Le collège du Saint Esprit a organisé ce jeudi un Mock Trial auquel ont participé des élèves de Grade 12, mais également d’autres classes inférieures. C’est l’ancien Chef juge Eddy Balancy qui a présidé les débats d’environ deux heures, tenus dans le hall de l’établissement quatrebornais.
Le cas : une employée d’une compagnie incorporée à Maurice poursuit son employeur pour discrimination envers les femmes après n’avoir pas obtenu une promotion, raflée par un homme qu’elle considère comme étant moins qualifiée que sa personne.
La plaignante souhaite obtenir ladite promotion et l’augmentation qui va avec, et réclame le dédommagement des mois durant lesquels elle n’a pas reçu le salaire du poste convoité.
L’ancien Chef juge a pris place à une table installée en face de la poursuite et de la défense. Un jury a également été composé pour entendre l’affaire.
« Nous avons tendu un piège à l’adversaire et celui-ci est tombé dedans », explique Alexandre Bissessur, élève dans la filière scientifique et homme de loi de la plaignante.
Au final, cette dernière (jouée par une enseignante) a obtenu gain de cause par majorité de votes du jury. Celui-ci a établi qu’elle mérite la promotion et le salaire demandé, mais pas les dédommagements pour les mois de salaires non versés.
« Les élèves étaient très motivés et intéressés », confie Eddy Balancy, qui a accompagné les jeunes pendant une semaine, aux côtés de l’homme de loi Penny Hack.
« Ce n’était pas un exercice facile étant donné que nous avions peu de temps (pour la préparation). C’est la première fois aussi qu’un exercice de ce genre se tient. Il a fallu que je leur enseigne la procédure et leur donne des idées de ce qu’est, par exemple, a ‘leading question’ ou un ‘cross-examination' », a déclaré l’ex-Chef juge.
« Deux ou trois élèves m’ont paru avoir du potentiel » d’évoluer dans la profession légale, a-t-il ajouté.
« Nous avons un Debating Club au collège », a expliqué la rectrice Dominique Seblin. « Nous nous sommes demandés si nous ne pouvions pas aller au-delà de ces débats que nous organisons. M. Jeetun (enseignant et accompagnateur) a proposé de tenir un Mock Trial. Nous nous sommes dit que c’est une occasion idéale d’aller de l’avant et de démontrer le potentiel de nos élèves ».
Au préalable, une sélection a été tenue en vue d’identifier ceux capables d’intervenir comme homme de loi ou juré. Puis, les jeunes ont suivi des sessions de formation en présentiel et en ligne (certaines fois jusqu’à fort tard), afin de s’accoutumer à la manière de débattre au sein des cours de justice.
« L’idée de tenir un Mock Trial nous est venue quand nous cherchions quelque chose de nouveau et unique dans le paysage académique l’île Maurice », relate Ateeq Jeetun, enseignant en anglais.
« Ayant étudié en Angleterre, je me suis souvenu des Mock Trials qui se tenaient pour les étudiants en droits. J’ai parlé de cette idée à la directrice, qui était partante. Nous avons alors mis sur pied un comité organisateur avec des élèves et nous avons préparé cette simulation d’un vrai procès », poursuit-il.
Durant la séance, les élèves ont fait preuve de professionnalisme, débattant avec droiture et selon les règles, ce en usant de ruses diverses pour tenter de gagner le jury. Ils ont ainsi démontré avoir compris les enseignements inculqués par les experts de la profession légale.
« C’est une bonne initiative pour les jeunes, car nous ne connaissions rien à la loi », fait part Teejvin Woodun, élève qui tenait le rôle de CEO de l’entreprise poursuivie. « Je pense qu’il y aurait dû avoir une sorte d’éducation légale et politique pour les collégiens ».
Les retombées positives de ce Mock Trial devraient encourager d’autres exercice de la sorte à l’avenir.
Les équipes
La poursuite :
-Neel Sewoosunnur (Eco/Art)
-Damiren Pariarassen (Tech 1)
-Aryan Askurn (Eco)
-Alexandre Bissessur (Tech 1)
-Ali Peeroo (Eco)
La défense :
-Teejvin Woodun (Tech 1)
-Yezhilen Ramasawmy (Bio)
-Kyan Meetoo (Tech 1)
-Slokc Chatterjee (Eco/Art)
-Ketan Sawmy (Science 1)