L’Éducation ciblée sur l’absence d’efficacité contre drogue et violence

Données en contradiction avec celles de la Santé concernant la consommation de drogue en milieu scolaire, absence de stratégie efficace pour la prévention, pas de recrutement de Discipline Masters… L’Éducation prend une mauvaise note dans le rapport de l’Audit. La violence, le Bullying et la consommation de drogue à l’école occupent en effet une place importante dans le document. Des mesures urgentes sont réclamées pour faire face à cette situation préoccupante.

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Le dernier rapport du directeur de l’Audit relève les défis que représentent l’indiscipline, la violence et le Bullying en milieu scolaire. Les données du National Education Counselling Service ont démontré que plusieurs types de cas ont été enregistrés. Ceux-ci sont catégorisés comme suit : Behavioural, Bullying, Academic and Neuro Developmental Issues; Social and Emotional Distress; Other Medical Issues; Sexual Abuse et Substance Abuse. De 2020 à 2024, le nombre de cas regroupant ces différentes catégories s’élève à 2 310, 1 187, 1 720, 2 543 et 2 207 respectivement.

Dans ce contexte, le ministère de l’Éducation a mis en place deux programmes : l’Holistic Education Programme et la natation scolaire. Il n’empêche que le nombre de cas de violence et d’indiscipline continue d’augmenter. Parmi les raisons identifiées : le Student Policy Behaviour datant de 2015 n’a jamais été mis à jour, l’absence d’une politique réelle pour combattre le Bullying, en dépit du fait que la Children Act 2020 reconnaît que c’est punissable. De plus, depuis 2019-2020 le gouvernement avait annoncé le recrutement de 34 Discipline Masters, mais tel n’a jamais été le cas. À octobre 2024, pas un seul Discipline Master n’avait été recruté.

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Le rapport de l’Audit souligne également l’absence d’un protocole pour gérer les cas d’indiscipline dans les écoles. Selon le Student Behaviour Policy, la suspension demeure le dernier recours pour un enfant perturbateur. Toutefois, il y a de nombreuses contraintes administratives pour en arriver là et cette solution est loin de se révéler efficace.

Il est ainsi recommandé au ministère de l’Éducation de mener une étude en profondeur sur la violence à l’école et d’élaborer des mesures appropriées. Il est impératif de procéder au recrutement des Discipline Masters, et le personnel doit être formé pour gérer les situations de violence. Le ministère a répondu que les écoles travaillent en étroite collaboration avec différents partenaires, notamment la police et la Child Development Unit sur ce dossier. Des Student Care and Counselling Desks ont aussi été mis sur pied. Quant au recrutement des Discipline Masters, cela n’a pas été possible car les budgets successifs n’en ont pas fait provision. De même, le ministère travaillait sur une Anti-bullying Policy pour complémenter le Student Behaviour Policy.

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Pour ce qui est de l’abus de drogues, deux programmes ont été institués, soit Get Connected Programme et Rebound Programme. Toutefois, le rapport relève qu’il y a eu des manquements dans la mise en œuvre de ces programmes. Pour l’année financière 2023-2024, un budget de Rs 5,5 millions avait été alloué par le ministère de la Santé, dont Rs 4 millions pour la prévention contre la drogue dans les écoles à travers le Rebound Programme. À ce jour, seule la somme de Rs 1,6 million a été utilisée pour la formation des enseignants sur le sujet.

De plus, il n’y avait aucun Key Performance Indicator ou autre évaluation pour démontrer les retombées de ces programmes. Le rapport déplore également que le ministère n’ait fait aucune étude pour identifier les tendances et modèles de consommation de drogues en milieu scolaire. Ce qui n’a pas permis d’élaborer des stratégies efficaces en vue de combattre ce fléau.

Concernant le Get Connected Programme, le bureau de l’Audit déplore le fait qu’il est limité aux élèves de Grade 8. Selon le rapport du National Drug Observatory, il a été noté que sur 1 008 patients admis à l’hôpital pour des problèmes liés à la consommation de drogue, 6% étaient des jeunes de 15 à 19 ans.

Des disparités ont été relevées également dans le nombre de cas répertoriés à l’école. Alors que le département Health and Wellness du ministère de l’Éducation mentionne 13 cas en 2022, le rapport du National Drug Observatory évoque 60 cas.  Depuis, le nombre de cas a presque doublé entre 2022 et 2023/24. De 13 cas identifiés, on est passé à 21 cas pour les deux dernières années. Le rapport de l’audit recommande que les enseignants et les parents soient formés pour identifier des signes de consommation de drogue chez les jeunes.

Outre les problèmes d’indiscipline et de drogue, le rapport de l’audit relève également l’inefficacité de l’e-Register System. Cette politique introduite en 2011 qui consistait à envoyer un message aux parents en cas d’absence de leurs enfants à l’école visait à combattre l’absentéisme. Or, le constat est que non seulement ce système n’a pas donné les résultats escomptés, mais il s’est révélé inefficace. Pour l’année 2024, entre 3 000 et 8 000 messages envoyés aux parents n’ont pas été reçus. De plus, plusieurs établissements ont cessé de l’utiliser, justement en raison de son inefficacité.

Concernant l’éducation préscolaire gratuite, le budget 2023-24 avait prévu un montant de Rs 694,7 millions. Toutefois, la somme supplémentaire de Rs 33,8 millions a été allouée à nouveau à ce même item, au 30 juin 2024. Sur le montant total de Rs 728,6 millions, Rs 373,3 millions, soit 51,2%, ont été versées aux écoles préscolaires privées, tandis que 47,8% ont été utilisés pour les unités préscolaires dans les écoles publiques.

Une somme de Rs 5 millions avait aussi été allouée pour rehausser les infrastructures. Elle n’a toutefois pas été utilisée mais redirigée vers d’autres items. L’Early Childhood Care and Education Authority avait fait construire 78 nouvelles toilettes pour remplacer 29 autres dans les unités préscolaires publiques. Cela a coûté Rs 351 000. Toutefois, il ressort que ces toilettes n’étaient pas adaptées aux enfants de cet âge…

Le bureau de l’Audit a également relevé des retards dans la mise à exécution de plusieurs projets du ministère, principalement liés aux procédures d’appel d’offres. La connexion internet à haut débit dans les collèges n’était pas opérationnelle en dépit des budgets conséquents, soit Rs 81,7 millions en 2019-2020, Rs 170 millions en 2020-2021 et Rs 140 millions en 2022-2023.

Par ailleurs, le rapport mentionne que plusieurs entités opérant sous le ministère de l’Éducation n’ont pas soumis leurs bilans financiers à janvier 2025. Parmi : ECCEA, PSEA, ECCEA, SSR Foundation, Rajiv Gandhi Science Centre et Université des Mascareignes.

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