La première réunion du Coordination Committee concernant l’échouage du remorqueur Sona III s’est tenue, hier, au siège du National Disaster Risk Reduction and Management Centre. Interrigé à ce sujet, le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, confime que « les dispositions du National Oil Contingency Plan ont été activées au Tier-1 vu que le volume de fioul est sous la barre des 10 000 mètres cubes. Le ministère travaille en étroite collaboration avec tous les Stakeholders depuis le naufrage du Sona III sur les récifs d’Agalega. »
La priorité déclarée des autorités demeure le pompage des 6 284 litres de carburant se trouvant à bord. Selon la National Coast Guard (NCG), qui a effectué des observations aériennes avec Le Dornier, hier, aucun déversement d’hydrocarbures ni perte humaine n’a été constaté. Toutefois, la disponibilité limitée de carburant de l’avion ne permettra que trois vols supplémentaires pour ces missions.
Pour prévenir tout risque d’un déversement d’huile en mer, la Pollution Response Unit est mobilisée avec la logistique nécessaire. Des officiers sont prêts à intervenir à tout moment à Agalega. Entre-temps, lors du vol hier, Le Dornier a apporté 100 Absorbent Pads qui seront utilisés en cas de fuite d’huile du Sona III.
La NCG a aussi fait comprendre qu’en cas de déversement d’huile, la quantité à bord du remorqueur sera classée dans la catégorie TIER 1, soit moins de dix tonnes. Sans compter que le caractère de la substance va évaporer au contact des vagues. Le remorqueur n’utilise pas la même qualité d’huile que les gros navires. Sur le Sona III, il y a 6 282 litres de Diesel Oil, 90 litres de Lube Oil et 66 litres de Hydraulic Oil.
En attendant l’arrivée de toute la logistique pour lutter contre une éventuelle pollution marine, la NCG a demandé au Resident Manager d’Agalega de se tenir prêt en mobilisant des barils vides, des pompes et d’autres accessoires sur la plage. Ces équipements seront utilisés s’il faut pomper le carburant du Casualty Site.
Par ailleurs, la connectivité à Agalega a été partiellement rétablie hier, facilitant les communications entre les parties concernées. Alors que le ministère des Affaires étrangères a sollicité l’aide de pays amis pour envoyer un cargo avec du matériel médical et autres biens essentiels sur l’île après le passage du cyclone Chido. Concernant le Sona III, l’Outer Islands Development Corporation a confirmé disposer des coordonnées GPS précises de l’épave.
Outre l’urgence de retirer le carburant à bord pour éviter tout risque environnemental, le comité a demandé à la police d’entamer une enquête sur l’échouement du remorqueur. Les autorités surveilleront l’avancement des opérations de sauvetage. D’ailleurs, la société Scott Shipping, agent local du remorqueur Sona III, a été priée d’accélérer les démarches pour engager une société de sauvetage. Deux entreprises, Polygreen Mauritius et Five Oceans Salvage, sont actuellement en négociation avec le propriétaire. Le comité a aussi demandé à la NCG de soumettre un rapport quotidien sur les mises à jour concernant le remorqueur. Le Director of Shipping a indiqué que la récente modification de la Merchant and Shipping Act, qui oblige le propriétaire du navire à répondre aux obligations légales sous 48 heures, un délai qui expire sous peu.
La réunion d’hier était coprésidée par le commandant Premanand Budhoo, responsable du National Disaster Risk Reduction and Management Centre, et le capitaine Asiva Coopen, Director of Shipping. Plusieurs hauts responsables et représentants d’institutions clés étaient aussi présents, notamment du ministère de l’Environnement, du Bureau du Premier ministre, du ministère des Affaires étrangères, de la police portuaire, des services météorologiques, de la Mauritius Ports Authority (MPA) et de Scott Shipping.