Mainmise à la Duty Free Paradise Shop : Les dénonciations continuent de pleuvoir

Au tour du syndicat de défendre le management

Les lettres de dénonciation quant à une situation malsaine au sein de la Mauritius Duty Free Paradise Shop continuent de pleuvoir à Week-End. Semaine après semaine, des employés, frustrés en raison de l’injustice qu’ils estiment règne au sein de la boutique hors-taxe, évoquent la mainmise de Lakwizinn dans l’entreprise qui fait, disent-ils, des passe-droits pour certains employés proches du pouvoir, quand ce n’est pas une gestion arbitraire des cas d’indiscipline au travail. Cas que ces salariés de la MDFP s’emploient aussi à dénoncer à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC).

- Publicité -

Cette semaine encore — en dépit de l’assurance donnée par l’Office in Charge de la MDFP, Bhim Banarsee, ici même dans nos colonnes, que tout se fait dans la transparence et que les dénonciations émanent “d’employés frustrés”, sujets pour certains à des cas d’indiscipline au travail et dans l’attente de sanctions, mais qui tentent à travers leurs allégations “de faire diversion” — d’autres lettres nous sont parvenues pour déplorer les “futurs” recrutements à la boutique hors-taxes. Ces recrutements concernent le nouveau magasin basé à l’ancien terminal qui sera relié aux magasins actuels de la MDFP qui s’agrandit ainsi et devrait ouvrir ses portes en août prochain.

Des prochaines recrues toujours proches
du régime MSM

Selon les whistleblowers, une liste de nouvelles recrues a déjà été ratifiée par Lakwizinn et comporte le nom des proches du pouvoir, dont des agents et autres petites mains des députés de la circonscription N°12, plus particulièrement du ministre Bobby Hurreeram. D’ailleurs, certains parmi les prochaines nouvelles recrues affichent déjà leur confiance sur leur page Facebook quant à leur nouvelle affectation à la MDFP. Une confiance si forte que l’une d’entre elles, qui a déjà dans le passé travaillé pour les boutiques de Rajesh Gooljaury à l’aéroport et sans doute en raison de sa proximité avec le ministre Hurreeram, se présente comme déjà “employée à la MDFP.”

Les sanctions pas équitables

Les employés de la MDFP estiment que la situation à la boutique hors-taxes devient de plus en plus insoutenable. Outre la frustration grandissante quant aux nominations privilégiant les petits copains, c’est aussi la politique de deux poids deux mesures qui révolte les employés. En outre, s’ils concèdent que ceux qui commettent des fautes doivent être sanctionnés, ils déplorent la manière d’agir de la direction, qui, selon eux,“pe protez zot dimounn.” Notamment avec des sanctions pas toujours équitables en fonction de la proximité des fauteurs avec le pouvoir et ceux qui ne sont pas du régime MSM.

Ils citent en exemple le cas de cet employé qui a été pris en faute pour avoir sollicité un passager pour lui acheter du whisky, mais qui, en dépit de sa troisième suspension pour fautes, n’est pas passé devant un comité disciplinaire, mais a été soumis à une série de questions lors d’une réunion en présence du président du syndicat et du HR Manager, de l’Operations Manager et de l’Officer in charge de la boutique hors-taxes. D’autres, pour des fautes moins graves, ont été sévèrement sanctionnés après être passés devant un vrai comité disciplinaire.

Serait-ce parce que cet employé proche du régime “avait sauvé “Monsieur” d’une raclée lors de la campagne électorale en 2005?” Il se chuchote que c’est “Madame” de Lakwizinn qui serait personnellement intervenue pour que la sanction, s’il y en a, ne soit pas exemplaire. En tout cas, ce cas frustre davantage les employés, qui ne comprennent pas le rôle de leur syndicat qui est monté au créneau cette semaine, pour soutenirdans une lettre envoyée à Week-End que les dénonciations concernant cet employé sont “infondées.”

Le protégé de Madame ou Monsieur

Le président de la Shops and Duty Free Shops Employees Union, Prabhakar Anand Bhoyroo, souligne que ce membre du syndicat “was indeed summoned to a disciplinary committee where he was represented by the President of the Union.” Il avance également que “the member was given a final warning and cancelation of his yearly increment upon the pledging of the union.” Or, indiquent les employés de la MDFP, c’est un management committee qui a entendu le cas de cet’employé fautif. D’ailleurs, dans une lettre envoyée au principal concerné, il lui a été notifié que “Management has decided to institute a Management Committee against you in respect of the charges …” pour des cas de “gross misconduct”.

Si les employés n’en tiennent pas rigueur que “li’nn sorti ladan”, ils soutiennent que “syndicat pa’nn fer narye ladan. Se politik ki’nn fer pou li.” Surtout que les témoins qui devaient être sollicités pour témoigner dans ce cas ont été priés de ne pas se rendre à ce management comittee. Ils se demandent quelle aurait été sa sanction s’il n’était pas un protégé politique. Sans doute aurait-il été mis à pied, tenant compte que d’autres employés, pour fautes moins graves, ont été traduits devant un comité disciplinaire et plus lourdement sanctionnés. Sollicité pour évoquer ces doléances, l’Officier in charge de la MDFP n’a pas répondu à nos appels.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -