Glen-Park, Henrietta et La Marie, des quartiers de Vacoas-Phoenix, composent le premier arrondissement. Avec ses cinq centres de votes, cette région est le quatrième endroit avec le plus fort taux d’électeurs, soit 15 057, selon les derniers chiffres de la Commission électorale.
Région principalement rurale, comprenant un grand nombre d’agriculteurs, les quartiers de Vacoas-Phoenix représentent également une forte densité résidentielle. Ces dernières années, en effet, ces régions se sont développées rapidement avec la construction de nouvelles maisons, et la conversion de plusieurs lots de terre à vocation agricole. Pour la plupart des citadins rencontrés, circuler d’un endroit à un autre est devenu très compliqué et difficile, du fait qu’il n’y a qu’une route principale qui traverse et dessert ces régions.
La faute, dénoncent-ils, est due à un développement sans planification raisonnée. « Ce qui occasionne, par incidence, un désordre généralisé ! » Le comble, fustigent-ils, est que « nou dan enn kanpayn eleksyon minisipal, Nomination Day finn fini fer, me bann candida Sanzma, pa trouv zot ditou lor terin ». Et ils se demandent : « Sont-ils trop confiants en une victoire comme celle de novembre aux législatives ? Parce que les autres blocs, eux, sont très présents. »
Le problème majeur, estiment d’une même voix Nirmala, Ridwaan, Soufiann et Careena, malgré le fait qu’ils habitent des quartiers différents, « c’est de circuler dans ces artères principales de Vacoas ». Employé à son propre compte, Ridwaan est un enfant de la région d’Henrietta. Son constat est amer : « Mo bien soke ki ziska zordi – se a dir trwa semen avan eleksyon minisipal ek kot Nomination Day finn fini fer, okenn bann kandida nou Ward penkor mett lipie dan landrwa ! » Féru de politique depuis toujours, il soutient avoir donné « un sérieux coup de main » aux élections générales, en novembre. « Mais ce qui m’agace, et je ne suis pas le seul à remarquer cela, c’est que nos candidats de l’Alliance du changement, au même titre que ceux que nous avons élus comme députés et ministres dans nos régions ont, encore une fois, disparu de la circulation une fois qu’ils ont eu la victoire. C’est injuste ! »
Trop confiants en la victoire ?
Ridwaan renchérit : « Eski zot pe panse zot tro for akoz zot inn gagn sa 60 – 0 la ? Akoz MSM ek so bann alye pa pou prezan dan eleksion ? De mon humble point de vue, je leur conseille d’être prudents. Une telle attitude n’est pas du tout louable. » Ridwaan fait aussi ressortir le point suivant : « En revanche, ceux qui se sont présentés sous les couleurs du Reform Party et de Linion Moris sont très présents sur le terrain. Cette région de Glen-Park et d’Henrietta-La Marie connaît et a longtemps soutenu Nando Bodha. Nous savons tous qu’il a ses faiblesses. Mais je peux vous dire qu’il est sur le terrain avec ceux de son parti qui se présentent aux élections. Le courant passe bien avec les habitants et une relation de confiance s’installe. »
Son de cloche quasi identique de la part de Careena qui habite La Marie. Épouse d’un agriculteur de la région, elle soutient que « depuis le Nomination Day, nous nous attendions à ce que les candidats de tous les partis viennent rencontrer les citadins ». Mais il n’y a que ceux des petits partis qui le font ! « Jusqu’ici, nous n’avons plus eu de nouvelles des députés, Junior Minister et ministres que nous avons élus ! C’est bien dommage… Akoz si aster lamem zot koumans pran sa lapant-la, be nou pe fini trouve zot napa pou travay pou lepep sa ! »
La jeune maman d’une adolescente explique : « Nous avons une foule de problèmes que nous évoquons avec les candidats qui viennent vers nous. Par exemple, dans mon cas, je suis très inquiète pour notre sécurité à la maison, et surtout pour ma fille, Pooja. Mon mari devant s’absenter souvent pour son travail, je me retrouve seule à la maison. Et quand ma fille doit partir le matin pour le collège et rentrer, surtout quand ce sont les après-midi où elle a des leçons particulières à Curepipe, nous sommes très tracassés. » Careena concède que, quand c’est possible, le couple va chercher la jeune fille pour éviter qu’elle fasse le trajet seule et dans le noir.
« Ladrog par tou kote »
Motif de leurs soucis : la drogue qui a infesté les régions de Glen-Park, Diolle, Henrietta… « Il suffit de passer à certaines heures précises dans certains endroits, et le spectacle fait peine à voir. Ou get sa bann zenn zenn zanfan-la kouma soule, zoure, fer tou kalite grimas. Bien chagrinant pour les parents de ces jeunes. Nous imaginons bien leurs souffrances. » Soufyann qui gère une pharmacie dans la localité confirme ces dires : « Lor lakrwaze Diolle, si ou pase ver 13h, ou get sa sinema-la, gagn pa krwar ! »
Un peu plus loin, en début d’après-midi, aux alentours de 16h, dans les environs d’une station-service, indique Soufyann, « c’est encore une fois un très triste spectacle ». Là, ce sont les consommateurs et les petits marchands qui se retrouvent. « Tous les jours, c’est la même chanson qui se répète. Souvent, il y a des bagarres et des incidents.C’est un endroit plutôt chaud, c’est sûr. Les habitants ont adressé de nombreuses doléances aux autorités, que ce soit la police, la municipalité. Et nous sommes disposés à aider, donner un coup de main, sortir ces jeunes de cet enfer. Mais personne n’est à l’écoute. Ki nou kapav fer ? »
Nids de poules et zones propices aux accidents
Ridwaan doit, lui aussi, se déplacer régulièrement pour les besoins de son petit business. Circuler à certaines heures devient « carrément un parcours du combattant ». Car la route principale qui traverse le centre de Vacoas pour mener tout en haut vers La Marie, en passant par Glen-Park, est congestionnée pratiquement toute la journée, avec un flot important de véhicules qui emprunte cette route. « Aux heures de pointe, je ne vous décris pas la pagaille monstre ! Et comme elle est étroite, avec la quantité de commerces et de maisons qui ont émergé ces dix, quinze dernières années, cette route donne la migraine. Il faut vraiment prendre son mal en patience… Autrement, cela peut facilement dégénérer. »
Et pour corser les choses, comme si ce n’était pas assez compliqué avec ces embouteillages à toute heure, il faut voir l’état des routes. « Il y a des trous partout. Comme c’est une région où il pleut plutôt fréquemment, et cela a été le cas ces dernières semaines, pour rouler, ce n’est vraiment pas gagné d’avance. » Ces habitants déplorent que la route principale menant de la croisée Diolle à La Marie « n’a pas eu droit à des travaux de réparation depuis des lustres ». Par contre, retiennent-ils, « à partir d’un certain point de La Marie, pour aller vers Pétrin par exemple, il y a régulièrement des travaux et là, les routes sont en bon état ».
Les citadins sollicités indiquent que « c’est vraiment dommage que les autorités ne fassent pas attention à nos doléances ». Et d’ajouter : « La quantité de nids-de-poule qu’il y a le long de cette route très fréquentée peut occasionner des accidents. Souvent, il y a des conducteurs, notamment ceux qui sont à moto et à vélo, qui perdent le contrôle et font des chutes. » Et dans certaines régions à forte densité résidentielle « sityasion-la boukou pli grav », dénoncent-ils.
Gérard et Ida, qui habitent Henrietta, sont, quant à eux, désabusés. « La localité où se trouvent nos maisons a connu, ces dernières années, beaucoup de développements. Nombre de maisons ont été construites. Mais encore une fois, les aménagements des drains et des conduits d’évacuation d’eau n’ont pas été bien pensés. » Le retraité, qui était fonctionnaire au sein du ministère de la Santé, explique : « L’an dernier, avec les grosses pluies, et le fait que de nombreuses maisons ont été inondées, des préposés sont venus entamer des travaux d’aménagement et d’amélioration. » Cependant, Gérard est agacé parce que « zot pann fer travay la kuma bizin ».
Il maintient : « Nous leur avions expliqué qu’il fallait qu’ils entreprennent des travaux de fouille sur plusieurs endroits, où ces maisons sont directement concernées. Mais ils n’ont pas voulu nous écouter. Ils ont fouillé ici et là et sont partis… Nous n’avons plus entendu parler d’eux… Lot koup gagn gro lapli, get kouma tou sa bann lakaz-la pou nwaye ankor. Et les propriétaires perdront leurs vivres, meubles et autres une fois de plus. »
Développement sans réflexion et mauvaise gestion des infrastructures locales. Ces citadins souhaitent vivement le changement ! « Parce que là, nous sommes arrivés à un point de saturation totale. Et nous n’allons pas voter aveuglément. Nous voulons des représentants de notre ville qui vivront à nos côtés et feront ce qu’il faut pour faire
Centres de vote :
Le Returning Officer du premier arrondissement de Vacoas-Phoenix est Parrusknath Panray Bhugwant, Temporary Deputy Director du PRB.
Jean Paul II RCA – 4 766
Glen Park Municipal M. Complex – 1 317
Glen Park Sports Complex – 2 052
La Marie Community Centre – 1 737
Henrietta Gov School – 5 185