Mcine – Passerelle et dis-moi : Le projet The Woman in Me lancé avec la chanteuse Lio comme marraine

Le lancement du projet, The Woman in Me, de Passerelle et la commission des Droits de la femme de Dis-Moi dont Lio est la marraine, a eu lieu mercredi, au MCine Trianon. Le but : soutenir la lutte contre la violence envers les femmes.

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Lio, elle-même autrefois une femme battue, a osé « dénoncer ce système patriarcal avec son phallocentrisme dont les femmes et les enfants sont victimes ». Edith Semmani, fondatrice du Trophée des femmes précieuses et du Festival du film au féminin, a annoncé que cette année les nouvelles ambassadrices sont Ameegah Paul, de Maurice et Marie Thérèse Clair-Brault de Rodrigues.

Pour rappel, le Trophée des femmes précieuses avait été décerné en 2019 à Mélanie Valère-Cicéron pour son engagement en faveur des droits de la femme. Devenue ambassadrice du Trophée des femmes précieuses, elle a continué son engagement non seulement à Maurice mais aussi dans la zone de l’océan Indien.

La violence faite à l’égard des femmes est un phénomène mondial de grande ampleur. Pour aider ces femmes victimes de violence, l’association Passerelles et Dis-Moi travaillent de concert pour leur autonomisation. Ny Onja Hon Fat, directrice du secrétariat national, rappelle que Dis-Moi a pour mission de promouvoir les droits humains et cette année, l’Ong fête ses dix ans d’existence. « Il ne faut pas oublier que les droits des femmes sont des droits humains. »

Dans ce contexte, Edith Semmani a lancé le Trophée des femmes précieuses à La Réunion avec pour but de valoriser les femmes dans les différents milieux et secteurs d’activité. Cette dernière dira avoir créé ce prix pour les îles vanilles avec l’idée de soutenir des actions qui ont lieu à Maurice auprès des femmes démunies, tout en leur permettant de croire dans leur rêve et de se relever.

Pour sa part, Lio, la marraine, a évoqué l’ampleur de la mission auprès des femmes battues. Elle a salué le travail de Mélanie Valère. « Trouver une maison d’accueil est un droit humain fondamental, il faut aider Mélanie dans ce projet. Les femmes ont le droit à l’équité. »

L’édition 2022 pour le Trophée des femmes précieuses aura lieu à La Réunion, le samedi 28 mai. Vivek Jeetun de la Mauritius Film Development a salué l’initiative de Dis-moi et Passerelles avant de convier ceux présents à la projection du film Woman, d’Anastasia Mikova et de Yann Arthus-Bertrand avec Florence de Pa.

Ce documentaire est l’occasion de révéler au grand jour les injustices que subissent les femmes partout dans le monde. Mais avant tout, il souligne la force intérieure des femmes et leur capacité à changer le monde, en dépit des multiples difficultés auxquelles elles sont confrontées. Woman, qui repose sur des entretiens à la première personne, aborde des thèmes aussi variés que la maternité, l’éducation, le mariage et l’indépendance.


La chanteuse Lio, victime de violence : « Tous les hommes sont nés du ventre d’une femme »

Ses mots sont empreints d’émotion, une larme qui la rappelle son calvaire de femme battue. Comme une écorchée vive, les bleus à l’âme, Lio parle de phase difficile. « La violence, c’est quand il a commencé à me taper pendant que j’allaitais mes jumelles. Il était ivre et j’ai vu les petites têtes de mes jumelles en mouvement, il aurait pu me louper et cogner une de mes filles. C’est fou comme les enfants nous donnent une force. Je ne me suis pas laissée faire à ce moment, j’ai porté plainte. La police m’a mal accueillie et quand ils se sont aperçus grâce à une amie que j’étais Lio, la chanteuse, j’ai eu droit à bien des égards. »

Son récit est poignant et ne tranche guère avec l’image de l’idole de Banana split, des prunes qui ne comptent pas pour des prunes. Lio a mûri, la jolie brunette a les cheveux argentés et sa force motrice lui a permis de vaincre la violence conjugale, en troquant son habit de femme violentée pour celui d’une militante des droits de la femme. Brisant depuis le silence sur les violences qu’elle a elle-même subies.

Elle se livre au cours du débat à MCiné Trianon. Son bourreau n’a pas été inquiété par la justice. Mais elle a pris son parti : «Je ne me tairai pas. Tous les coups que j’ai reçus, et les invectives, genre “tu es vieille”, et que c’est pour cela que je n’arrivais pas à allaiter… »
Lio évoque sans arrêt ces coups violents qui l’ont abîmée, qui résonnent dans sa tête et se sont incrustés dans sa chair. « Le problème avec ces drames, c’est toujours dans l’intimité. C’est toujours parole contre parole. Je n’ai pas pardonné, les femmes n’ont souvent pas le choix mais elles se donnent le courage pour leurs enfants. On ne peut pas venir dire à notre fille que l’amour est synonyme de violence féminicide. »

Et elle enchaîne en envoyant un signal fort : « Tous les hommes sont nés du ventre d’une femme. Les femmes vous fabriquent, il n’y a rien de plus universel et humain et la moitié de l’humanité devrait ne pas tolérer et ressentir de ces entrailles les cris de désespoir, de chagrin des femmes violentées, maltraitées, sous-estimées, alors que nous sommes fortes et compétentes. Nous fabriquons notre égal, les filles, mais notre différent, les hommes, n’hésite pas à nous taper et à nous avilir. Nous vous aimons et nous vous fabriquons, et c’est notre haute compétence, elle nous appartient les femmes. C’est sur nous qu’il faut compter. On doit juste composer avec les hommes, ils ont tout leur pouvoir, mais il faudrait aussi qu’ils nous montrent leur bonne foi en mettant un frein à toute cette violence. »

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