L’ancien président de la République, Cassam Uteem, et Raouf Bundhun et Barlen Vyapoory, qui ont occupé des fonctions au plus gaut échelon de l’État, étaient les invités de la Mauritius Economic Society à l’occasion des célébrations de son 60e anniversaire. Cassam Uteem a fait le constat inévitable que « les pauvres s’appauvrissent davantage alors que la classe moyenne se rétrécit ».
Cassam Uteem souligne que pour les autorités du pays tous les problèmes économiques du pays sont attribués à deux facteurs externes, à savoir la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, « and for no other reasons ». Selon ces mêmes autorités, la situation aurait été pire si des décisions opportunes n’avaient pas été prises, dont la fermeture précoce et l’ouverture tardive des frontières « aux pollueurs indésirables, y compris les touristes ».
Mais aussi, selon lui, l’importation urgente de matériel médical spécialisé et des médicaments, « à un coût incroyablement gonflé et avec le contournement inévitable des procédures d’approvisionnement par le biais d’importateurs inconnus et non enregistrés qui se sont précipités en dépit de la période de confinement pour offrir leurs services désintéressés et patriotiques pour aider à sauver la vie de leurs concitoyens malheureux ». Et finalement, dit-il, le recours à la Banque de Maurice « afin d’utiliser précautionneusement ses réserves pour assurer la subsistance de milliers de travailleurs menacés de licenciement et d’assurer la survie de leurs pauvres employeurs qui étaient, dans le passé, des entreprises florissantes ».
Cassam Uteem a relevé que la flambée des prix et l’inflation à deux chiffres dans la conjoncture sont également attribuées à la guerre en Ukraine, responsable de la hausse des prix des produits importés et du taux du fret. « Our Central Bank cannot, therefore, be taxed as having acted recklessly if, despite fully playing its role of regulating the money supply, it could not prevent the constant and rapid depreciation of our rupee against the dollar and the other foreign currencies. The unfortunate result is that the wagging tongues are pretending that, in Mauritius, the poor have become poorer while the middle class is shrinking », fait-il comprendre avec force.
Cassam Uteem reconnaît qu’il a été démontré que la conjugaison de la pandémie et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie compromet la vie, la subsistance et les aspirations pour un monde meilleur en 2030. « L’objectif de 2030 Agenda for Sustainable Development est de mettre fin à la pauvreté dans toutes ses formes partout dans le monde. Je crains qu’on ne puisse l’accomplir parce que l’économie mondiale se trouve dans une situation si fragile alors que la guerre continue de faire rage en Ukraine », ajoute l’ancien président de la république.
Ce dernier a relevé que 60% des travailleurs du monde reçoivent des salaires réels inférieurs à ceux qu’ils percevaient avant la pandémie. « The lingering effects of the pandemic, coupled with the war in Ukraine and the impacts of climate change are likely to further the increase the ranks of the poor », a-t-il ajouté. Il recommande ainsi la mise en place de « targeted social assistance monetary measures which should be aligned with sustainable development needs and not allocated universally ». Il ajoute : « some countries considered that some communities and people are more vulnerable that others, those needs to be assisted first. »
Ramduth Jaddoo s’est appesanti sur l’histoire de la MES, qui a grandement aidé à promouvoir l’enseignement de l’économie. L’association a été créée le 2 octobre 1962 et après quelques interruptions inévitables, sept membres fondateurs ont relancé la société en 2010. Il agit depuis comme un Think Tank, où les principaux problèmes du pays sont analysés.
Ramduth Jaddoo estime que la MES peut encore aider le pays à entrer dans l’ère de la globalisation. « Un MoU a été conclu avec l’université des Mascareignes afin de mettre à la disposition de cette institution l’expérience et les ressources humaines dont elle dispose à travers des conférences à l’université », dit-il.
Par la suite, des Awards ont été remis à des personnalités présentes, notamment Cassam Uteem, Raouf Bundhun et Barlen Vyapoory, aux membres fondateurs de la MES ainsi qu’à plusieurs membres de la société.