l’arrivée des véhicules.

Rs 136 M pour Sotravic
Ancien dépotoir, la station de transfert d’ordures de La Brasserie est opérationnelle depuis 1991. La compagnie Sotravic gère le site depuis novembre 2022. « Sotravic a décroché un contrat de Rs 136 millions pour gérer la station de La Brasserie », rappelle Rajesh Bhagwan, qui se dit insatisfait de la gestion du contracteur. Un appel d’offres, dit-il, sera lancé à la fin du mois de novembre 2025 pour trouver un meilleur gestionnaire que l’actuel, période à laquelle prendra fin le contrat de Sotravic. La compagnie n’aurait enlevé que 300 tonnes d’ordures pour envoyer à Mare-Chicose. Rajesh Bhagwan explique qu’actuellement, un autre opérateur, dont les services ont été retenus, s’affaire à enlever 7,000 tonnes de déchets de La Brasserie. « Nous faisons notre maximum pour régler le problème d’odeur. Par ailleurs, j’ai déjà informé le gouvernement de la situation », déclare Rajesh Bhagwan. D’autre part, avec la construction de 108 appartements par la New Social Living Development Ltd à Camp Le Juge, non loin de la station de déchets, sa délocalisation devient une urgence. Située dans une zone résidentielle, elle ne cessera d’incommoder les résidents. « Il nous faut trouver un terrain éloigné des quartiers résidentiels, mais qui dispose d’un accès vers Mare Chicose », précise le ministre de l’Environnement.

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