Le VIH, des Infections Sexuellement Transmissibles (IST), l’hépatite C ont fait partie de la discussion entre la prison et les ONG durant ce week-end. Cette rencontre s’est à Balaclava de vendredi à dimanche. Elle s’insère dans le cadre d’un projet lancé depuis 2020.
Les ONG PILS, AILES, Kinouete et leurs partenaires ont parlé de la réinsertion et de l’encadrement des détenus et ex-détenus dans le cadre de la conférence Lasante Dabor.
Le projet vise à améliorer l’accès aux soins de santé, à réduire la stigmatisation et à favoriser la réintégration des anciens détenus dans la société.
Depuis son lancement en 2020 plusieurs initiatives ont été mises en place. Parmi, une étude pour évaluer les connaissances sur le VIH, l’hépatite C et la tuberculose chez les anciens détenus, ainsi que la qualité des services de santé à l’intérieur et à l’extérieur de la prison.
Des ateliers de travail, des réunions avec les parties prenantes ont été organisées pour plaider pour des politiques en faveur des détenus après leur sortie.
Le service de santé de la prison a de son côté mis en place des programmes de conseil pré et post-test pour les détenus.
Sous ce projet des pairs éducateurs ont été formés pour accompagner d’autres détenus. Des séances de thérapie individuelle ou en groupe ont été offertes aux détenus.
À leur libération, les anciens détenus ont bénéficié du soutien de travailleurs de terrain, avec le programme pilote, TAPAJ, offrant un travail rémunéré tout en fournissant des services de santé.
Des séances de conseil familial ont également été organisées pour aider à maintenir les anciens détenus dans le continuum de soins de santé et pour faciliter leur réintégration dans la société.
Afin d’évaluer ce projet, les officiers de la prison de même que les membres des ONG PILS, AILES, Kinouété et d’autres partenaires sont réunis dans une conférence de trois jours à Balaclava.
Le but étant aussi de savoir comment continuer l’encadrement offert et donner suite au projet en misant sur ses réussites.
Présente à la cérémonie d’ouverture le Dr Anne Ancia, UN Resident Coordinator et représentante de l’OMS à Maurice a précisé que que le VIH a une prévalence de 3% dans les prisons au niveau mondial : « Il est nécessaire que ceux qui sont à l’intérieur aient accès aux mêmes services que ceux qui sont à l’extérieur. »
Elle espère pour cela que Maurice continuera à respecter les engagements pris en matière de respect des droits pour veiller à cet équilibre.
Deepak Gunnoo, Head Prisons Health Service rappelle que les établissements pénitentiaires a mis au point un système pour veiller à la santé physique et mentale des personnes détenues.
Pour Bashir Nuchchady : « Les prisons ne sont pas seulement des structures de détention, mais aussi des lieux de guérison et de réconciliation. »
En effet, l’un des défis rappelle le Dr Anne Ancia est que les ex-détenus personnes sont souent confrontés à des difficultés financières, de logement, d’intégration et autres.
Conscientes de cette situation, les ONG engagées dans Lasante Dabortravaillent avec les ex-détenu.e.s pour veiller à leur réinsertion.
Une des initiatives est le projet Tapaj (Travail payé à la journée). Président de PILS, Thierry Arékion explique que « Grâce à Tapaj d’anciens détenus ont eu des opportunités de travail dans différentes entreprises où ils ont participé à des travaux manuels tels que des initiatives de construction et de nettoyage, gérés par PILS et AILES.
Cette initiative a été l’occasion de prouver que non seulement les anciens détenus pouvaient contribuer à la société, mais qu’ils avaient un vif intérêt à le faire. »
Les Tapajeurs ont ainsi contribué à des projets liés à la protection de l’environnement à travers les ONG Natir et Friends on the Environment. Ils ont aussi été actifs auprès de The Good Shop, le Centre Frère René Guillement, des Conseils de District et des associations socio-culturelles, et dans le milieu hôtelier à travers le groupe Beachcomber.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le Dr Caussy, Director of Health Services, a rappelé que Maurice vise zéro transmission, zéro décès et la fin de la stigmatisation et de la discrimination d’ici 2030.
Dans le milieu carcéral, il est important, dit-il, que les partenaires travaillent en étroite collaboration.
Pour Annette Ebsen Treebhoobun, Directrice Executive de PILS : « Nous sommes un groupe diversifié et multisectoriel, mais nous sommes unis par un objectif commun : améliorer l’accès aux services de sante essentiels pour une population vulnérable. Malgré nos différentes priorités, le fondement de notre collaboration est la confiance. Nous ne sommes peut-être pas toujours d’accord les uns avec les autres, mais nous sommes attachés au dialogue et à la compréhension mutuels. »