Le vicaire général du diocèse de Port-Louis, Jean-Maurice Labour, a fait part dimanche de son intention de créer une forêt miniature devant la cathédrale Saint-Louis. Annonce faite lors de la messe annuelle célébrée en la cathédrale par l’évêque de Port-Louis, le cardinal Maurice E. Piat, à l’occasion de la Journée mondiale de la paix, célébrée par l’Église catholique.
Il a situé sa démarche dans le cadre des petits pas prophétiques qui peuvent être réalisés afin d’instaurer l’espérance et la paix intérieure. « Les fêtes de fin d’année peuvent paraître comme un défoulement, alors qu’elles auraient dû être une occasion de ressourcement en famille. Lorsque je regarde cette situation de vie, je peux avoir un sentiment de désespoir » notee-t-il.
Le vicaire-général poursuit : « j’ai peur devant la crise que traverse le monde dans les domaines écologiques, économiques, politiques et sociaux. Nous avons dévasté la nature, qui se révolte dans les tempêtes et feux de forêts. Des millions d’êtres humains fuient des terres invivables, les épidémies fleurissent, nos institutions démocratiques battent de l’aile, la guerre frappe aux portes de l’Europe et menace la paix mondiale. » La lutte contre la pauvreté semble également perdue, regrette-t-il.
« L’exclusion des rejetés du système scolaire est endémique, des squatters ne finissent pas d’attendre une maison, des SDF se multiplient, avec la vie chère à la clé, l’éradication de la pauvreté semble une cause perdue. Le spectre de la mafia de la drogue, avec ses drames humains, fait peur. La liste s’étire indéfiniment. » Pour lui, « l’impression générale est celle d’une fin du monde, du moins la fin d’un monde ».
« Je n’ai pas le droit de désespérer, et la seule manière de porter l’espérance consiste à poser des actions concrètes », dit encore le vicaire général. Et d’insister sur la nécessité de rassembler tous les petits pas effectués par les Mauriciens pour avancer dans le sens d’un monde de paix, dans la direction économique. A ce propos, il cite en exemple la création d’entreprises solidaires, la construction sociale à travers le dialogue et la fraternité, l’approfondissement de la démocratie à Maurice et dans le monde, et l’importance de l’écologie.
Parmi les démarches de bonne augure pour le monde, persiste-t-il, figure la grève de la faim de Nishal Joyram, qui a tiré une sonnette d’alarme sur la souffrance de la vie chère, dit-il. Mais aussi le bateau qui fonctionne à l’énergie solaire, les jardins communautaires… Dans le même souffle, il annonce ainsi la prochaine création d’une forêt miniature, inspirée du Japonais Akira Miyawaki. « Il faut remettre la forêt dans la ville afin de créer la biodiversité qui meurt dans ce pays », explique à ce propos Jean Maurice Labour. L’agronome Antoine Paté, qui assistait à la messe, a pour sa part offert un témoignage intéressant à ce sujet.
Jean Maurice Labour s’edt appasenti sur la nécessité de continuer à dénoncer la faillite de certaines de nos institutions démocratiques et à rendre justice à ceux qui revendiquent les droits des citoyens. A ce chapitre, il a rappelé que « les journalistes ont un rôle prophétique à jouer ».