26 jours se sont écoulés depuis que le mur en pierre taillée du cimetière St-Jean s’est effondré avec les conséquences qu’on connaît pour la quiétude des morts qui y reposent. Or, quand bien même les procédures d’urgence d’appels d’offres ont été enclenchées le 17 novembre, lesquelles se sont avérées infructueuses, et le 24 novembre, dans un deuxième temps, aucun soumissionnaire ne s’est manifesté à ce stade… alors que l’exercice prend fin demain, le 4 décembre.
Le rejet de la motion présentée jeudi par la conseillère du PMSD Myrella Sevathiane-Dansant pour la tenue d’une réunion urgente devant, dit-elle, inclure les hauts gradés de la Land Drainage Authority (LDA), le National Development Unit (NDU), Metro Express Ltd (MEL), les ministres Bobby Hurreeram et Kavy Ramano, les députés Xavier Duval et Arvind Boolell, la PPS Tania Diolle et les représentants de la Paroisse de Saint Jean, a donné lieu à des débats électriques.
« Lors de la réunion du 9 novembre, au lendemain de l’effondrement du mur, la mairie, avec les officiers des autorités concernées, avait été décidé de tenir une réunion le 24 novembre pour faire le point sur les mesures prises. Comme cette fameuse réunion n’a pas eu lieu, j’ai donc présenté une motion pour, dans les plus brefs délais, une réunion avec toutes les autorités concernées. Or, le maire m’a fait comprendre que ma motion n’était pas recevable, car il ne s’agissait pas d’une motion urgente qui n’était not in writing. C’est hallucinant, car il s’agit bien d’une question de vie ou de mort là ? »
Myrella Sevathiane-Dansant a même pu compter sur le soutien de quelques conseillers du MSM qui ont aussi fustigé « les sempiternels retards dans l’aménagement de drains adéquats à la Old Moka Road et le fait que les habitants qui ont été accablés par la montée des eaux fétides du cimetière n’ont toujours pas obtenu des détails quant au nouveau plan d’aménagement devant censé mettre fin à leur calvaire. »
L’élue bleue s’est fait le porte-voix des familles des défunts enterrés au cimetière qui est toujours fermé : « Le maire m’avait donné l’assurance que seule la partie abîmée du site qui n’était inaccessible au public et que des funérailles pouvaient se tenir ailleurs. Or, j’ai été surpris d’entendre de la bouche d’un employé du cimetière que tout le cimetière est fermé. Il y a vraiment un manque de communication criant, d’où la motion que j’ai présentée mais qui a été balayée d’un revers de la main pour des motifs fallacieux. »Local Government Act (LGA)
L’amendement à la section 37 (3) qui risque de faire jaser
Des amendements, entérinés par le conseil des ministres, vendredi, ont été apportés à divers sections de Local Government Act (LGA). C’est surtout les changements apportés à la section 37 (3) de cette loi qui risque de faire jaser, dans mesure où ils concernent de nouvelles procédures visant à déclarer vacants les sièges des conseillers municipaux et de villages. Si on se fie aux anciennes dispositions, un conseiller perdait son siège uniquement s’il démissionnait du parti dans lequel il a été élu où s’il a été prouvé qu’il a rejoint un autre bord politique. Or, à la lumière des amendements apportés, vendredi, le bloc politique auquel il appartient obtient désormais les pleins pouvoirs d’écrire un courrier au Chief
Executive pour le révoquer.
La lettre en question devra être obligatoirement signée par le secrétaire général et le président du parti en question pour que le conseiller perde son siège. Les mauvaises langues prétendent que ces nouvelles dispositions ont pour objectif de « dissuader les élus aux comportements réfractaires qui s’aventureraient à s’acoquiner à d’autres blocs politiques ». Ces amendements risquent de s’avérer préjudiciables pour l’ex-conseiller des villes sœurs Alain Letandrie, élu du MSM en 2015, dont le siège a été officiellement déclaré vacant par ses pairs le 6 décembre 2022, au motif qu’il aurait intégré Reform Party (RP).
Alain Letandrie, qui a nié avoir intégré le RP, s’était basé sur les dispositions de l’ancienne section 37 (3) de la LGA pour contester formelles son éviction à la Cour suprême. Reste à savoir si la Cour s’appuiera sur l’ancienne ou la nouvelle disposition pour livrer son verdict.