La communauté internationale a pris l’engagement de considérer la lutte contre la malnutrition comme un enjeu de développement crucial. C’est qui ressort du sommet sur la nutrition pour la croissance (N4G), qui s’est tenu sous un format hybride à Tokyo le 7 décembre dernier. Comme devait le souligner lors d’une conférence de presse virtuelle lundi le Dr Sotoshi Ezoe, directeur de la politique globale de la santé au ministère japonais des Affaires étrangères, des organisations internationales, des entreprises du secteur privé, des organisations de la société civile et des universités ont toutes annoncé leurs engagements politiques et financiers à cette occasion.
« Plus de 300 engagements de 148 parties prenantes, dont 66 pays et 19 du secteur privé, ont été soumis, et une contribution financière de plus de USD 27 milliards a été annoncée », a-t-il observé. Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a, lui, pris l’engagement que le Japon mènera une coopération liée à la nutrition et décidera de projets concrets en tenant en compte divers éléments tels que les besoins de chaque pays.
Les sommets N4G sont des réunions internationales de haut niveau mobilisées à échéances régulières et auxquelles participent les principaux acteurs mondiaux de la nutrition autour de la prise d’engagements concrets, financiers ou politiques, pour lutter contre la malnutrition. Le sommet de Tokyo a été marqué par la participation du Premier ministre japonais et du ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi.
Comme devait le souligner Saotoshi Ezoe, le sommet N4G de Tokyo 2021 a été organisé pour présenter les orientations que devra adopter la communauté internationale pour l’amélioration de la nutrition et encourager les avancées concrètes par les annonces des nombreux acteurs concernant leurs engagements politiques et financiers. Le Premier ministre japonais, lui, a souligné que le « double fardeau de la malnutrition », avec la sous-alimentation, qui entraîne des troubles de la croissance, et la suralimentation, qui provoque des maladies du comportement, représente désormais « un défi commun à tous les pays ».
Le Covid-19 a aggravé particulièrement la malnutrition des enfants, dit-il, tout en annonçant que le Japon fournirait dans les trois ans à venir une aide en faveur de la nutrition de plus de 300 milliards de yens (soit plus de USD 2,8 milliards). Le Premier ministre japonais a également déclaré que, pour endiguer la pandémie, le Japon coordonnerait avec les organisations internationales et les autres partenaires la livraison de quelque 10 millions de doses vaccinales à l’Afrique, où le besoin en vaccins est particulièrement pressant.
Le sommet N4G s’est concentré sur cinq grandes thématiques : 1) nutrition et couverture sanitaire universelle; 2) systèmes alimentaires sûrs, durables et sains; (3) lutte contre les carences nutritionnelles dans les situations de fragilité; 4) “accountability” (responsabilisation des acteurs) fondée sur des données concrètes; et 5) déblocage de financements pour l’amélioration nutritionnelle. La nécessité pour l’ensemble des acteurs impliqués (gouvernements des pays développés comme ceux en développement, secteur privé, société civile, monde académique, etc.) d’apporter une réponse commune à ce défi est considérée comme essentielle.
Lors de la séance de clôture, le ministre Hayashi a présenté ses remerciements aux participants pour leurs engagements. Avant de déclarer qu’ils devraient chacun veiller à les remplir pour lutter contre la malnutrition et résoudre les problèmes auxquels notre monde est confronté. Le prochain sommet sera organisé en France.