NÉCROLOGIE : Rashid Imrith, un battant s’en est allé discrètement

Le syndicalisme mauricien a perdu une voix. Un battant. Rashid Imrith, âgé de 65 ans, a perdu l’un de ses rares combats. Certes, pour la dernière Fête du Travail du 1er mai 2022, quand il s’était affiché aux côtés de ses camarades de lutte sur le terrain, dont Ashok Subron, plus d’un avait cru qu’il avait eu le dessus sur cet ennemi invisible, qui l’avait littéralement miné depuis plusieurs mois déjà, soit plus d’une année.

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Mais le miracle n’allait pas durer longtemps. Et, hier matin, la nouvelle est tombée. Rashid Imrith s’en est allé en toute discrétion non sans avoir lutté. Plus d’un fonctionnaire éprouvant des problèmes dans son travail savaient que la porte du syndicaliste Imrith était toujours ouverte, ou encore qu’ils pouvaient compter sur une oreille attentive.

Même les puissants n’hésitaient pas à solliciter son avis sur des sujets de brûlante actualité ou encore pour tenter de sortir d’une impasse à la satisfaction de toutes les parties concernées notamment au sein du secteur public, et même sur le plan national. S’il s’était jeté dans un combat, il le faisait corps et âme.

À son palmarès, il avait épinglé entre autres le rapport Chesworth alors que les recommandations du Pay Research Bureau étaient brûlées sur la place publique par les employés du secteur public d’alors, le salaire minimum rajusté, les trois Increments pour les fonctionnaires ou encore des exemptions fiscales pour le Lump Sum et la Travelling Allowance. Sans compter les multiples règlements des problèmes individuels des fonctionnaires face à la machinerie administrative.

Rashid Imrith fait partie de cette génération de Mauriciens, qui n’ont pas connu le privilège de bénéficier de l’éducation gratuite. Il se faisait un point d’honneur de rappeler qu’alors collégien, il vendait des journaux à Rose-Hill pour subvenir aux besoins de sa famille et pour assurer son éducation.

L’île Maurice des premières années d’indépendance, avec ses énormes difficultés, avait forgé le caractère de cette jeune génération de Mauriciens, qui avaient cru dans l’éducation comme ascenseur social. Et nul autre levier. À sa manière, Rashid Imrith est la preuve de ce cheminement au sein de la société mauricienne.

Tout comme tes camarades de combat, Le Mauricien te salue pour l’exemple donné. À ton épouse et à ta fille, Rachida, qui restera ta fierté, Le Mauricien présente ses vives condoléances.

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