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MDFP — Bassoo : le Nandanee 
masculin de l’aéroport

MDFP — Garde rapprochée du PM ?

Il a le bras long. Et c’est peu dire. En tout cas, les employés de la Mauritius Duty Free Paradise Shop en savent quelque chose. Malgré leurs plaintes, ces employés, qui déplorent que leur la vie soit mise en danger, notent qu’ils ont affaire à un potentat, protégé du régime. Son influence est si grande que même des ministres capitulent face à lui. Est-ce son statut de garde du corps privé qui lui confère autant de pouvoir ? En tout cas, Bassoodeo Seetaram fait la pluie et le beau temps à l’aéroport. Si bien qu’on le surnomme désormais le “Nandanee” du régime en place.

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Depuis la prise du pouvoir du régime MSM, c’est la compagnie de Bassoodeo Seetaram, « garde rapprochée » de Pravind Jugnauth, KS Business — outre celle qui s’occupe du nettoyage des boutiques hors-taxes —, qui a raflé le contrat pour le transport des employés de l’aéroport, incluant ceux d’Airports of Mauritius Ltd, d’Airport Terminal Operations Ltd, de la MDFP et d’Air Mauritius. Certes, il y a eu un appel d’offres et c’est sa compagnie qui a été privilégiée, raflant le contrat à la compagnie Frulait, l’ancien prestataire.

KS Business, toutefois, s’est retrouvé depuis quelque temps en manque d’effectifs. Selon certaines sources, des chauffeurs auraient quitté la compagnie parce qu’ils n’auraient pas été payés pour leurs services. Ce qui mène aujourd’hui à un surplus de travail pour les chauffeurs de van qui sont toujours en poste. Ils se retrouvent à multiplier leurs heures de travail quotidiennement pour pouvoir assurer le service. Cela, au détriment des employés qui ne se sentent plus en sécurité lors des trajets entre leur domicile et l’aéroport, et vice-versa. En effet, depuis quelques semaines, les employés de la MDFP témoignent de la fatigue des chauffeurs au volant. S’ils sont restés tranquilles, ce qui s’est passé cette semaine les font vivement réagir. En vain toutefois, car leur plainte est restée sans réponse. Et les chauffeurs exténués à bord de leur « van de la mort », comme ils le nomment…

Enter le ministre

En effet, le 4 mars dernier, plusieurs employés ont eu la frousse de leur vie en voyant leur chauffeur qui les ramenait à la maison endormi au volant. Si bien qu’il a failli même entrer dans un mur à Hermitage. Ce sont les cris des employés présents dans le van qui l’ont réveillé. Si ces employés ont pensé à se rendre à la police, car se sentant en danger avec ce chauffeur, ils ont fini par se raviser, le chauffeur se reprenant et affirmant que « sa pa pou arive ankor ». Et pourtant, à Arsenal, il avait encore somnolé au volant. Cependant, deux jours plus tard, les témoins de cette conduite dangereuse ont signé une lettre en vue d’informer l’officer-in-charge du Duty Free et le ministère du Travail sur la situation de leur transport pour le domicile pour que des mesures correctives soient prises.

Or, avant même que la lettre ne soit envoyée au ministre de tutelle, ce dernier avait déjà téléphoné à la MDFP pour savoir « ki nou bann dimounn ki’nn sign sa let-la ? » D’ailleurs, la réunion du syndicat avec la direction de la MDFP n’a servi à rien. Aucune sanction n’a été prise, le chauffeur en question, comme tant d’autres, tout aussi fatigués et conduisant dangereusement, continuant d’exercer. Et même de récidiver !

Et deux jours plus tard, si le trajet avait changé, ce même chauffeur qui conduisait des employés de la MDFP, pour le shift du matin cette fois, a fait une sortie de route à hauteur d’Ébène pour atterrir sur le rond-point. Plus tôt, le véhicule était entré dans un « No entry », alors que le panneau indicatif était très visible. Se sentant en danger et ne souhaitant pas que cette affaire soit à nouveau écartée, une nouvelle lettre d’alerte et de protestation a été écrite par les employés concernés pour exprimer leurs craintes de voyager dans de telles conditions où leur vie est en danger.

Toujours pas d’action contre le chauffeur

Malgré la nouvelle pétition, il n’y a toujours pas d’action contre ce chauffeur. Les employés de la MDFP se disent consternés qu’aucune suite n’a été donnée aux deux pétitions qui mettent clairement au jour leurs craintes et les raisons de leurs craintes de voyager avec un conducteur irresponsable. Ils se demandent quelle est l’influence du promoteur du transport pour que leur plainte soit reléguée par le ministre lui-même qui, d’ailleurs, s’est plaint auprès de ses hommes que « li pe fatig mo F… »

L’omniprésence de Bassoodeo Seetaram à l’aéroport illustre son influence au plus haut échelon du gouvernement, disent les employés, faisant ressortir que si le syndicat a bel et bien eu une réunion concernant cette affaire avec le management, la direction de la MDFP avait reçu le puissant directeur de KS Business juste avant. Et comme il fallait s’y attendre, il n’ya pas eu d’actions.

Cette affaire doit être connue du public, disent les employés, qui craignent pour leur vie. « Nous sortons de chez nous tranquilles et avec de tels chauffeurs irresponsables, nos vies sont en danger. À tout moment, il peut nous arriver un accident, simplement parce que le directeur de KS Business fait la pluie et le beau temps au Duty Free et que ses hommes sont protégés en dépit de leurs fautes », s’insurgent-ils.

Si Bassoodeo Seetaram a des tentacules partout à l’aéroport — ayant même exercé son influence lors du dernier exercice de recrutement interne à la MDFP —, les employés ne comptent pas rester tranquilles et entendent  se tourner vers d’autres instances, le ministère du Travail les ayant visiblement laissés tomber. Il n’est pas question que l’aéroport redevienne ce qu’il a été sous l’ancien régime. Pas étonnant que le pseudonyme qui a été attribué à Bassoo soit « Nandanee ». La seule question qui se pose : à qui donne-t-il ses faveurs ?

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