Messages des évêques de Port-Louis : « Restons vigilants pour assurer à notre pays un avenir plus juste et toujours solidaire »

Chers citoyens de la République de Maurice,
Alors que vous serez appelés aux urnes dans trois semaines, nous, évêques catholique et anglican, souhaitons vous adresser un message.
Voter est un devoir sacré
Parce que nous aimons notre pays, nous vous encourageons à exercer votre devoir de vote comme des citoyens responsables.
Dans une démocratie, le vote est la manière par laquelle chacun peut participer à l’exercice du pouvoir. Il est donc essentiel d’y prendre part, de la manière la plus sérieuse possible. Un vote ne peut être simplement dicté par l’habitude, par l’appartenance à une classe sociale ou par la poursuite d’intérêts particuliers. Il doit prendre en compte les défis qui se présentent et viser ce qui pourra rendre notre pays plus agréable à vivre et plus humain pour tous.
Nous lançons un appel en particulier aux jeunes. Vous avez le droit et le devoir de bien choisir les représentants et les gestionnaires de votre avenir. Que votre vote réponde fondamentalement à vos valeurs, à vos rêves, en respectant toujours ceux qui pensent différemment de vous.
L’abstention n’est pas une option car les enjeux sont trop grands. S’abstenir c’est accepter de ne pas exercer notre devoir et notre droit de vote que nous avons hérité de ceux qui ont lutté pour reconnaître ce droit à chaque citoyen.
Agir en vue du bien commun
Au-delà de ce que les partis politiques proposent, nous souhaitons rappeler les grands principes universels qui doivent guider nos pensées et nos actions. Le respect de la dignité de toute personne humaine, l’attention particulière aux plus faibles, et la recherche de la justice et de la paix pour toutes les composantes de notre société, sont en effet des boussoles qui nous aident à garder le cap. Il s’agit de prendre le parti d’une société qui fait une pleine place à l’Humain et au développement intégral de chaque individu.
La tentation lors d’une élection serait que chacun revendique toujours plus ses droits sans se soucier de ses devoirs. Le bien commun de tous risque alors d’être confondu avec les avantages particuliers.
Le bien commun n’est pas qu’une question de satisfaction matérielle. Il appelle plutôt chacun à reconsidérer sa manière de vivre, à privilégier un mode de vie écologique, à refuser le communalisme pour promouvoir la méritocratie et un développement pour tous.
Il revient alors d’examiner les programmes des partis politiques pour déterminer si leurs approches sont cohérentes ou non avec la société dans laquelle nous voulons vivre. Notre vote rappelle notre adhésion à un projet de société et n’exprime pas seulement une mauvaise humeur ou un rejet.
Discerner dans un contexte d’hypermédiatisation
Dans un contexte d’hypermédiatisation – où les réseaux sociaux prennent une place prépondérante -, il convient d’être prudent devant la surenchère des informations qui sont diffusées. Ne nous laissons pas influencer par tout ce qui est diffusé sur les réseaux et qui pourraient inciter à la violence communale et verbale. Recherchons, autant que possible, ce qui est vrai et ce qui est juste. Le discernement devrait nous permettre de dépasser notre réflexion faussée, déformée et éviter de chercher nos propres intérêts.
Prions pour que le désir du bien collectif domine dans nos choix et dans ceux qui aspirent à nous gouverner. Restons vigilants pour assurer à notre pays un avenir plus juste et toujours solidaire.
Mgr Jean Michaël Durhône, évêque de Port-Louis
Mgr Michel Moura, vicaire apostolique de Rodrigues
Mgr Stenio André, évêque de Port-Louis

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