Litige entre deux syndicats : L’ERT rétablit l’intégrité de l’UPSEE dans le secondaire privé

Le tribunal a rejeté la plainte de la SPSTSU à l’effet que le statut de l’UPSEE ne lui permet pas d’agir comme un syndicat

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En juillet de l’année dernière, la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Unions (SPSTSU) avait écrit au Registrar of Associations pour réclamer la Deregistration de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE). La raison étant que le statut de celle-ci ne correspondait pas à la définition légale d’un syndicat, sous l’article 2 de l’Employment Relations Act. Sept mois plus tard, l’Employment Relations Tribunal a donné son verdict dans cette affaire : l’UPSEE peut continuer à exister et opérer comme un syndicat.

Cette affaire a pour toile de fond que la SPSTSU – qui est le syndicat du personnel des collèges confessionnels catholiques – reprochait à l’UPSEE de venir puiser parmi ses membres. Le syndicat revendiquait être le seul autorisé à défendre les employés des collèges catholiques, étant reconnu par le Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC). La plainte a été déposée devant le Registrar of Associations en juillet dernier et les dirigeants de l’UPSEE avaient été invités à s’expliquer.

En octobre 2024, le Registrar of Associations a transféré le dossier à l’Employment Relations Tribunal pour débattre de la motion de Deregistration. Une interpellation parlementaire était même à l’agenda de l’Assemblée nationale récemment à ce sujet. L’ERT a finalement tranché en faveur de l’UPSEE, qui pourra poursuivre ses activités syndicales.
Réagissant à ce développement, Arvind Bhojun, président de l’UPSEE, n’a pas caché sa satisfaction. Toutefois, il déplore la démarche de la direction de la SPSTSU. « Je considère que c’est honteux ! Pour la première fois, un syndicat a demandé la Deregistration d’un autre syndicat. Cela ne fait pas honneur à la classe syndicale », fait-il comprendre. Il ajoute qu’en 50 ans d’existence, l’UPSEE a toujours œuvré pour défendre les travailleurs : « Aujourd’hui, grâce à notre intégrité, nous avons pu nous joindre à d’autres syndicats du secteur public pour former une fédération de l’éducation. Il y a des syndicats du préscolaire au tertiaire », ajoute-t-il.

Munsoo Kurrimbaccus, membre de l’exécutif de l’UPSEE, a procédé à l’historique de cette situation. Il a pointé du doigt un négociateur syndical, qui s’était présenté pour défendre le Management du collège Friendship dans un litige. « Il avait dit qu’il était mandaté par la Fédération des Managers. Or, lorsque nous avons demandé des explications à la fédération, elle nous a répondu que tel n’était pas le cas. C’est ainsi qu’il est parti voir la SPSTU par la suite pour remettre en cause la crédibilité de l’UPSEE », a-t-il affirmé. Il met en exergue que malheureusement, à cause de cette affaire, le syndicat a dû dépenser de l’argent pour s’assurer des services de conseils légaux.
« Il en est de même pour la SPSTU. Il faut savoir si les membres étaient d’accord pour utiliser leur argent pour cela. » Munsoo Kurrimbaccus avance, par ailleurs, que l’UPSEE jouit d’une bonne réputation et qu’il a toujours défendu ses membres dignement : « combien de managers ont porté plainte contre nous? Toutes les plaintes ont été rejetées par la Cour. »

Cette affaire, poursuit-il, est aussi l’opportunité d’attirer l’attention sur les procédures dans ce genre de situation. « Dès le départ, le Registrar of Associations savait que nous n’avions rien à nous reprocher. Mais il a fallu suivre les procédures et envoyer le dossier à l’ERT. J’en profite pour lancer un appel au ministre du Travail et des Relations industrielles, Reza Uteem, pour que la Registrar of Associations Act soit amendée et que des décisions puissent être prises à ce niveau, au lieu d’aller à l’ERT. Cela éviterait de prendre le temps du tribunal et de faire des dépenses pour rien. »

Il est précisé que l’ERT n’a demandé aucun ajustement au statut de l’UPSEE. « Il n’y a aucun amendement à faire par rapport à l’article 2 de l’Employment Relations Act. Ceux qui ont porté plainte contre nous ont été mal renseignés. L’UPSEE est reconnu comme un syndicat full-fledged », devaient faire ressortir des dirigeants tout en affirmant que le syndicat continuera à entreprendre son travail pour défendre les intérêts des employés de l’éducation privée.

À ce sujet, ils tirent la sonnette d’alarme contre l’abus des caméras de surveillance. Dainshakti Jahaheeah, membre de l’exécutif de l’UPSEE, a attiré l’attention sur les dispositions de la Data Protection Act par rapport à l’utilisation des caméras de surveillance. « Beaucoup de collèges ont fait installer des caméras CCTV avec comme motif de maintenir la discipline et assurer la sécurité. Toutefois, il y a des règles à respecter. En premier lieu, ceux qui font installer et gèrent ces caméras doivent être enregistrés auprès du Data Protection Office », dit-il.

L’UPSEE a eu une réunion de travail, qualifiée de très positive avec la Data Commissioner et ses officiers à ce sujet. « Un survey a été réalisé en août. Il est ainsi recommandé que les caméras soient braquées sur les entrées et les sorties, notamment dans le staff room, et non sur le personnel. »

Le syndicat souhaite que les managers prennent connaissance des dispositions légales à cet effet et qu’ils vont les respecter. « Certains utilisent malheureusement les caméras pour surveiller combien de fois certaines personnes vont aux toilettes, par exemple », devait mettre en avant cette instance.

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