Wakashio : la NCG concède des Shortcomings dans la surveillance des côtes

Le Senior Inspector Nundlall (NCG), confronté au fait que les officiers de l'OPS Room n'ont pas dit la vérité, réplique : « I am shocked »

La première audience de l’année de la Cour d’investigation pour faire la lumière sur le naufrage du MV Wakashio le 25 juillet 2020 au large de Pointe-d’Esny a été consacrée au témoignage du Senior Inspector Mahendra Nundlall. Il était l’officier en charge de l’OPS Room de la National Coast Guard (NCG) le jour de la catastrophe maritime. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Senior Inspector n’a pas fait de cadeau à ses collègues de service au moment des faits, déclarant catégoriquement que « there were shortcomings from those supposed to keep watch ».

- Publicité -

Invité par le Chairperson de la Cour d’investigation, l’ancien juge Abdurafeek Hamuth, à donner les noms de ceux qui, selon lui, auraient failli à leur tâche, l’inspecteur Nundlall a pointé du doigt le PC Ujoodha, assurant le monitoring des mouvements des bâtiments en mer. Il a expliqué qu’il est d’ordinaire basé au quartier général de la NCG, mais que le jour du naufrage, il opérait en tant qu’officier en charge de l’OPS Room, se trouvant dans un autre immeuble. Il dit ainsi avoir pris ses fonctions à 8h45 pour terminer le lendemain à 9h.

Le témoin explique qu’il est basé à l’OPS Room une fois par mois. Aussi, le jour du drame, les constables Ujoodha, Abbacooshna et Boodwa faisaient le monitoring de la Sea Vision  afin de surveiller les navires croisant dans les eaux territoriales de Maurice. Il a également dit n’avoir que des connaissances de base des appareils de surveillance, n’étant en effet « pas familier » à l’usage de ces derniers. « PC Ujoodha was on Seavision. I was preparing round reports for the day and progress reports of the operations which are quite extensive », dit-il.

« Faith »

L’inspecteur Nundlall a affirmé que le PC Ujoodha l’avait informé vers 19h10 ce samedi 25 juillet que le MV Wakashio se trouvait à six miles nautiques des côtes de Maurice et qu’il avait demandé d’établir le contact avec le poste de la NCG de Pointe-du-Diable pour sommer le vraquier de changer sa trajectoire. Répondant aux questions de l’Assistant Solicitor General, Me Raj Baungally, qui cherchait à savoir si cette information ne l’avait pas interpellé, le témoin devait répondre que, pour lui, « il n’y avait aucune raison de s’en inquiéter ».

« At that time, it was not a matter of worry, I have seen many ships passing closer and altering their course. The PC Ujoodha was here. He was duty bound to monitor. He should have been able to see clearly if the ship was altering its course or not. I expected that at some point the ship will move away », a ainsi répondu l’inspecteur en ajoutant que  « I had faith in the information that was given to me. »

Me Baungally devait alors lui demander si, du fait des conditions météorologiques prévalant ce jour-là, il n’était pas de son devoir de s’enquérir de la présence du vraquier à cette heure. Ce à quoi le témoin devait faire comprendre que la NCG n’avait reçu aucun signal de détresse du navire , et que même les autorités n’avaient rien relevé d’anormal.

« Surprised »

L’officier en charge a concédé que de 19h10 à 20h, après le Grounding du vraquier, personne n’avait pris contact avec lui pour lui expliquer ce qui se passait, la seule information dont il disposait alors provenant, dit-il, du PC Ujoodha qui, à 19h10, lui avait signifié que le MV Wakashio se trouvait à six miles nautiques.

« Nobody spoke to me about Wakashio. It was a normal situation. At 2hrs, I still did not know about Wakashio and there was no other information about the vessel », avoue-t-il.

Me Baungally devait alors le confronter au fait qu’il n’y a pas eu de surveillance appropriée sur le système. « There were shortcomings from those supposed to keep watch on Seavision. There was no proper keeping of watch from the officer responsible of the monitoring », a-t-il trouvé.

L’ancien juge Hamuth est intervenu pour réclamer des détails sur l’identité de ceux qui, selon lui, ont fauté. L’inspecteur Nundlall a cité le contstable  Ujoodha, car « c’est lui qui faisait le monitoring ».

L’un des assesseurs de la Cour d’investigation, Mario Geneviève, est ensuite revenu à la charge avec le relevé des appels téléphoniques. Des documents qui, à maintes reprises, ont décrédibilisé le PC Ujoodha sur les appels effectués après le Grounding.

Mario Geneviève a alors voulu savoir si l’officier en charge avait entendu les conversations téléphoniques du PC Ujoodha, mais le témoin a affirmé n’avoir rien entendu. « You did not hear anything because it did not take place. The itemised bill showed no phone calls at 19h10. PC Sujeebhun and Ujoodha have not been telling the truth. We can deduce that nobody sighted the ship at 19h10 and there was no telephone call. Otherwise there would have been some evidence », s’est insurgé Mario Geneviève.

« I am shocked, I am surprised », a répliqué le témoin.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -