Un habitant de Quatre Bornes a fait servir une mise en demeure, par le biais de son avoué, contre le Central Electricity Board (CEB) et deux de ses employés pour « abus d’autorité » et « faute lourde. » Cette affaire a comme toile de fond une coupure de courant survenu le 3 octobre dernier à son domicile et le refus CEB de procéder à l’installation de nouveaux câbles électriques dans sa trajectoire initiale sur le toit sous prétexte que l’abonné pourrait décider de construire un premier étage à l’avenir ! Là où le bât blesse, c’est que le plaignant a dû débourser de sa poche pour acheter des tuyaux PVC destinés au passage des câbles. En outre, que les scellés de son compteur n’ont toujours pas été réinstallés jusqu’à présent. Ce qui s’apparente à un « règlement de compte », à en croire le plaignant.
Pour comprendre la genèse de cette affaire, il faut remonter au 3 octobre 2021, dans l’après-midi. Un abonné de la CEB constate des fluctuations de tensions dans sa fourniture électrique. Ce dysfonctionnement, susceptible d’avoir des conséquences néfastes sur une installation et autres équipements électroménagers, culmine dans la soirée à l’interruption totale de l’électricité. Le lendemain, des techniciens CEB viennent pour faire un constat et effectuer des réparations. Pour ce faire, ils enlèvent les scellés du compteur électrique de l’abonné pour vérifier si le problème se situe à l’intérieur ou au niveau du pylône ou d’autres installations de CEB. Le courant est rétabli dans un bref délai.
Sauf que l’un des techniciens lui fait remarquer que c’est le principal câble électrique reliant le pylône électrique du CEB au compteur électrique de sa maison qui est à l’origine des fluctuations ayant entraîné la coupure d’électricité. « La responsabilité incombe donc entièrement au CEB. Il m’a également dit que les câbles électriques n’étaient plus en bon état pour une régulation adéquate de la fourniture électrique », confie l’habitant de Quatre-Bornes qui se rend alors au Customer Service Centre du CEB pour faire une demande afin que les câbles électriques soient remplacés après avoir au préalable envoyé un courrier électronique. Ce sera le début d’une série de tracasseries pour lui.
Le 7 octobre, un inspecteur du CEB se rend au domicile de l’abonné. Après avoir fait un état des lieux, l’inspecteur l’informe qu’il n’entend pas donner son autorisation pour que les nouveaux câbles prennent la même trajectoire vers sa maison au motif que celle-ci ne comprend qu’un rez-de-chaussée. En d’autres mots, au cas où l’abonné se décidait de construire un premier étage, la CEB devra s’efforcer de nouveau à un réalignement des câbles. Un prétexte absurde au point d’en être risible.
L’abonné martèle qu’il n’a nullement l’intention de construire un étage car sa maison qui abrite deux personnes uniquement, est assez spacieuse. L’inspecteur du CEB n’en a cure et souligne que le remplacement des câbles sera effectué uniquement s’ils empruntent une autre trajectoire. Qui plus est, ce dernier informe l’abonné qu’il devra débourser de sa poche pour acheter des tuyaux en plastique PVC à travers lesquels passeront les nouveaux câbles. Ce qui semble incongru dans la mesure où la source du problème vient des installations du CEB. Bon gré mal gré, l’habitant de Quatre-Bornes obtempère mais il ne sera pas au bout de ses peines.
En effet, alors que l’inspecteur avait privilégié quelques options d’itinéraire pour les nouveaux câbles électriques, le 18 octobre lors d’une visite, un deuxième inspecteur ordonne que les tuyaux en PVC doivent être installés sur le côté droit et sur le rebord du toit de la maison. « Pourtant, le pylône électrique du CEB se trouve sur le côté gauche de la maison », soutient l’abonné qui ne l’entend pas de cette oreille : « Aussi, le deuxième inspecteur a préconisé de fixer un rawl bolt sur le rebord du toit. Or, mon électricien a attiré mon attention sur le fait que si le rawl bolt est placé à cet endroit, il risque de ne pas tenir le poids et la force de traction des nouveaux câbles électriques. »
L’abonné appelle alors l’inspecteur et enregistre la conversation téléphonique où ce dernier aurait concédé qu’il serait effectivement plus approprié de placer les tuyaux PVC sur le toit à gauche. Bien lui en a pris, puisque lors d’un nouvelle visite quelques jours, l’inspecteur fait volte-face en l’intimant l’ordre, sur un ton condescendant, de faire passer les tuyaux PVC et fixer le « rawl bolt » sur le rebord droit du toit. Le hic, c’est que l’électricien de l’abonné avait déjà entrepris lesdits travaux comme préconisé dans la conversation échangée au téléphone par les deux protagonistes.
Et comme si ça ne suffisait pas, l’abonné qui a utilisé des tuyaux de 40 mm de diamètre pour entreprendre les travaux, tombe des nues en apprenant de la bouche de l’inspecteur qu’il aurait dû acheter des tuyaux d’un diamètre de 50 mm compte tenu de l’épaisseur des câbles. Or, l’habitant de Quatre-Bornes affirme détenir un papier que lui a remis l’inspecteur sur lequel il est écrit noir sur blanc que des lesdits tuyaux doivent être d’un diamètre de 40 mm. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase d’autant que l’inspecteur aurait à maintes reprises usé d’un ton belliqueux pour s’adresser à l’abonné ce jour-là. « Mwa ki kontrol kouran dan sa zone la. Mo desid se ki mo anvi », aurait martelé l’employé de la CEB.
Aussi, l’autre objet du courroux du Quatre Bornais demeure le fait qu’à ce jour, et malgré plusieurs demandes faites par e-mail et au téléphone depuis le mois d’octobre, de nouveaux scellés n’ont pas encore été placés sur son compteur électrique. Ce petit objet fait de fil permet d’éviter tout contact accidentel avec la haute tension et prévenir le vol d’électricité. Dès lors que les scellés sont enlevés du compteur, le client peut être considéré comme fraudeur et son compteur peut être mis hors tension. D’où l’empressement de l’abonné pour que la CEB rectifie le tir dans les plus brefs délais : « Apre tou seki zot inn fer mwa ek manti mwa, il ne serait pas étonnant qu’on vienne m’accuser de manœuvres frauduleuses. »
Aux yeux du plaignant, il est clair qu’ « il y a intention de nuire de la part de ces gens sans scrupules. » Autant de contraintes qui l’on poussé à faire servir une mise en demeure contre ces deux employés du CEB pour « abus d’autorité » et « faute lourde ». Dans cette mise en demeure, son avouée somme la partie adverse de « take remedial step to change and replace the cable from the electric pole to the main electrical meter of his house which facts constitute ‘faute lourde’ towards the above named party as a result of which he has suffured inconvenience, damage and the prejudice.”