En marge du Sommet pour le Nouveau Pacte financier mondial qui s’ouvre à Paris demain et à laquelle participe une délégation mauricienne, l’ambassadrice de France, Florence Caussé-Tissier, souligne dans une communication à la presse que la France considère qu’il ne faut pas avoir à choisir entre le développement et l’environnement . « Au sommet de Paris, la France appelle la communauté internationale à la choc de financement », affrme-t-elle.
L’ambassadrice souligne qu’à l’instar des autres États insulaires impactés par les chocs internationaux et les effets du changement climatique, Maurice est particulièrement concernée par ces défis. « La mobilisation des secteurs public et privé pour faire avancer des initiatives concrètes (financements verts, économie circulaire…) témoignent de la volonté d’aller plus loin dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement.
A travers l’appui financier de l’Agence Française de Développement (AFD), déjà très active sur le secteur de l’eau à Maurice, y compris à Rodrigues, la France soutient aussi le rehaussement de l’ambition climatique du pays, en cohérence avec les engagements pris par Maurice au travers de l’Accord de Paris en 2015. L’Agence a ainsi apporté son appui à la structuration de sa Contribution Déterminée au niveau National et travaille actuellement avec les autorités compétentes à l’élaboration de stratégies de long terme », souligne-t-elle.
Pour Florence Caussé-Tissier le système financier international hérité de Bretton-Woods touche à ses limites, alors que deux risques majeurs pèsent sur l’avenir de notre planète : d’abord un soutien insuffisant au développement et à la protection des biens publics mondiaux, faute de ressources mobilisées, et surtout, un risque de fragmentation géopolitique, dans un moment où nous avons plus que jamais besoin d’un multilatéralisme efficace et d’une coopération renforcée.
« Nombre de pays du G7 et du G20, d’organisations et d’associations, partagent avec la France ce constat et souhaitent porter cette même conviction : nous devons agir vite et ensemble pour corriger les déséquilibres et injustices qu’engendrent ces fractures. Nous appelons donc, aujourd’hui, à une révision de notre logiciel et à un choc de financement », ajoute-t-elle
Elle explique que le Sommet pour le Nouveau Pacte financier mondial se veut inclusif. « Chaque pays, chaque sensibilité, chaque proposition devra pouvoir s’exprimer. A cet égard, la France est particulièrement honorée que Maurice ait annoncé sa participation à haut niveau au Sommet, et salue sa présence aux côtés des autres Etats insulaires de l’océan Indien », indique la diplomate.
Elle rappelle que la France a obtenu la mobilisation de 100 millions de dollars de droits de tirage spéciaux du FMI au profit des pays les plus vulnérables.
« Mais il faut aujourd’hui aller plus loin, en nous inspirant, par exemple, de l’Initiative de Bridgetown, un ensemble de solutions innovantes porté par la Barbade, pour faire face à la vulnérabilité climatique qui touche de nombreux pays en développement et à revenu intermédiaire. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le soutien apporté par l’AFD à Maurice à travers des projets concrets visant à favoriser la meilleure connaissance des vulnérabilités du littoral, avec l’appui du bureau d’expertise français BRGM, ainsi qu’à renforcer la résilience des écosystèmes côtiers en promouvant des solutions fondées sur la nature comme le projet régional RECOS », conclut-elle.
A Paris, un agenda de réformes des banques de développement et du FMI sera porté pour mieux financer les pays qui en ont le plus besoin ainsi que les défis globaux. C’est aussi la volonté de mobiliser davantage de financements privés à travers des mécanismes de garantie et de partage des risques afin de réorienter les flux financiers vers ces pays afin notamment de soutenir le secteur privé local et les infrastructures durables.
« Nous n’avons pas à choisir entre la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences, et la protection de la biodiversité. La transition juste est la seule réponse », conclut elle.