Le Guide - Législatives 2024

MEDICAL COUNCIL: Rejet de la demande du Dr Saha pour une Permanent registration

Le board du Medical Council a décidé la semaine dernière de ne pas considérer la demande du Dr Tapash Saha pour une Permanent Registration ni de renouveler sa Temporary Registration qui arrive à terme le 31 décembre. Alors que celui-ci exerce comme gynécologue depuis au moins quatre ans dans une clinique privée de la capitale, ce n’est que cette année que l’Ordre des médecins a découvert qu’il a fait de la prison en Angleterre pour agression sexuelle. Selon nos informations l’octroi récent de la nationalité mauricienne au médecin serait aussi très commenté dans les milieux du judiciaire.
C’est fort de la nationalité mauricienne qu’il a obtenue au mois de septembre dernier que le médecin étranger a soumis au Medical Council sa demande pour un Permanent Registration Certificate pour exercer comme spécialiste. Mais quelque temps auparavant, soit vers le mois de juin, l’Ordre des médecins, garde-fou de la profession médicale, avait été informé du grave délit commis par le demandeur alors qu’il exerçait en Angleterre au début des années 90. Le Mauricien avait fait largement état de l’embarras du MC dans un article paru au mois de septembre dernier.
Pour rappel, le Dr Saha a été trouvé coupable le 29 octobre 2004 par la Bristol Crown Court pour “sexual assault” contre une collègue alors qu’il travaillait au St Michaels Hospital. Il avait été condamné à neuf mois de prison. Cette affaire avait été répercutée dans les médias britanniques, notamment par la BBC et sur certains sites et journaux consacrés à la profession médicale. Depuis 2007, il poursuit sa carrière de gynécologue à Maurice en étant employé dans une clinique de la capitale.
Durant ces cinq derniers mois, les dirigeants du MC ont recueilli le maximum d’informations nécessaires sur l’antécédent de ce confrère étranger en Angleterre. Entretemps, des membres de la profession médicale, tant dans le service public que privé, jugeant avec sévérité cet acte, ont suivi avec intérêt la position qu’adoptera le MC relative à cette demande de Permanent Registration. « Dr Tapash Saha has recently submitted an application for a “full” registration as a specialist. The Medical Council is studying the application of Dr Tapash Saha. A decision on his registration would be taken by Council after considering the “antecedent” of this doctor », avait répondu au Mauricien au mois de septembre dernier le Dr Keshaw Deepchand, Registrar du MC.
Si les avis légaux sollicités par le MC étaient très attendus au sein de cet organisme, en revanche, il y a, eu selon nos informations, différentes appréciations par les hommes de loi sur le dossier du Dr Saha. Alors que le State Law office aurait dès le départ émis un avis défavorable sur cette demande de Permanent Registration, les conseillers légaux du MC, contre toute attente et prenant par surprise certains dirigeants de ce regulatory body, auraient été d’une opinion contraire.
Après avoir examiné toutes les données, le Board du MC a finalement pris la décision la semaine dernière de rejeter cette demande du Dr Tapash Saha. Selon nos informations, le State Law Office s’est appuyé particulièrement sur une des clauses de la Medical Council Act pour dire son désaccord. À la section “Registration” de cette loi on peut lire : « The person may be registered as general practitioner if he is of good character and has not been convicted of an offense in any country involving fraud or dishonesty. » Il est bon de signaler que d’après la loi, pour être enregistré comme spécialiste il faut obligatoirement l’être comme “general practitioner”. Selon l’avis du SLO une personne qui a commis un crime sexuel ne peut être considérée comme de « good character ».
Par ailleurs, dans les milieux du judiciaire, plus d’un s’interroge sur l’octroi de la nationalité mauricienne au Dr Saha. Certains se demandent si celui-ci avait « disclose » cet épisode de son passé professionnel en Angleterre qui l’a conduit à une peine d’emprisonnement au moment de faire sa demande pour obtenir ce statut.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -