Les prochaines élections confirmeront si Kawshal Guttish Koonjul, ingénieur en aéronotique, a eu raison ou tort de quitter son emploi et son confort au Canada pour se lancer en politique à Maurice. Candidat du parti NextGen, Kawshal Guttish Koonjul, 49 ans, est le seul représentant de ce groupe politique – fondé principalement par des Mauriciens de la diaspora il y a douze ans, précise-t-il – à briguer les suffrages dans la circonscription no 17, Curepipe/Midlands. Cette circonscription, indique-t-il, a fait l’objet d’une analyse approfondie par son équipe et par une agence internationale spécialisée en stratégie marketing et géopolitique. Une étude, dit-il, avait été réalisée au préalable pour identifier le profil de l’électorat et la circonscription correspondant à la participation test de NextGen aux élections.
Confiant d’incarner le changement auquel aspirent les Mauriciens, Kawshal Guttish Koonjul parcourt la ville de Curepipe, avec sa détermination pour convaincre les citadins qu’il mérite leur vote. Sur le terrain, il est accompagné de quelques fidèles compagnons en charge de la logistique. Cependant, les véritables cerveaux de NextGen, assure-t-il, restent pour l’instant dans l’ombre. Le candidat de NextGen pense qu’il ne se bat pas dans le vide, même si la partie contre les deux principaux blocs n’est pas gagnée. Il prépare le terrain pour revenir en force avec ses camarades de l’ombre, des hommes et des femmes qui incarnent, selon lui, l’intelligentia mauricienne, capables de rafraîchir le paysage politique et concrétiser des idées innovantes.
C’est au domicile familial, à Curepipe, que NextGen a établi son quartier général pour cette campagne. Celle-ci est financée, assure Kawshal Guttish Koonjul, par un groupe de Mauriciens engagés dans une réflexion politique depuis douze ans. « C’est dans cette optique que l’association politique Star and Key a été créée en France, sous la présidence d’un Franco-Mauricien. J’en suis le secrétaire général. Contrairement à Maurice, une association politique est légale en France et peut détenir un compte bancaire, sur lequel sont versées les contributions. Ces fonds sont utilisés pour financer notre campagne, dont le budget n’a pas dépassé Rs 150,000 », explique Kawshal Guttish Koonjul. Le chômage auquel sont confrontés des diplômés, de retour au pays après leurs études, a fait germer l’idée d’un mouvement politique. L’ancien élève du collège Royal de Curepipe a d’abord décroché son diplôme de Quantity Surveyor à Cape Town, Afrique du Sud. Mais passionné par l’aéronautique, il s’inscrit à la Embry–Riddle Aeronautical University, Daytona Beach, aux USA où il se distingue. “Toutefois, malgré mes qualifications je ne trouve pas de travail lorsque je rentre à Maurice en 2003”, indique Kawshal Guttish Koonjul. Il met alors le cap sur Toulouse, où il continue ses études supérieures dans la même filière. Les études terminées, il est embauché comme stagiaire à Airbus, occupe le poste d’ingénieur d’essais en vol et participe à la certification de l’A380. Ne trouvant toujours pas d’emploi à Maurice, il accepte une proposition du géant canadien Bombardier Aéronautique. Il y travaillera jusqu’en 2008.
Depuis plusieurs années, Kawshal Guttish Koonjul, père d’une fillette, partage son temps entre le Canada, où travaille son épouse d’origine indienne, et Maurice. Soutenant son mari dans son aventure politique, elle est désormais le pilier économique de leur foyer. Si Kawshal Guttish Koonjul a manqué les élections générales de 2014 et de 2019, il estime que ces dernières années ont permis à NextGen de mieux structurer sa vision et ses objectifs. Fier du travail numérique accompli pour créer un site bien conçu, servant de vitrine à son programme électoral, Kawshal Guttish Koonjul espère que NextGen réussira à se frayer un chemin jusqu’au Parlement.