Noemi Alphonse, championne du monde, sans complexe

Si nous avons toujours eu l’habitude de la voir dans un environnement sportif, Noemi Alphonse, la jeune handisportive souriante, motivée et victorieuse, qui honore Maurice depuis plusieurs années, a accepté de nous rencontrer en dehors du stade et des complexes sportifs pour nous parler d’elle et nous faire découvrir la face cachée de son parcours. Lors d’une balade au volant de sa voiture, elle nous a raconté, sans complexe, son parcours personnel et professionnel, ses handicaps et les épreuves qu’elle a dû surmonter pour devenir la championne du monde « unstoppable » qu’elle est aujourd’hui.

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«Noemi l’athlète et Noemi la personne sont deux individus différents », nous explique la jeune femme dès le début de notre conversation. «Je suis timide, un peu introvertie, je ne sors pas beaucoup et j’aime écouter de la musique…», nous dit-elle souriante et s’exprimant beaucoup avec la main.

Le choc à la naissance

Elle explique être née avec ses handicaps. « Au début on avait dit à ma maman qu’elle allait accoucher d’un garçon, mais je suis née fille et avec un handicap. Certains docteurs ont dit qu’il y avait un voile qui avait enveloppé mes mains et mes pieds, et les personnes âgées disaient à ma maman qu’elle avait peut-être coupé de la viande pendant une éclipse », raconte-t-elle en riant, nous expliquant qu’elle pense pour sa part que « c’est plus la volonté de la personne qui nous regarde d’en haut » en pointant vers le ciel.

Ça a été un choc pour ses parents de la voir naître avec un handicap, car ces derniers ne savaient pas qu’elle allait venir au monde ainsi. « C’était difficile au début », dit-elle pour ses parents, mais « ils m’ont grandie comme un enfant sans handicap. C’est-à-dire que si je n’étais pas sage, je recevais des baffes et j’avais également des punitions. J’étais un peu un garçon manqué et passait mon temps chez mes grands-parents, où j’ai grandi avec mes deux oncles, les petits frères de ma maman ». Elle se souvient qu’il y avait une rivière derrière la maison de sa grand-mère où allaient pêcher ses oncles. Elle avait un jour été sévèrement punie pour l’avoir traversée avec sa prothèse, qui ne devait pas être au contact de l’eau, afin de se rendre dans le jardin qui se trouvait de l’autre côté.
Évoquant la prothèse, nous l’interrogeons ainsi sur ses handicaps, et elle nous explique sans complexe qu’il lui manque le pied gauche, la jambe se terminant un peu après le genou, qu’elle a uniquement un orteil au pied droit et nous montre ses mains. Tous les doigts de la main droite semblent comporter uniquement une phalange, rendant cette main plus courte que la main gauche. En effet, la main gauche est composée du pouce, de l’index et de l’auriculaire qui sont complets, avec des ongles, mais également du majeur qui semble s’arrêter à la deuxième phalange et sans ongle, et ainsi de l’annulaire, plus court que les autres, et  semblant être composé d’uniquement une phalange comme les doigts de la main droite.

Les mains de Noemi Alphonse avec lesquelles elle puise toutes ses forces

Ces handicaps qu’elle a portés difficilement à plusieurs étapes de sa vie d’adolescente, elle en rigole presque aujourd’hui. «Le côté positif que j’ai réalisé avec le temps, c’est de ne pas avoir à payer très cher pour une manucure, car je n’ai que trois ongles de la main et pour la pédicure, un seul orteil. Salon pa tro gagn lavi ek mwa. La crème à passer sur les pieds ? J’en ai qu’un seul », confie-t-elle tout sourire.

Noemi Alphonse en compagnie de sa mère Nathalie Alphonse

À sa naissance, Noemi nous explique qu’une boule de chair à l’extrémité de sa jambe gauche devait être amputée pour qu’elle puisse marcher, et qu’il en était de même pour ses mains. Les médecins à Maurice ont alors recommandé à ses parents d’attendre qu’elle ait entre trois et cinq ans pour procéder à l’opération. Inquiets, ses parents se sont demandé quand elle commencerait à marcher si elle devait attendre toutes ces années. Un proche de sa mère, qui connaissait des personnes à l’île de La Réunion, facilite le déplacement, où une première opération est réalisée. Noemi n’avait que six mois et l’amputation a pu être réalisée. Bien que l’opération ait été un succès, les médecins sur place ont informé les parents qu’ils auraient dû venir dès la naissance. Ce moment difficile a également été bénéfique pour le moral de sa mère, nous confie Noemi, car elle y a vu une petite fille à bicyclette sans mains ni pieds, portant des prothèses. Cette rencontre a rassuré sa mère sur l’avenir de sa fille.

Un pied qui change la vie

De retour à Maurice, Noemi est emmenée à Grande Rivière, où des prothèses y sont fabriquées pour des personnes diabétiques. D’emblée, il est expliqué à ses parents qu’ils ne fabriquent pas de prothèses pour les enfants, mais uniquement pour les adultes. « Il y avait un monsieur qui est hyper gentil et qui s’appelle Moussa, et a dit qu’il peut essayer d’en faire une qui ne sera pas parfaite, mais que me permettrai d’apprendre à simplement me mettre debout et me tenir en équilibre. Ils ont fait une prothèse en bois et en mousse, un mini pied qui ressemble à un pied de poupée, que je possède toujours. À la base, ce n’était pas fait pour marcher, mais j’ai commencé à marcher à l’âge de neuf mois », raconte la jeune femme, qui explique qu’à son retour à l’atelier, le fait de la voir marcher avec la prothèse avait surpris le monsieur, mais surtout réjoui les gens qui y travaillaient.


« C’est comme ça qu’ils ont commencé à faire des prothèses pour moi et pour d’autres enfants également. Je devais changer de prothèse à chaque fois que je grandissais, mais je ne grandissais pas beaucoup et ne grossissais pas non plus, ce qui était un avantage pour mes parents, car ça coûtait déjà cher à l’époque et encore plus cher aujourd’hui. J’ai eu cependant la chance que le monsieur ait fait les prothèses gratuitement pour moi pendant presque 15 ans. Grâce cette prothèse, j’ai appris à monter à bicyclette à l’aide de mes oncles et je pouvais courir et être comme une enfant normale », confie-t-elle, les yeux toujours rivés sur la route et continuant aisément à conduire. Ses prothèses sont aujourd’hui fabriquées en Afrique du Sud par Marissa Nel, qui a un atelier appelé Aspire Clinic à Beau-Bassin.
Elle en a sept au total aujourd’hui, comprenant celle qu’elle avait alors qu’elle était bébé. La première prothèse qu’elle a été acheter en 2017 lui a coûté Rs 90 000. Noemi explique que les prothèses coûtent beaucoup plus cher aujourd’hui et encore plus pour ceux qui n’ont pas de genou. Elle est aujourd’hui ambassadrice pour Marissa Nel et a l’occasion de tester d’autres prothèses. « J’ai un pied qui me permet d’aller dans l’eau aujourd’hui que je n’ai pas encore testé et j’ai aussi une lame d’enfant, comme je suis petite de taille, qui me permet de courir et que j’utilisais pour aller dans l’eau avant d’avoir la nouvelle. Comme on arrive à personnaliser et qu’elle essaie de rendre les gens un peu plus à l’aise avec l’aide des nouvelles technologies, j’ai une prothèse réglable que je peux aujourd’hui mettre avec des talons. Il y a également des dessins sur mes nouvelles prothèses qui impressionnent les enfants, qui sont beaucoup plus intéressés par le dessin que de me poser la question sur la raison de la prothèse. »

« Beaucoup de questions et le premier harcèlement…»

Avec sa famille, elle ne s’est pas sentie différente, tout était fait pour qu’elle se sente comme une enfant comme les autres. C’est une fois à l’école primaire, à Père Laval RCA, que Noemi commence à se sentir différente. Elle nous raconte que « dès le premier jour, j’ai commencé à avoir plein de questions de tout le monde. Tu as 40 enfants d’une classe qui vont te poser les même questions : Pourquoi es-tu comme ça ? pourquoi te manque-t-il des doigts ? Pourquoi tu n’as pas un pied ? Pourquoi es-tu différente de nous ? Et moi je ne savais pas quoi dire, car pour moi j’étais une enfant comme tout le monde et je ne voyais pas la différence. C’était ainsi la première semaine de Grade 1, mais tout semblait normal par la suite, car j’avais beaucoup d’amis et je courais avec eux, et c’était devenu normal. C’était uniquement les autres classes et les nouveaux qui revenaient avec les questions, mais mes amis de classe me défendaient en disant de ne pas se moquer de moi, car je n’étais pas différente d’eux », disaient-ils .
Néanmoins, elle explique qu’il y a quand même eu des moments où elle se faisait bousculer par un groupe de garçons et que sa mère avait finalement dû intervenir pour faire cesser la première phase de harcèlement à laquelle elle a été victime. « Des garçons me bousculaient et me poussaient pour me faire tomber exprès. Ils ne le faisaient qu’avec moi. »

Noemi commence le judo quelque temps après, pour briser sa timidité sur les recommandations d’une voisine, également amie de sa mère. « J’ai essayé pendant six mois et j’aimais bien ce que je faisais, mais je n’ai pas pu continuer, car j’ai dû me faire opérer à la jambe », explique la jeune femme, nous confiant qu’en dernière année de primaire, elle a passé uniquement trois mois à l’école, devant se faire opérer d’un os qui poussait à la jambe amputée alors qu’elle grandissait et qui lui faisait surtout mal lorsqu’elle marchait avec sa prothèse.

Elle se retrouve en fauteuil à l’hôpital, poussé par sa mère après son intervention et poursuit sa 6e, aujourd’hui Grade 6, cloîtrée à son domicile.
« C’était compliqué, c’était dur, car je ne voyais personne, je ne voyais plus mes amis. Je faisais uniquement le va-et-vient à l’hôpital, et même là-bas, ma maman me faisait réviser toutes les montagnes et les rivières de Maurice. Alors que je croyais que j’allais échouer, si j’ai brillamment réussi ma sixième, c’est grâce à elle. Elle allait à l’école récupérer les devoirs avec mon professeur, ainsi qu’avec mon prof de leçon, et me faisait travailler quand on est rentré à la maison. Mon papa était également là pour moi, mais il travaillait, et comme ma maman était femme au foyer, je passais ma journée avec ma maman pour qui c’était dur, car arrivé un moment, je ne voulais plus écouter et faire ce qu’elle me disait, mais elle a su me faire prendre conscience que c’était important pour moi. Mes parents, surtout mon papa, qui était enseignant, savaient comment s’asseoir et m’expliquer comment c’était important », se remémore la jeune femme.

« Pas koste kot li… Get so lipie »

Après le primaire, Noemi explique ne plus pouvoir reprendre le judo, qu’elle voulait absolument recommencer, car sa cicatrice ne séchait pas comme il le fallait, et il ne fallait pas faire de mouvement qui pourrait la rouvrir. La para-athlète nous parle ensuite de son entrée au collège Lorette de Port-Louis, où elle a passé les six premiers mois à cacher son handicap. Elle portait une robe qui touchait presque la cheville et des chaussettes qui remontaient jusque sous la robe, ou tout simplement des pantalons.
« Quand tu es en primaire, c’est plus facile. Tu peux courir, tu peux jouer à cache-cache… mais plus tu grandis, et lorsque tu es entourée de filles, on te pose des questions : Pourquoi tu ne portes pas de vernis, pourquoi tu ne portes pas de short, etc. ? » Et c’est là, nous dit-elle, « que j’ai réalisé que je n’assumais pas mon handicap, et je ne savais comment expliquer aux autres que ça me mettait mal à l’aise. Quand je rentrais à la maison, souvent, je demandais à ma maman pourquoi j’étais différente, pourquoi je ne suis pas comme tout le monde, est-ce qu’un jour je vais me marier, est-ce que tout le monde va m’accepter… Des questions auxquelles mes parents ne pouvaient même pas répondre, car ils croyaient que c’était facile pour moi parce que je m’affirmais. Mais ils ont découvert que c’était plus compliqué pour moi ».
Elle portait de longs vêtements pour être plus à l’aise. Lorsqu’elle partait à la plage, Noemi nous confie que c’était compliqué pour elle. Tout le monde la regardait et des parents la pointaient du doigt et faisaient des remarques telles que : « Pa koste kot li… Get so lipie ». Elle devait impérativement être portée par son père pour aller dans l’eau. « Je voyais toutes les filles dans l’eau avec leur bikini et je me demandais si je serai comme je suis tout au long de ma vie et si quelqu’un devrait toujours me porter jusqu’à l’eau pour que je puisse y entrer et nager. »
Au collège, elle ne faisait pas la classe d’éducation physique et ne courait pas. C’est une élève de sa classe qui a découvert plus tard que ses mains étaient différentes et en a parlé à tout le monde. Les questions ont ainsi commencé à fuser de toutes parts, et c’est une religieuse à l’école qui, contrairement à ce qui est dit d’habitude, lui a lance : « Mo tifi inn ariv ler pou ou remont sa uniform-la enn tigit aster. »

« Zame dimounn pou kontan twa, parski to andikape…»

Elle a finalement tout expliqué aux élèves, et malgré les questions qui ont perduré, elle évoque cinq années tranquilles, où elle joue un peu au basket et au volleyball pour le plaisir, avant de faire face au harcèlement de ses amies. Cette fois, elle ne partage rien à sa mère et reste  fixée sur ce que sa maman lui avait dit : « Je t’envoie à l’école pour ton éducation. Il faut que quand tu entres dans la classe, tu aies ton sac, ton cahier, ton livre, ton professeur et ton tableau devant toi, et rien ni personne d’autre.» Noemi raconte que c’est exactement ce qu’elle a fait pendant deux ans à trois ans.
Elle explique qu’on a commencé à lui dire « zame dimounn pou kontan twa parski to andikape, to pa pou marye, to pou fini vilin », entre autres. « Déjà que je n’assumais pas comment j’étais, c’était difficile à vivre ». Elle a finalement poussé  un ouf de soulagement après le HSC. «J’ai dit merci Seigneur pa pou retrouv sa bann dimounn-la ankor », avant de relancer avec un éclat de rire : « Et maintenant, voilà, championne du monde. Mo espere aster ki zot pe get mwa dan televizion apre tou seki zot inn dir oparavan ! »

Le handisport : d’une échappatoire « bat-bate » à championne du monde

Un de ses amis, Sherman Agathe, lui parle un jour “d’un voisin qui entraîne des enfants avec un handicap qu’elle pourrait rencontrer si elle aime bien le sport”. Après le collège, elle raconte cependant qu’elle n’était pas forcément sportive, mais voulait impérativement avoir 18 ans et pouvoir sortir et faire comme tous les jeunes de son âge. « Je voulais aller danser en boîte de nuit, de vivre la vie de jeune et profiter d’au moins une année à faire tout ça.»
Cependant pendant les vacances, dans l’attente de ses résultats, elle voulait vraiment sortir de la maison, car elle passait uniquement son temps chez ses grands-parents et ses cousins, et se plaignait de n’avoir rien à faire. Elle s’est finalement souvenue de ce qui lui avait dit Sherman, et elle a pris contact avec Jean-Marie Bhugeerathee, son entraîneur actuel, qu’elle rencontre en 2015 et lui explique son handicap.
« Quand je le rencontre pour la première fois avec mon papa, il explique d’emblée qu’il faudrait être très sérieuse, car il disait ne pas faire de sport pour bat-bate, chose que j’avais en tête à ce moment-là », raconte-t-elle dans un éclat de rire. « Moi, je voulais courir, alors que Jean-Marie savait déjà ce qu’il allait  faire de moi . Quand on est arrivés, il m’a mis dans un fauteuil et je n’étais pas contente du tout, surtout que ça me rappelait la période où j’étais en sixième et que ma maman me poussait en fauteuil à l’hôpital après mon opération », confie Noemi Alphonse. C’était le seul sport qu’elle pouvait faire, car elle n’avait pas de prothèse avec une lame pour les autres sports.
Elle finit par s’y habituer et les entraînements passent de deux jours par semaine à deux fois par jour. Alors qu’elle pense que son coach ne la calcule pas lors des entraînements, il finira par lui dire qu’elle a bien progressé et qu’elle était prête pour les entraînements plus sérieux. Elle raconte que quatre mois plus tard, ils se sont rendus en Italie, où elle a remporté sa première course. « C’est à ce moment que le sport pou bat-bate inn vinn sport de haut niveau. J’ai par la suite réalisé le rêve de mon papa d’avoir une fille diplômée de l’université. J’ai enchaîné des cours à l’université et le sport en même temps en 2016, et c’était très compliqué, mais je l’ai fait. Plusieurs compétitions ont suivi, le public découvre ensuite une Noemi grande gueule. Je me prends également une suspension».

«Prouver aux gens de quoi je suis capable»

« Mais je suis revenue également prouver aux gens de quoi je suis capable. Mon passage en Italie la première fois aussi m’a permis de voir des personnes dans la même situation que moi, voire pire et qui excellaient. J’ai grandi avec en tête que les personnes avec un handicap n’ont pas vraiment un avenir dans la société, surtout avec des membres de la famille qui disaient à ma maman que je passerais ma vie à demander l’aumône.

Mon attitude et ma façon de voir les choses avaient change, et aujourd’hui, ces mêmes personnes me demandent des photos et me félicitent. Mes grands-parents, qui étaient toujours très protecteurs par rapport à mon handicap, sont aujourd’hui très fiers de moi », confie Noemi, toute fière et toute souriante.Noemi ne manque pas d’évoquer le prix des fauteuils de courses : «Nos équipements et surtout nos fauteuils coûtent extrêmement cher. Un fauteuil en carbone, uniquement le cadre qui coûte à Rs 750 000, est fabriqué à l’étranger et c’est surtout le moins cher, soit la troisième gamme. Ce prix n’inclut pas les frais de douane. Une roue peut coûter au moins Rs 150 000. Avec mon fauteuil, si j’ai un vent de face, je ne peux rien faire. Le fauteuil qui est fabriqué en Suisse ne te fait pas reculer et peut coûter à peu près Rs 2,5 millions. J’ai des concurrents, comme les Suisses, les Chinois et les Anglais qui ont des fauteuils plus aérodynamiques et plus légers. Je dois tripler ma force pour pouvoir arriver au niveau de ces concurrentes qui appliquent moins de force pour aller plus vite. C’est un peu désavantageux pour nous. Je n’abuse pas sur le prix des fauteuils.»

«Notre handicap n’est pas contagieux !»

Noemi, qui dit arriver à parler de son handicap facilement aujourd’hui, conseille aux parents des enfants sans handicap à éduquer leurs enfants de sorte à ne pas pointer du doigt et ne pas les empêcher de jouer avec un enfant handicapé. « Ne dites pas à vos enfants qu’ils deviendront comme les handicapés en les touchant ! Ce sont des remarques que j’ai souvent eues à mon égard. Notre handicap n’est pas contagieux ! », affirme-t-elle.
Elle conseille aussi aux parents des handicapés de ne pas avoir honte de leur enfant et de lui procurer autant que possible et selon la nature du handicap, la vie d’un enfant sans handicap. « Il ne faut pas avoir pitié. Il doit grandir comme un enfant normal. Il faut expliquer aux enfants qu’ils auront toujours à faire face aux remarques de gens méchants et qu’il faut apprendre à faire face et passer là-dessus.»


Elle plaide également toujours pour une meilleure inclusion des handicapés dans la société à travers les infrastructures. « Il nous faut être égaux et que celui qui n’est pas handicapé ne se sente pas supérieur au handicapé. C’est ce que nous tentons de faire à travers les explications de nos handicaps aux enfants ! »

A twist of Yarn

Dans son temps libre, soit le soir après ses journées d’entraînement et après le diner, Noemi s’attelle au crochet. Une passion qu’elle a découverte à travers des vidéos sur Internet et qu’elle maîtrise aujourd’hui, prenant même des commandes à travers sa page A Twist of Yarn sur les réseaux sociaux. Elle confectionne des peluches, des sacs, des chapeaux et plein d’autres choses.


 

 

Noemi détient aujourd’hui sept records de Maurice, et sept records d’Afrique, soit aux 100m, 200m, 400m, 800m, 1500m, 5000m et 42km. Après avoir été sacrée vice-championne du monde au 400m et championne du monde au 100m T54 à Kobe au Japon en mai de cette année, elle ne compte pas se reposer et ne s’accorde toujours pas de vacances. Cette athlète ultra motivée suit un entraînement 6 jours sur 7, voire parfois 7 jours sur 7, et une nutrition encore plus stricte en vue des prochains Jeux paralympiques qui se dérouleront en France du mercredi 28 août au dimanche 8 septembre 2024.
Nous lui souhaitons d’y réaliser un nouveau “Twist of class”, comme à Kobe…

Jonathan Chauremootoo


 

Paru dans l’édition de Week-end du dimanche 14 juillet.

 

 

 

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