Dans son message de Noël radiotélévisé hier soir, l’évêque de Port-Louis, le cardinal Maurice Piat, a lancé un appel à la solidarité envers tous ceux éprouvés par les ravages du Covid-19. « Faisons cause commune pour endiguer la pandémie dans notre belle île Maurice », a plaidé l’évêque catholique. « Anou marye pike, faisons preuve de créativité pour trouver les moyens de soulager les familles en détresse. »
Le prélat, qui a choisi cette année d’axer son message autour des valeurs d’espérance et de joie propres à la belle fête de Noël, n’a pas manqué de rappeler comment des familles ont eu à pleurer des pertes d’enfants, de parents et de grands-parents en raison du Covid-19. Sans oublier les frontliners morts en service. Dans le même contexte difficile de la pandémie, le cardinal Piat a aussi évoqué les difficultés rencontrées par les enfants pour s’adapter aux cours en ligne. « Des jeunes se retrouvent isolés à l’âge où se nouent les amitiés », devait regretter l’évêque. Sans qu’il n’oublie les parents, « qui s’essoufflent entre télétravail et tâches quotidiennes. »
Dans son message, le cardinal a aussi mentionné les grands-parents « qui souffrent de ne plus pouvoir serrer leurs petits-enfants dans leurs bras. » Le prélat, qui a fait le constat que tout le monde est épuisé, n’a pas manqué de parler du coût de la vie « qui monte en flèche » alors même que, devait-il dire, la roupie connaît une dégringolade. « L’économie est fragilisée et doit composer avec un avenir incertain », note encore l’évêque de Port-Louis.
Le cardinal Piat devait quand même faire valoir que Noël peut malgré tout « nous apporter joie et espérance. » En ce sens que, a-t-il expliqué, Noël, c’est la célébration du « Dieu qui est avec nous, en toutes circonstances. » Un Dieu « qui se fait proche de nous, qui vient à notre rencontre sur notre chemin avec nos épreuves, nos peurs, nos angoisses. » Pour le prélat, en vue de retrouver l’espérance, il convient de « faire confiance », de « s’accrocher au “Dieu avec nous” pour tenir dans la tempête. » L’évêque catholique devait à ce propos reprendre cette parole du psalmiste : « Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur, de qui aurai-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerai-je ? »
Le cardinal Piat a cité l’exemple de Joseph et de Marie, sans doute déçus de n’avoir pas été reçus à l’hôtellerie, mais qui découvrent, peu à peu, à l’écurie ce « Dieu qui se fait proche des pauvres, des marginaux, et qui n’a pas honte d’habiter parmi eux, de souffrir avec eux. » Et l’évêque de conclure : « À partir de nos épreuves aujourd’hui comme à partir de l’inconfort de la crèche il y a 2000 ans, des chemins d’espérance sont ouverts. Soyons solidaires. Faisons cause commune pou endiguer la pandémie dans notre belle île Maurice. »