Nécrologie : Ils nous ont quittés en 2024

Des figures emblématiques ayant contribuer à écrire une belle page du sport local nous ont quittés en 2024. Leur PASSION et leur dévouement resteront à jamais gravé dans les annales. Edouard Leste, faisait partie de cette génération dorée, véritable référence footballistique et un des héros qui avait défendu les couleurs de la sélection nationale à la Coupe d’Afrique des Nations de 1974 en Égypte, une performance jamais égalée depuis. Serge Moorjee, autre personnage important du paysage footballistique, a également laissé un grand vide, tout comme la judokate Marie-Michèle Saint-Louis, double championne d’Afrique ou encore le grand gaillard Judex Bazile, soldat du noble art qui s’était forgé une réputation de champion, que ce soit en tant que boxeur ou entraineur.

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Edouard Leste (ancien gardien de but international) s’en est allé sur la pointe des pieds le dimanche 12 mai, à l’âge de 80 ans. Il avait d’ailleurs fêté le jubilé d’or de cette participation à la CAN 1974 en février dernier au Dodo Club. Une cérémonie rendant hommage aux footballeurs mauriciens ayant pris part à cette phase finale HISTORIQUE en Égypte. Une performance jamais égalée et l’occasion était belle de mettre en avant « ses héroïques et valeureux soldats de feu Mamade Elahee ». L’histoire retiendra que cette qualification importante avait été acquise le 29 juillet 1973 face à la Tanzanie, à l’issue de la fatidique séance de tirs au but au stade George V. Pour la petite anecdote, Edouard Leste faisait partie des quatre footballeurs à avoir lors de ce jubilé d’or la veste de la sélection nationale, histoire de faire revivre à ceux présents, ces moments nostalgiques.

Serge Moorjee vivait pour sa part avec un cancer de la gorge découvert en novembre 2020 et pour lequel il a déjà subi deux interventions coup sur coup. Même si les médecins lui ont avoué que sa maladie était à un stade avancé, Serge Moorjee voulait mener ce combat à terme, avec force et courage. L’ancien international des Tamil Cadets et de Mahebourg United a dédié sa vie à sa plus grande passion, le sport roi. Il a passé 40 ans à la section Bien-Être de la mairie de Curepipe et a été honoré en 1983 avec la distinction de la médaille de la ville. C’est au mois de mars, à l’âge de 71 ans que ce boute-en-train a quitté ce monde.

Judex Bazile partit sur la pointe des pieds
L’entraîneur national, Judex Bazile, est décédé à l’âge de 67 ans et laisse derrière lui une épouse et un fils. Il demeurera dans l’histoire comme le boxeur mauricien a avoir décroché la toute première d’or en boxe aux premiers Jeux des Iles de l’océan Indien tenus en 1979 à l’île de La Réunion. Il avait été officier au ministère des Sports pendant de longues années avant de prendre ensuite le rôle de consultant auprès de l’Association mauricienne de boxe (AMB). Il a aussi fait partie, avec Jean-Claude Nagloo, des techniciens à avoir façonné l’image de la boxe mauricienne, il y a un peu plus de 25 ans. Un chantier mis en place avec le précieux soutien de l’expérimenté feu Frankie Lesage, alors directeur technique national, avant d’être remplacé par Fabrizio Leclercq.

On gardera en mémoire de Judex Bazile, l’image d’un entraîneur passionné, mais aussi discipliné. Nous l’avons connu à l’époque de la mise en place de la boxe éducative dans les collèges. Une rencontre qui nous amènera à le rencontrer, pour la première fois, lors d’une séance d’initiation au collège Impérial à Curepipe. Il s’est ensuite vu confier les rênes du centre national de formation au sein duquel a transité un certain Bruno Julie, à ce jour le seul médaillé olympique mauricien (bronze en 2008 en Chine). Beaucoup d’autres ont pu profiter de sa science pour la boxe amateur et qui ont ensuite brillé au niveau africain.
Judex Bazile a aussi été pendant très longtemps l’assistant de Jean-Claude Nagloo avant de prendre les rênes de la sélection nationale. Son mentor avait été lui, alors promu premier directeur technique national du sport mauricien. Judex Bazile a eu l’occasion de conduire plusieurs sélections nationales aux Championnats et aux Jeux d’Afrique, mais également aux Jeux olympiques et autres Jeux du Commonwealth.

À ces Jeux justement, Judex Bazile gardera en mémoire la médaille d’argent remportée par Kennedy St-Pierre, alors qu’il pouvait légitimement prétendre à la médaille d’or. C’était en 2014 à Glasgow en Écosse. Ce même St-Pierre qui, rappelons-le, avait réalisé, trois ans plus tôt, l’exploit de décrocher le titre de champion d’Afrique (Cameroun) avant de s’imposer, quelques mois plus tard, aux Jeux d’Afrique (Mozambique) !

C’est dire que le passage de Judex Bazile à la tête de la sélection nationale a été fructueuse, même s’il lui a manqué quelque chose pour mener un boxeur au podium olympique. Reste que, dans les mémoires, les succès remportés par Jean-Claude Nagloo, en tant qu’entraîneur national, porte aussi le sceau de Judex Bazile. Il y a, bien évidemment eu l’unique médaille olympique de bronze de Bruno Julie, mais aussi cette première médaille d’or aux Jeux du Commonwealth de 1998 à Kuala Lumpur, Malaisie, grâce à Richard Sunee. Michaël Macaque et Giovanni Frontin avaient, eux, été médaillés d’argent et de bronze respectivement.

Marie-Michèle St Louis, une battante dans l’âme
Le judo mauricien a perdu une grande championne en septembre dernier. En effet, Marie-Michelle St Louis nous a quittés à l’âge de 54 ans des suites d’une maladie. Championne d’Afrique chez les moins de 78 kg en 1992 à Maurice, elle avait réussi l’exploit de remporter un nouveau titre en 1998 au Sénégal. « Ce deuxième titre reflète la personnalité de Marie-Michelle. Elle s’était blessée au genou et avait dû subir une intervention en 1996. Nombreux sont ceux qui pensaient que sa carrière était terminée, mais pas elle », souligna  Joseph Mounawah, ancien directeur de la Fédération mauricienne de judo.

C’est justement sa force de caractère qui a toujours permis à Marie-Michelle St Louis de s’imposer. « Marie-Michelle n’était pas une grande technicienne. C’était une battante. Elle ne baissait jamais les bras. Abandonner ne faisait pas partie de son vocabulaire. Elle était persévérante et se démarquait des autres par sa discipline de fer. Elle était toujours ponctuelle aux entraînements et c’est cela aussi qui fait la force d’une grande championne. »

Joseph Mounawah parlait aussi de Marie-Michelle St Louis comme quelqu’une qui était accessible et toujours prête à aider les autres. Il se souvient aussi comment elle et son époux, Ricardo Durhone, se sont rencontrés aux entraînements de la sélection nationale qui se tenaient à l’époque au gymnase France Martin à les Salines, Port-Louis. De cette union est née une judokate, nommément Tracy Durhone, médaillée d’or chez les plus de 78 kg lors des Jeux de la Francophonie de l’année dernière à Kinshasa en République Démocratique du Congo. À noter que Marie-Michelle St Louis a été aussi entraîneur nationale.  Par ailleurs, une autre judokate, nommément Jennifer Antou, soeur de Nathalie, également judokate, est décédée à La Réunion où elle avait élu domicile.

Ramdin, Dajee et Dauphin
Ancien joueur du Cadets Club et de Mahébourg United, Sundeep Ramdin nous a quittés en juillet, des suites d’une maladie, à l’âge de 62 ans. Ce grand passionné de football et de chevaux s’était reconverti formateur pour partager son expérience avant son décès. Le badminton mauricen a, lui, perdu l’un de ses PILIERS. L’ancien entraineur de l’équipe nationale, Annirao Dajee est décédé le 17 décembre à l’âge de 73 ans. Il était d’ailleurs une figure emblématique du badminton en Afrique, ayant occupé des postes clés, notamment celui de Development Manager au sein de la Confédération africaine de badminton. Il était aussi le président de l’Association mauricienne de badminton.

Le décès de Melivan Dauphin, ancien coureur de Chemin Grenier AC et détenteur toujours du record national du 3 000m minimes en 9’28”58 (25 septembre 2011 à Bambous) a été une onde de choc. Il détenait aussi le record national du 1000m minimes en 2’59”46, mais battu depuis. Il est décédé à l’âge de 28 ans.

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