Nouvelles restrictions – Conseil des religions: « Gouverner dans le dialogue, c’est la formule »

« Un manque de concertation. » C’est ce qui expliquerait, d’après le Conseil des religions, la réaction de plusieurs dirigeants religieux suite aux nouvelles restrictions concernant le nombre de dix fidèles dans les lieux de culte. Tout en soulignant que l’instance soutient toute action visant à faire reculer la pandémie, le Conseil estime qu’il « ne faudrait pas que les décrets se fassent sur fond de confrontation ».

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Le Conseil des religions met en avant que « gouverner dans le dialogue demeure la formule préférée des Mauriciens » même s’il reconnaît qu’un gouvernement doit gouverner. Les membres soulignent que c’est le moment où les fidèles ont le plus besoin de consolation dans le spirituel et le sacré. « L’heure est grave. Les pertes de vie dues au Covid s’accumulent de jour en jour et plusieurs familles sont dans le désarroi d’avoir perdu un parent, un frère, une sœur, un enfant, si ce n’est plusieurs membres d’une seule famille. La tristesse et la peur envahissent plusieurs familles tandis que la grande faucheuse ne cesse d’arracher jeunes et vieux. Les gens cherchent une espérance, une consolation, un réconfort dans le sacré et le spirituel. »

Tout en se disant d’accord sur la nécessité d’actions restrictives pour briser la chaîne de transmission du virus, il ne faudrait pas, dit le Conseil des religions, que les décrets se fassent sur fond de confrontation. « La partie du communiqué qui mentionne les lieux de culte laisse entrevoir une non-compréhension de la chose religieuse à Maurice. Il y a un amalgame qui traduit un manque de sensibilité culturelle et religieuse. Notre but n’est point de polémiquer. »

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Le Conseil formule le souhait que les rassemblements religieux de type prière au temple, à la mosquée, les messes et les cultes soient autorisés pour un maximum de 50 personnes et que ces lieux soient bien ventilés et aérés. « Que les rencontres soient organisées dans l’application stricte des règles sanitaires. Il s’agirait pour tout responsable religieux d’être responsable de l’application des consignes. Pour les édifices comme les grottes, les stèles, les kalimayes, etc., la présence autorisée ne dépasserait pas dix personnes ». C’est de la sorte qu’ils établissent une distinction entre lieux permettant 50 personnes et dix personnes.

« Ces jours-ci, la souffrance et l’espérance se côtoient dans notre quotidien. Il est plus que souhaitable que nous délaissions notre ego et que nous nous laissions envahir de compassion, de compréhension et de conciliation pour combattre l’ennemi invisible. Le manichéisme ne nous sert point. Nous avons besoin de dialoguer et nous rencontrer, politiciens, opérateurs économiques, acteurs de la société civile, religieux, etc. Aux premiers jours du Covid, nous avions redécouvert l’Autre. Nous ne nous regardions pas avec nos filtres communautaires, sectaires ou religieux. Nous avions appris la Solidarité. Nous partagions le peu que nous avions. Avant de manger, l’on s’inquiétait de savoir si le voisin avait de quoi se mettre sous la dent… Soyons davantage gardiens de nos frères et laissons notre prochain respirer dans les lieux d’espérance ! » concluent les membres du conseil.

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