En janvier 2008, l’ABSA Bank s’est associée au Lions Club de Quatre-Bornes, à la Central Water Authority (CWA) et au Mouvement Autosuffisance Alimentaire (MAA) pour qu’environ 200 familles de la région de Le-Morne soient connectées au réseau de distribution d’eau potable. Ce projet, qui était estimé à Rs 13 millions, était géré par quatre comités.
Éric Mangar, directeur du MAA, avait expliqué que ce projet avait été réalisé après une étude menée et qui a révélé que l’absence de fourniture d’eau potable constitue un calvaire quotidien pour les habitants. Il avait dit que Le-Morne serait connecté à partir de la rivière de Baie-du-Cap. L’étape suivante était le pompage, le filtrage et la chloration. Ceux habitant sur le flanc de la montagne seraient desservis par cinq fontaines communautaires gérées par la Water User Coopérative qui a la responsabilité de gérer l’eau pour ces familles.
Mais un problème est survenu tout récemment sur la qualité de l’eau, même si elle coule régulièrement. La situation ne s’est pas améliorée pour les quelque 200 familles. « La qualité de l’eau qui est distribuée est boueuse. Certains habitants sont tombés malades après l’avoir consommée », déplorent-ils.
Éric Mangar avance que ce projet était destiné aux habitants de Le-Morne dans un premier temps. « Je ne dis pas que le réseau de distribution d’eau potable aurait dû être limité aux habitants de Le-Morne. La CWA aurait dû attendre un peu avant d’étendre le réseau de distribution aux habitants d’autres régions. Je crois qu’il faut revoir le système de distribution » , dit-il.
Il suggère à la CWA d’effectuer une analyse de la qualité de l’eau qui est distribuée dans le village de Le-Morne. Les habitants doivent acheter des bouteilles d’eau pour leur consommation personnelle. « Ce n’est pas facile pour certaines familles en cette période où le coût de la vie devient chaque jour plus élevé », concède-t-il. Il compte adresser une lettre aux responsables de la CWA pour leur faire part des doléances des habitants de ce village.
Joe Ramalingum, ex-conseiller du village de Le-Morne et président du groupe de troisième âge, confirme que l’eau change de couleur en période pluvieuse, comme ces derniers temps. « Nou konpran ki petet akoz lapli dilo sanz kouler me nou finn remarke ki li pe vinn frekan. Bizin trouv solision opli vit avan ki bann abitan, sirtou bann zanfan tom malad », fait-il ressortir. Il ajoute que certaines familles « dan vilaz pe servi delo ki sorti dan la rivier zis pou lav linz, lav lasiet. »
Pour rappel, dans le passé, plus de 200 personnes avaient manifesté, entravant ainsi la circulation, pour protester contre la fourniture d’eau insuffisante. La police avait procédé à l’arrestation de deux habitants de la région.
Cette manifestation n’était pas vaine, soutient Jean-Claude, un habitant de Le-Morne, puisque les hauts cadres de la CWA s’étaient rendus sur place plus tard et avaient eu une réunion avec les habitants pour expliquer que le plus gros problème dans cette région concernait les lieux difficiles d’accès pour la CWA. D’autres habitants de cette partie du littoral, comme à La-Preneuse, mettent également en avant les conséquences d’une baisse importante du niveau d’eau dans les nappes phréatiques durant la période sèche et trouver des solutions.