Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers  « Le GM a à coeur le bien-être des planteurs »

Le ministre des Servces financiers, Mahen Seeruttun, a fait comprendre que c’est sur la base d’un rapport d’experts commandité en 2013 et publié en 2014, sans qu’aucune suite ne soit donnée par l’ancien gouvernement, qu’il a, en tant que ministre de l’Agro-industrie du nouveau gouvernement, mis le projet de Wholesale Market sur le tapis.

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Il avance que Maurice possède des microclimats. « Ce ne sont pas les mêmes légumes qui sont produits dans le Nord, le Sud, à l’Ouest et à l’Est. D’où l’importance d’avoir un endroit où on peut réunir tous les produits et où les maraîchers peuvent venir acheter ceux dont ils ont besoin », dira-t-il.

Le ministre s’en prendra ensuite au leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qu’il accuse de « défendre une quarantaine de personnes (les encanteurs) au détriment de 10 000 planteurs ». Il poursuit : « au gouvernement, nous faisons tout ce qui est possible pour défendre les planteurs, et on leur donne des infrastructures modernes. Nous le faisons pour le bien de la population et des consommateurs. C’est un outil indispensable, sachant qu’il y a un meilleur service qui défend tous les agriculteurs. »

Mahen Seeruttun dira ensuite avoir fait la tournée dans les trois emplacements où se pratiquait la vente à l’encan des produits agricoles, soit à Port-Louis, Flacq et Vacoas, entre minuit et 5h du matin. Il aurait ainsi constaté les conditions déplorables des opérations, soit sans hygiène ou sécurité. « De plus, la vente ne se faisait pas tous les jours », ajoute-t-il. Par ailleurs, « ce sont les encanteurs qui faisaient la loi, et les planteurs, eux, ne savaient pas à quels prix leurs légumes étaient vendus ».

Mahen Seeruttun estime « qu’au lieu de critiquer l’état des légumes dans les hôpitaux, nous aurions dû voir dans quelles conditions les légumes étaient vendus lorsque le leader de l’opposition était ministre ». Ainsi, dit-il, le nouveau Wholesale Market permet aux planteurs de vendre leurs légumes « dans des conditions plus humaines et à des heures plus convenables, c’est-à-dire à partir de 4h du matin ». Ajoutant qu’ils disposent de facilités auxquelles ils n’avaient pas accès auparavant.

Il a finalement affirmé que le ministère de l’Agro-industrie est à l’écoute des planteurs et que « des améliorations seront faites au fur et à mesure ». Il explique qu’il y a une différence entre la vente de l’encan et la vente directe aux clients, et que la nouvelle législation n’empêche pas les planteurs d’écouler directement leurs produits dans leurs champs ou leurs cours sans passer par le Wholesale Market. Le projet, dit-il, sera fait en plusieurs phases.

Arvin Boolell, chef de file du Labour « Il faut un régulateur indépendant »

Arvin Boolell a pour sa part plaidé pour l’institution d’un régulateur indépendant et a soutenu la proposition du leader de l’opposition en faveur d’une gestion conjointe public-privé du Wholesale Market. Le chef de file des travaillistes au Parlement a fait le point sur le « long walk to wholesale market » et a fait mention des différentes études entreprises préalablement.

Il reconnaît qu’à l’époque, priorité avait été donnée au King Sugar et le respect du Protocole-Sucre  avec l’Union européenne. Toutefois, « cela n’avait pas empêché le gouvernement de préconiser une autosuffisance de la production alimentaire », dit-il. Ainsi, répondant au ministre Seeruttun, qui a affirmé que le gouvernement a réussi à traduire dans le concret les recommandations de rapports publiés sous l’ancien gouvernement, Arvin Boolell rappelle qu’il aura fallu du temps pour convaincre les planteurs et les impliquer dans le projet. « Nous aurions réalisé le projet s’il n’y avait pas les élections générales, que nous avons malheureusement perdues », poursuit-il.

Il a aussi relevé que le volume de production de légumes à Maurice dépend de la disposition des terres. Dans ce contexte, il a dénoncé la dilapidation des terres fertiles. Il est essentiel, dit-il, que « l’État définisse une fois pour toutes un plan prévoyant une zone réservée à la production agricole ». De même, « il faut “empower” les planteurs ». Cela dit, Arvin Boolell a apprécié que l’actuel ministre soit ouvert à la possibilité de créer des Wholesale Markets régionaux.

Il dit en revanche ne pas comprendre pourquoi l’Agricultural Marketting Board (AMB), qui est importateur, distributeur et vendeur de légumes, puisse aussi agir comme régulateur. « Cela équivaut presque à un conflit d’intérêts », estime Arvin Boolell, qui s’est élevé contre le fait que l’AMB dispose d’autant de pouvoirs.

Il estime aussi que le gouvernement actuel ne dispose pas de Track Record concernant la réussite des projets annoncés. Dans ce contexte, il se demandera où se trouve le Fish Wholesale Market, rappelant que le site qui devait être utilisé à cette fin sert aujourd’hui de  Dumping Ground pour les gardes-côtes.

Le chet de file du Ptr au Parlement a également demandé au ministre d’ouvrir les discussions avec l’association des encanteurs, qui est actuellement présidée par une femme. Il s’est aussi élevé contre le niveau d’investissement dans le Wholesale Market, rappelant que le projet, initialement estimé à Rs 350 millions, aura finalement coûté près de Rs 500 millions. « Pourquoi autant d’argent a été jeté soit in the drain, soit in the pocket? »

Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition: « La vie des petits planteurs est difficile »

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, s’est appesanti sur les problèmes liés au transport des légumes des quatre coins de l’île au National Wholesale Market de Wootn, au centre du pays.  Il rappelle que l’ancien ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, avait fait savoir dans le passé qu’aucun maraîcher ne serait forcé de vendre ses produits à cet endroit. Que se passe-t-il maintenant ? se demande le leader de l’opposition. « Nous sommes en train de faire exactement le contraire de ce qui avait été prévu au départ ! » s’étonne-t-il.

Xavier-Luc Duval s’est appesanti sur le fait que ce projet a accusé un retard d’au moins quatre ans et que les infrastructures appropriées ne sont pas encore au point. « Ce qui est dérangeant avec ce projet de loi, c’est que toute personne qui ne respecte pas l’obligation de vendre ses produits à Wooton dans le cadre d’un exercice de vente à l’encan sera passible d’une amende maximum de Rs 100 000 et d’une peine de prison d’un an maximum, et ce, alors que des planteurs très respectés par la population ne vendent pas de lalo pouri ou de bringel gate ou margoz avarie. Pourquoi punir les gens qui cherchent à vendre leurs produits à un endroit qui n’est pas accepté par le gouvernement ? » dénonce le leader de l’opposition.

Renchérissant, il demande : « pourquoi avoir menacé des gens qui travaillent très dur et de façon honnête avec des dispositions qui vont jusqu’à l’emprisonnement ? (…) Il ne faut pas oublier la vie difficile des petits planteurs qui vivent dans les régions rurales ». Il ajoute : « puisque j’habite Melville, dans le Nord, je sais que les planteurs passent par des moments difficiles. Or, ces personnes occupent une place très importante dans notre société. Ce sont des piliers et aussi des gens très respectés par la population. Sans compter qu’ils souffrent beaucoup lorsqu’il y a de fortes averses ou des cataclysmes naturels, car cela peut détruire des années de dur labeur. »

En sus de cela, le prix des engrais a accusé une hausse, dit-il. « Lorsque les petits planteurs rencontrent des politiciens sur le terrain, ils se plaignent plus particulièrement du coût de production de leurs produits », conclut XLD.

Nando Bodha , leader du RM « Le Wholesale Market touche seulement un tiers de la production »

Nando Bodha dit constater que le Wholesale Market touche seulement un tiers de la production totale des produits maraîchers du pays, soit un volume annuel de 30 000 tonnes sur 120 000 tonnes produites, ce qui équivaut à 30% de la production vivrière du pays. Aussi estime-t-il urgent que le ministre redouble d’efforts pour rendre le centre de Wooton « plus attirant pour les planteurs, car si le volume de produits traités chute à 20%, le Wholesale Market deviendra un éléphant blanc ».

Nando Bodha est revenu sur la situation de la vente à l’encan à Maurice et explique comment Port-Louis était de loin le marché en gros le plus important de l’île. Toutefois, il reconnaît qu’il n’était plus possible de poursuivre la vente à l’encan à cet endroit, tout en rappelant que la région de Riche-Terre avait à un moment été évoquée pour la création d’un Wholesale Market.  

Il dira aussi avoir eu l’occasion de visiter le Wholesale Market de Wooton, reconnaissant ainsi que les problèmes logistiques et pratiques – comme la manutention des légumes, l’éclairage et le traitement de légumes – étaient réglés. Cependant, dit-il, le centre de Wooton « n’est qu’un entrepôt ouvert, et n’est en rien comparable » au marché de Rungis, à Paris, ou encore celui de Saint-Pierre, à La-Réunion.

« La manière de travailler des principaux opérateurs par rapport à ce qui se pratiquait avant n’a pas changé. Les légumes sont toujours entreposés à même le sol », poursuit-il. Il trouve que le ministre Hurdoyal, qui est producteur et exportateur d’ananas, « comprendra la façon d’opérer ».

Il estime en outre que rien n’oblige les opérateurs à exposer tous leurs produits au moment de la vente. « Il suffirait de présenter un certain nombre de produits aux acheteurs, qui prendraient livraison ensuite des produits apportés par les producteurs. » Il indique que si le produit livré ne correspondait pas aux attentes, alors le régulateur pourrait intervenir.

L’idée d’un Wholesale Market avait pour but de protéger les planteurs et les consommateurs, dit-il encore. « Mais force est de constater qu’il n’y a pas eu de baisse des prix des légumes depuis l’entrée en opération du Wholesale Market », dit-il.

Enfin, il s’est prononcé en faveur d’une nouvelle génération de jeunes planteurs utilisant les technologies intelligentes. « Tenant en compte que le pays reçoit chaque année plus d’un million de touristes, on réalise que le potentiel est là et que les consommateurs ont besoin de produits de qualité. (…) Nous importons pour Rs 40 milliards de produits alimentaires, et il est important, pour la sécurité alimentaire, que l’on puisse réduire le volume des importations », fait-il ressortir.

Subhasnee Luchmun Roy, Parliamentary Private Secretary  : « Une période de rodage pour le National Wholesale Market»

Subhasnee Luchmun Roy, Parliamentary Private Secretary, lance un appel à la patience concernant le mode d’opération du National Wholesale Market de Wooton. « Au début de tout grand projet, il y a une période de rodage, mais les principaux acteurs vont bientôt voir ses avantages », dit-elle. Le projet de loi, est-elle d’avis, est un support pour les planteurs, et ces derniers deviendront ainsi des Climate-Resistant Farmers ».

Profitant de l’occasion, elle fait une comparaison de la zone de vente à l’encan à Port-Louis avec celle de Wooton, en en énumérant les avantages. Elle se dit ainsi contre l’idée de Nando Bodha, qui a proposé de débuter la vente le soir pour terminer à minuit. « Les membres de l’opposition doivent comprendre le mécanisme de l’Auction Market. Il faut débuter la vente vers 1h du matin pour que les marchands aient des légumes frais pour la vente le matin. Si la vente se termine à minuit, où les marchands stockeront-ils leurs produits et qui les surveillera ? » se demande-t-elle.

Subhasnee Luchmun Roy explique que la nouvelle infrastructure de Wooton est dotée de technologies modernes et que ses opérateurs pourront travailler dans un environnement hygiénique. « Cela réduira les risques de contamination des produits et augmentera les profits pour les planteurs », dit-elle.

La deuxième députée de Port-Louis Nord/Montagne-Longue (No 4) déplore que seuls quatre orateurs de l’opposition se soient intéressés à intervenir dans les débats sur ce projet de loi.


Vikash Nuckcheddy, Parliamentary Private Secretary « Le National Wholesale Market est géographiquement bien situé »

Vikash Nuckcheddy, Parliamentary Private Secretary, estime que le gouvernement a judicieusement choisi le lieu pour la construction du National Wholesale Market. « Wooton est à mi-parcours entre le port et l’aéroport », dit-il ainsi, tout en insistant sur le fait que le problème de congestion routière dans cette région sera réglé dans les prochains mois.

À ce sujet, il a cité le projet de Hermitage Bypass, qui aidera au transport de produits. Il a aussi cité l’utilisation d’eau en provenance du Midlands Dam pour assurer la bonne condition hygiénique du lieu. Par ailleurs, il exprime sa satisfaction à l’effet que les officiers sanitaires pourront mener des inspections régulières au National Wholesale Market, contrairement aux zones de vente à l’encan de Port-Louis, Vacoas et Flacq.

Pour Vikash Nuckcheddy, ce projet de loi cadre avec le plan stratégique que Pravind Jugnauth avait annoncé lorsqu’il occupait le portefeuille de l’Agriculture, en 2005. « L’une des priorités du gouvernement est de faire baisser le prix des fruits et légumes pour les consommateurs. Et le Wholesale Market est le lieu approprié pour que cela devienne réalité. (…) Il était temps de régulariser l’Auction System à Maurice ! », trouve-t-il.

 

Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé « Les produits du Wholesale Market seront conformes à la Food Act »

Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a élaboré sur l’aspect sanitaire du Wholesale Market en expliquant que ses officiers veilleront à ce que les produits vendus sur place soient conformes à la Food Act.

À ce titre, il reviendra sur les difficultés rencontrées par son ministère lorsqu’il s’agit d’effectuer des contrôles dans les zones de vente à l’encan habituelles. « Ces ventes débutent vers minuit/une heure du matin. Les officiers ne pouvaient pas se rendre souvent dans ces lieux. » En revanche, à Wooton, son ministère sera en mesure de mener des contrôles sur le stockage des produits, confirmer qu’ils sont aux normes chimiques et microbiologiques, et examiner la qualité de l’eau utilisée, entre autres.

Kailesh Jagutpal avance que « le Wholesale Market de Wooton améliorera la santé et la sécurité des consommateurs de par la qualité des produits qui y seront mis en vente. » Des sanctions sont en outre prévues contre ceux qui ne respecteraient pas les règlements.

Deepak Balgobin , Mininstre des TICs :  « Vers la digitalisation de la vente à l’encan »

Le ministre des TICs ,Deepak Balgobin, a réfuté des remarques formulées par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval,  concernant les insuffisances du Wholesale Market de Wooton. Il a estimé que c’est une plateforme idéale pour que les planteurs puissent avoir un juste prix pour leur dur labeur. De plus, les nouvelles infrastructures permettent de vendre à l’encan les légumes dans des conditions hygiéniques.

Il s’est dit confiant que le ministre de l’Agro-industrie s’engagera bientôt dans la digitalisation du système de vente à l’encan avec l’introduction des technologies modernes. Il s’est dit confiant que le ministre de tutelle saura s’attaquer aux appréhensions exprimées par les principaux concernés Pour lui, le Wholesale Market est un premier pas vers la modernisation de la vente de légumes à l’instar de a situation en Belgique.

Kenny Dhunoo, Parliamentary Private Secretary  « Modernisation de la production agricole »

Kenny Dhunoo, Parliamentary Private Secretary (PPS), a pour sa part évoqué la modernisation de la production agricole. Les planteurs parlent désormais comme des hommes d’affaires.  Il estime que les parlementaires de loOpposition devaient se rendre au Wholesale Market de Wooton pendant les heures de vente afin qu’ils se rendent compte des différents aspects qui doivent etre pris en considération.

Il ajoute que le projet va dans le bon sens et que les planteurs  disposent d’une plateforme afin d’écouler leurs produits à un bon prix et dans un endroit convenable et dans les bonnes conditions. Le projet vise à autonomiser les planteurs.

Ashley Ittoo, Backbencher du GM  « Regain d’intérêt des jeunes pour la production agricole »

Ashley Ittoo soutient que ce débat n’était pas consacré à la pertinence du Wholesale Market  ou à son emplacement mais sur la nécessité d’empêcher la vente à l’ encan de manière illégale dans certaines régions du pays.

Il déclare  que si les ventes à l’encan d’antan à 2h00 ou 3h00 du matin étaient folkloriques, les planteurs avaient à faire face à beaucoup de d’obstacles afin d’obtenir des revenus raisonnables pour leur production.

L’arrivée du Wholesale Market est un événement  inévitable. Désormais ils pourront le faire dans des conditions hygiéniques et pourront embarquer et débarquer leurs produits dans des conditions convenables. Il s’est aussi appesanti sur le regain d’intérêt des jeunes pour la production agricole.

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