Il y a 14 ans, lors de pluies diluviennes à Mon-Goût, petit village non loin de Pamplemousses, Laura Paul, 14 ans, qui fréquentait le collège Merton de Pamplemousses, rentrait chez elle après les heures de classe. Elle avait été emportée par les eaux de la rivière Citron.
L’on se souvient qu’un Fact-Finding Committee avait été institué par la suite sous la présidence de l’ancien juge Bhushan Domah. Ce dernier disait alors qu’il fallait mettre en place des structures solides pour éviter qu’un tel désastre ne se reproduise.
Quelques mois plus tard, de nouvelles inondations ont affecté le Nord du pays, amenant le gouvernement à entreprendre des travaux d’envergure pour réduire la dangerosité de la rivière Citron. Le coût des travaux était estimé à Rs 5, 2 millions. Un mur de soutènement avait été construit le long de la rivière. Des ponts et des drains avaient aussi été aménagés
Shoobanand Aleear, ex-conseiller du village de Mon-Goût, ne souhaite pas que les habitants de sa localité revivent une nouvelle fois l’épisode du 26 mars 2008 avec la noyade dramatique de Laura Paul. 14 ans après, ce pont représente toujours un danger pour les habitants, « faute d’un suivi régulier et d’entretien des cours d’eau et une partie du mur de soutènement qui avait été construit le long de la rivière a été détruite par des inondations dans le passé ».
Il ajoute « nous ne sommes toujours pas à l’abri du danger. Nou santi nou plis expoze ki avan avek sa bann syklonn ki pe vinn pli frekan sa bann dernier tan. Si rien n’est fait pour réparer le pont, il finira par céder. » Ce dernier demande aux trois élus de la circonscription no 5 (Triolet-Pamplemousses) de se rendre sur place pour un constat.
Pour sa part, le Parliamentary Private Secretary (PPS Sharvanand Ramkaun est au courant du risque auxuels sont exposés les riverains. « Nous vivons dans la crainte et dans l’insécurité a chaque grosses averses. Nou pa ti swete reviv bann moman parey. Nous ne voulons pas passer toute notre vie à évacuer l’eau de notre maison. C’est très pénible, surtout pour nos enfants encore traumatisés par le Covid-19 », s’insurge-t-il.
Sunkur, un autre habitant de Mon-Goût, ne passe pas par quatre chemins pour critiquer les contractuels qui entreprennent des travaux, pressés de les compléter en ajoutant que « zot gagn kontra lor kontra, kouma oule zot fer bann travo de manier profesionel. » Il insiste pour que les autorités mettent en place une structure et suivent l’évolution des travaux à travers l’île. « Une fois les travaux complétés et que les contracteurs empochent gros, il n’y a aucun suivi. Ce sont les habitants qui font les frais de leur négligence après », fait-il ressortir.
Sunkur ne supporte pas le fait de voir tomber en ruine le coin de détente qui avait été aménagé au même moment que le pont. « On n’y trouve que des morceaux de bois et des déchets emportés à droite et à gauche par les pluies torrentielles de ces derniers jours. »
L’ex-conseiller Aleear ne compte pas rester tranquille face à ce danger. Il a l’intention de rencontrer les conseillers du village pour soulever la question. « Pa kapav kontinie ress trankil. Sinon sitiasion kapav anpire kan pou ena move tan », s’indigne-t-il.