Les dirigeants de Linion Pep Morisien (LPM) ont lancé un ultimatum, soit ce vendredi 27 mai, au gouvernement pour que le litre d’essence soit ramené à Rs 53, soit Rs 21.10 de moins que le prix nouvellement fixé. « Au cas contraire, nous viendrons munis de drapeaux, banderoles et porte-voix. Il y aura aussi deux camions d’eaux usées », telle est la réaction brandie par Bruneau Laurette. Il poursuit : « Ki pou fer? Ki zour ? Personn pa pou kone. »
Ce dirigeant du LPM a dénoncé une nouvelle intimidation de la police après qu’une enquête a été ouverte sur l’opération escargot de mardi. L’activiste politique s’est appesanti sur le point que son parti n’a donné aucun mot d’ordre pour participer à une procession, « mais plutôt de rouler à 20 km/heure ».
Il se demande également : « avons-nous utilisé des porte-voix, des drapeaux ou revendiqué un quelconque slogan ? Personne ne peut m’empêcher de rouler où je veux dans ce pays. C’est mon droit. » Les membres de LPM ont dénoncé la forte mobilisation policière, en particulier dans la capitale mardi. « L’ASP Seeparsand m’a arrêté pour me parler. Ce faisant, il a bloqué tous les autres véhicules qui étaient derrière moi. »
Par ailleurs, Bruneau Laurette estime qu’il y a eu gaspillage de fonds publics avec des unités de la police ainsi mobilisées, la sortie de l’hélicoptère et les motards de la Traffic Branch qui encadraient les véhicules. Il estime que le LPM jouit d’une bonne image auprès des Mauriciens et que le gouvernement est agacé que leur mot d’ordre ait été suivi. Bruneau Laurette s’est référé à l’utilisation du transport en commun pour éviter d’acheter davantage de carburant.
« Nous aurons des chiffres bientôt sur la baisse de consommation d’essence suite à notre mot d’ordre. Les propriétaires des stations-service vont nous communiquer cela incessamment », explique pour sa part Ivor Tan Yan. IL avance que la circulation est fluide cette semaine grâce à LPM. Il a précisé que bien que le parti ait été nouvellement formé, « nou pe fer enn travay formidab lor terrain ».
De son côté, Dev Sunassy demande au commissaire de police Anil Kumar Dip d’arrêter « de gaspiller les ressources de la police en surveillant les membres de LPM et en faisant toute sorte d’enquête sur nous ». Il insiste pour qu’il se penche plutôt sur les enquêtes concernant la saisie de cocaïne dans une tractopelle ou encore sur la réforme de l’Anti Drug & Smuggling Unit comme préconisée par le rapport Lam Shang Leen.
« LPM se sel group ki pou fer seki kapav pou fer GM konpran bizin bes pri lesans », a-t-il mis en exergue.
« L’ASP Seeparsand a porté plainte au poste de police de Pope Hennessy. Il a expliqué qu’il se trouvait à la jonction des rues Jules Koenig et Remy Ollier lorsqu’il a constaté la tenue d’un rallye. Le haut gradé a soutenu que le commissaire de police n’avait pas autorisé l’organisation de ce rallye car l’Assemblée nationale siégeait ce jour-là », souligne Dev Sunnasy.
Il ajoute que cette opération » roul 20km/h » s’est pourtant déroulée sans anicroche: » Cette démarche n’avait rien d’illégale. Le but était de contester la flambée des prix des carburants et mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il propose, dès ce vendredi, au conseil des ministres, des mesures concrètes visant à faire machine arrière avec cette hausse démesurée pou evit desord dan pei. » Pour étayer ses dires, il souligne que 20 véhicules qui ont participé à ce rallye, dont ceux des dirigeants de LPM, sont dans le viseur des Casernes centrales.
Pour conclure, Bruneau Laurette a souhaité que les citoyens comprennent le message de LPM : « Nou desan lor sime pou tou dimoun. » Il a critiqué le Premier ministre, qui, à son avis, « cherche à semer la division » lorsqu’il évoque des sujets nationaux dans des fonctions socioculturelles. Après un changement du gouvernement, dit-il, « pou ena lanket, seki fote pou tase ».