Maurice a le potentiel de consolider sa position de leader régional en matière de conformité financière, écrit Charlotte Pierre, haute-commissaire britannique à Maurice, dans une communication diffusée cette semaine. Elle met en exergue que dans le cadre de la nouvelle campagne du ministère des Affaires étrangères, la Grande-Bretagne se réjouit de la perspective d’approfondir le partenariat avec Maurice sur le front de la lutte contre la corruption. Cela, par le biais de ces stratégies internationales et d’une action nationale concertée.
Charlotte Pierre affirme que le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s’est engagé à présenter une stratégie anti-corruption ambitieuse à l’échelle du gouvernement en 2025 afin d’élaborer une réponse unique du Royaume-Uni à la lutte contre la corruption, et de veiller à ce que cela se reflète dans l’engagement diplomatique du Royaume-Uni dans le monde.
La haute-commissaire dit constater qu’au cœur de cette campagne se trouve le travail en partenariat avec les pays de la région et la défense de leur voix sur ce programme de plus en plus important. « Il s’agit notamment d’approfondir les partenariats avec les centres financiers internationaux. Le Royaume-Uni et l’île Maurice sont des nations commerçantes ouvertes. Nous sommes tous les deux fiers, à juste titre, de la contribution que nos secteurs de services financiers apportent à nos économies respectives en tant que sources de compétences, d’emplois et de recettes fiscales pour financer des services publics essentiels. Maurice apporte une contribution importante en tant que point de transit de 10 % de l’ensemble des investissements directs étrangers vers l’Afrique. Le Royaume-Uni et Maurice entretiennent un partenariat solide sur ces questions », souligne-t-elle.
Poursuivant ses commentaires, Charlotte Pierre fait ressortir que Maurice est membre associé du Centre international de coordination anti-corruption (IACCC). « L’IACCC participe actuellement à des enquêtes dans 42 pays à travers le monde et a aidé à identifier 1,45 milliard de livres sterling (86,44 milliards de roupies) d’actifs cachés, dont 631 millions de livres sterling (37,6 milliards de roupies) ont été gelés par des ordonnances judiciaires. Le soutien du Royaume-Uni au Bureau du directeur des poursuites publiques de Maurice a récemment été salué par le DPP », s’appesantit-elle.
« Cependant, nous pouvons et devons faire davantage pour éviter que l’ouverture de nos systèmes financiers ne soit abusée. Maurice a le potentiel de renforcer sa position de leader régional en matière de conformité financière. Son ambition d’adhérer au Groupe de travail de l’OCDE sur la corruption générera des changements transformateurs dans toute la région et positionnera le pays comme un leader régional et servira de préparation cruciale pour sa prochaine évaluation par le Groupe d’action financière en 2027 », fait-elle ressortir.
Par ailleurs, Charlotte Pierre devait mettre en exergue que « dans le cadre de la nouvelle campagne du ministre des Affaires étrangères Lammy, nous nous réjouissons de la perspective d’approfondir notre partenariat avec Maurice sur le front de la lutte contre la corruption par le biais de ces stratégies internationales, ainsi que par une action nationale concertée. »
L’approche stratégique du Royaume-Uni
Dans sa communication, Charlotte Pierre insiste sur le point que le financement illicite ne connaît point de frontières et que c’est un défi transnational qui sape le commerce, menace la sécurité nationale et entrave le développement durable :« C’est particulièrement vrai sur le continent africain qui, selon l’ONU, perd près de 90 milliards de dollars par an en flux de capitaux illicites. Pour faire face à ces menaces, il faut une action mondiale coordonnée et collective. »
D’autre part, la diplomate britannique explique que le 21 novembre, le ministre des Affaires étrangères Lammy a lancé une nouvelle campagne de lutte contre le financement illicite et le blanchiment d’argent, tant dans le pays qu’à l’étranger. Celle-ci entend stimuler l’action mondiale visant à réduire les dommages causés par le financement illicite, en particulier dans les pays en développement, et à prévenir l’abus du système financier international par ceux qui tentent de l’exploiter.
En outre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, le ministre des Affaires étrangères Lammy a présenté un certain nombre de mesures pour lutter contre la corruption et le financement illicite au Royaume-Uni. Il a annoncé la nomination de la baronne Hodge en tant que championne de la lutte contre la corruption au Royaume-Uni.
La baronne Hodge est une militante parlementaire et publique de premier plan dans le domaine de la lutte contre la corruption, entretenant des relations solides avec les principales parties prenantes et une expérience de la fonction publique à ce titre. Le ministre des Affaires étrangères Lammy a également annoncé un soutien de 36 millions de livres sterling (2,14 milliards de roupies) à la National Crime Agency du Royaume-Uni.
Ce qui, pour Charlotte Pierre, reflète l’engagement du Royaume-Uni à lutter contre la corruption et le financement illicite par le biais d’actions sur le plan national.