À Maurice, lorsqu’un animal de compagnie meurt, il est soit enterré dans le jardin de son maître, si celui-ci en dispose, soit confié au service de voirie, comme les nombreux cadavres trouvés sur la voie publique, ou encore confiés à la Mauritius Society for Animal Welfare qui dispose d’un service payant d’incinération à Belle-Mare.
Afin d’avoir un lieu pour honorer la mémoire de ces fidèles compagnons et de permettre qu’ils ne tombent pas dans l’oubli, l’entreprise funéraire Elie & Sons envisage de créer un Memorial Garden à Petite-Rivière. Si le projet se concrétise, le cimetière animalier sera le premier de ce genre à Maurice.
L’espérance de vie des animaux est plus courte que la nôtre – les chiens de 10 à 17 ans et les chats de 16 à 20 ans. Qu’ils aient une belle mort, qu’ils décèdent de vieillesse, succombent à une maladie ou à un accident, qu’ils connaissent une mort violente et foudroyante, ou à l’inverse lente et douloureuse, les animaux de compagnie laissent un grand vide chez leur maître. Leur souvenir est présent dans toute la maison.
Tout rappelle les moments passés avec eux : leurs habitudes, leurs jouets, leurs bêtises… tant l’amour qu’ils procurent au quotidien est considérable. Malgré l’indicible chagrin qui envahit les maîtres suite à la perte de leur petit animal de compagnie, celui-ci est contraint de prendre rapidement des dispositions pour la dépouille. Si les maîtres endeuillés disposent d’un jardin, ils pourront accompagner leur complice de toujours jusqu’au bout, leur dire un dernier au revoir, avant de les enterrer. Quant à ceux qui n’en possèdent pas, les cadavres sont parfois enveloppés dans un sac en plastique et jetés aux ordures ménagères ou abandonnés sur un terrain en friche, lorsqu’ils ne sont pas carrément jetés à la rue.
Offrir une sépulture à son animal dans un cimetière animalier et pouvoir s’y recueillir est une option qui n’existe pas encore à Maurice. Elle pourra se réaliser bientôt grâce à l’entreprise funéraire Elie & Sons, qui a identifié un terrain à Petite-Rivière et est en attente d’un permis du District Council de Rivière-Noire. La création d’un cimetière remonte à quelques années. « Il était iniatialement prévu à Quartier Militaire, mais le terrain n’est malheureusement plus disponible. Nous avons ensuite identifié un terrain à Petite-Rivière. Et le projet est ongoing et pas finalisé », dit Jessica Elie. Raison pour laquelle l’Executive Manager (repatriation) ne souhaite pas en dire plus pour le moment. Ni quand il verra le jour.
Toutefois, si le projet se concrétise, elle affirme qu’il abritera un Memorial Garden qui offrira aux animaux un repos digne. Il sera séparé du cimetière qui sera lui-même divisé en plusieurs quartiers. Chaque communauté possèdera son espace. L’animal aura ainsi sa propre sépulture entouré d’autres sépultures d’animaux de compagnie. Ainsi, le maître pourra venir se recueillir comme dans un cimetière d’humains, quand il le souhaite. La dépouille sera inhumée après avoir été placée dans un contenant ou cercueil biodégradable.
En attendant la construction d’un cimetière animalier, d’autres alternatives tout aussi dignes s’offrent aux propriétaires d’animaux, afin de rendre hommage à leur petit compagnon. Comme les pierres tombales de Karine Delaître-Korimbocus pour ceux qui disposent d’une cour. Celle-ci, qui gère une entreprise de tombaliste, s’est lancée dans les pierres tombales et les plaques funéraires il y a deux ans. Il est ainsi possible au propriétaire d’assister à l’inhumation de son animal dans son propre jardin en faisant construire une pierre tombale. « Les pierres tombales pour animaux sont destinées aux personnes qui possèdent une cour ou un jardin. Nous offrons ce service afin de permettre aux maîtres endeuillés d’avoir un lieu pour honorer la mémoire de ces petits êtres qui ont accompagné leur vie durant des années », dit celle qui réalise également des plaques gravées en leur mémoire. L’une des facettes communes de la clientèle de cette femme de 39 ans, elle-même amoureuse d’animaux, participant au nourrisage et aux rescues : « des personnes respectueuses d’animaux, celles qui considèrent leur animal de compagnie comme étant un membre à part entière de leur famille et qui font de leur mieux our honorer leur mémoire après leur disparition. »