Le syndicaliste de la General Workers Federation (GWF), Ashok Subron, n’en démord pas face au feu vert donné par le gouvernement à certains secteurs économiques pour recruter une main-d’œuvre 100% étrangère. Il annoncé qu’une manifestation, avec la cathédrale St-Louis comme point de rencontre, aura lieu dans les rues de la capitale le 6 juillet. Il peut compter sur l’appui de ses homologues du Joint Negociating Panel (JNP) et de la Private Sector Union (PSU).
Le quota d’étrangers a été aboli pour les entreprises du port franc, de l’ICT-BPO, de la bijouterie et de la manufacture, qui pourront désormais n’employer que des étrangers. « Nou bizin defann nou bouse manze », a martelé Ashok Subron lors d’un point de presse tenu vendredi. Le budget, dit-il, « ouvre les vannes pour le recrutement de professionnels étrangers. » Le syndicaliste cite comme exemple « l’arrivée massive de médecins, architectes ou ingénieurs. Dans le paragraphe 75 du livret budgétaire, il ressort que la limite salariale que percevra un professionnel passera à Rs 22 500. Sur la base des recherches qu’on a effectuées, c’est approximativement le salaire que touche un médecin malgache. À quoi bon envoyer nos enfants à l’université ? Ki kalite lavi sa bann fitir profesionel-la pou bizin fer fas compte tenu du déséquilibre qui se dessine dans ces secteurs. »
Le recrutement en masse d’ouvriers migrants pour le secteur de l’agriculture a aussi été évoqué lors de ce point de presse. Ashok Subron soutient que « la manifestation prévue le 6 juillet s’avère une occasion en or pour les salariés desdits secteurs de montrer leur désapprobation face à ces mesures injustes qui risquent de plonger des milliers de familles dans le gouffre. »
Il lance un appel aux salariés locaux de se déplacer en grand nombre à Port-Louis, « sinon il sera trop tard. » Autre mesure dénoncée, celle permettant aux retraités étrangers installés dans leurs Integrated Resort Scheme, Real Estate Scheme ou autres Property Development Scheme de travailler, et ainsi d’entrer en compétition avec les Mauriciens. La levée de boucliers des employés desdits secteurs aura-t-elle lieu ? La question est sur toutes les lèvres.