Mauritius Economic Deep Dive : Hausse de 88,9% des prix alimentaires de 2013 à 2024

AXyS : « La dépréciation de la roupie a eu un impact significatif sur l’économie, augmentant le coût de la vie et influençant les décisions d’investissement »

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Un salarié sur dix touche plus de Rs 50 000 par mois, alors que l’Average Monthly Household Expenditure se monte à Rs 41 870

Le document Mauritius Economic Deep Dive, publié vendredi par AXyS, est venu remettre en perspective le volet de la politique salariale, en passe de devenir un facteur incontournable pour les prochaines élections législatives, d’autant qu’une hausse de 88,9% des prix alimentaires est intervenue de 2013 à 2024. De son côté, intervenant à l’Assemblée nationale sur le budget, le ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, a confirmé que le ministère est déjà en présence depuis mars d’un premier rapport sur le rétablissement de la relativité salariale avec l’introduction du Minimum Wage en janvier dernier. Mais que des consultations complémentaires ont été engagées en vue de mieux appréhender le tableau des salaires. D’aucuns affirment qu’une prochaine annonce officielle relative avant les élections législatives n’est pas à écarter.

Dans son analyse post-budgéta!re, AXyS relève au titre de l’Income Inequality le fait que “pay disparity continues to remain a concern in Mauritius. For instance, around 19 535 employees (accounting for only 4,5% of total employees) currently earn more than Rs 75 000 per month, but they account for 18,4% of total salary income”. Les chiffres compilés pour les besoins de l’étude Mauritius Economic Deep Dive indiquent qu’une moyenne d’un salarié sur dix touche plus de Rs 50 000 par mois.

Un peu moins de 30% de la population active (124 153 sur 434 100), soit un sur trois, se retrouvent dans la fourchette des salaires de Rs 25 001 à Rs 50 000 par mois. L’income range de 2023, soit avant l’introduction du salaire minimum en début d’année, confirme que 45,6% des employés touchaient moins de Rs 20 000 par mois. Les statistiques officielles lassent voir qu’en 2023, l’average salary était de Rs 29 800 contre Rs 20 200 en 2016.

De ce fait, AXyS note que “the rising cost of living has led to major readjustent of salaries (the highest in recent years), with the average monthly salary for employees rising by +27,4% to Rs 29 800” L’une des raisons principales demeure la politique de dépréciation de la roupie. Par ailleurs, le rapport évaluant l’impact de la dépréciation de la roupie sur l’économie note que “le dollar américain s’est apprécié contre la roupie durant 8 des 10 dernières années, atteignant une augmentation totale de presque 46% depuis 2014. Cette fluctuation a fortement influencé le coût de la vie à Maurice, augmentant les dépenses des ménages et impactant divers secteurs économiques.”

Navnit Seeburrun, Investment Analyst d’AXyS, avance que “la dépréciation de la roupie a eu un impact significatif sur notre économie, augmentant le coût de la vie et influençant les décisions d’investissement.” AXyS avance aussi que “to demonstrate the impact of rising prices, we’ve compared the purchasing power equivalence of Rs 5 000 in 2013, which has eroded to Rs 7 176. For instance, an average consumer who could buy goods worth of Rs 5 000 would now require Rs 7 176 to purchase the same quantity of goods”.

Appliquant cette formule aux différentes composantes du panier du Consumer Price Index, AXyS arrive à la conclusion que de mars 2013 à mars 2024 :

les produits alimentaires ont augmenté de 88,9%, passant de Rs 5 000 à Rs 9 445.32

les boissons alcoolisées et les cigarettes de 85,1% (Rs 5 000 à Rs 9 257.04)

les services de santé de 65% (Rs 5 0000 à s 8 247.89)

les restaurants et hôtels de 59,4% (Rs 5 000 à Rs 7 972.46)

les équipements ménagers de 48,2% (Rs 5 000 à Rs 7 408.06)

les vêtements et chaussures de 44,9% (Rs 5 000 à Rs 7 244.31)

le transport de 39%,3% (Rs 5 000 à Rs 6 962.30)

les loisirs de 32,9% (Rs 5 000 à Rs 6 645)

l’éducation de 27% (Rs 5 000 à Rs 6 348)

Le seul item du CPI, accusant une baisse, est le coût de la communication, soit de -6,7% (Rs 4 665.22 en mars 2024 contre Rs 5 000 en mars 2013).

Le rapport post-budget d’AXyS passe également en revue l’ensemble de l’économie. Un autre point crucial abordé est la pénurie de main-d’œuvre exacerbée par la migration et le vieillissement de la population, impactant particulièrement les industries manufacturières et touristiques. À ce chapitre, Intesh Seebaluck, Research Analyst d’AXYS, ajoute que “la pénurie de main-d’œuvre est un défi majeur pour notre économie. Nous devons créer des incitations pour que nos jeunes talents restent à Maurice et contribuent au développement économique.”

Au chapitre des finances publiques, le rapport révèle “la pression croissante sur les dépenses gouvernementales due à une population vieillissante, avec une part importante du budget alloué à la protection sociale, au détriment de secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et la sécurité publique. Le rapport met également en évidence l’augmentation significative de la dette publique, passée de 57,8% du PIB en 2010 à 74,5% en 2024.”

Pour sa part, Sanjay Goolab, Managing Director — Securities and Execution Desk d’AXYS, déclare : “Notre rapport montre clairement comment l’économie mauricienne a su évoluer et se diversifier au fil des décennies, tout en mettant en évidence les défis actuels et futurs.”

Les transformations économiques majeures depuis les années 1980, en passant d’une économie dominée par l’agriculture, en particulier la production de sucre, à une économie diversifiée, font qu’aucun secteur ne dépasse 15% du PIB total. Le secteur financier, bénéficiant de la croissance des affaires globales, a surpassé le secteur manufacturier en tant que principal contributeur au PIB depuis 2019.

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