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Journée internationale : le Kreol Morisien s’invite dans la campagne électorale

La journée internationale de la langue créole a été observée hier. L’occasion pour les militants d’interpeller sur la place de la langue maternelle dans l’éducation et les institutions, dans le cadre de la campagne électorale. Une série de rencontres est prévue à l’ICJM, commémorant par la même occasion, marquant un an de la disparition de Dev Virahsawmy, véritable chantre du Kreol Morisien, tandis que Lalit a élaboré son programme sur la langue.

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Alors que beaucoup a été dit sur l’éducation pendant cette campagne électorale, allant de la réintroduction des trois Credits à l’abolition de l’Extended Programme, il n’y a pas eu un mot sur l’introduction du Kreol Morisien en HSC. Les militants de langue attirent l’attention sur le préjudice causé aux nombreux enfants qui ont étudié la langue maternelle depuis l’école primaire, jusqu’en Grade 11 et qui ne peuvent poursuivre leurs parcours.

L’année dernière, pour la première édition du National School Certificate en Kreol Morisien, 188 candidats avaient pris cette option. Le taux de réussite était de 96,28%. Ils n’ont pu toutefois poursuivre leur parcours en HSC. La ministre de l’Éducation sortante, ayant estimé que les conditions n’étaient pas encore réunies. Le manque d’enseignants et le manque de textes littéraires en kreol standard, avaient notamment été évoqués.
Et qu’en pensent ceux qui aspirent à lui succéder ? « Nous avons entendu beaucoup de promesses concernant l’éducation au cours de cette campagne, mais rien que le KM en HSC… », indique une enseignante. Elle ajoute que la célébration de la Journée internationale est sans doute une occasion pour les prétendants de venir clarifier la situation à ce sujet.

La place de la langue maternelle était également au programme d’une table ronde organisée par l’ICJM, hier soir. Cette-ci fait partie d’une série d’activités marquant le premier anniversaire du décès de Dev Virahsawmy. « Kontribision Dev Virahsawmy lor reflexion konsernan politik langaz dan Moris apre lindepandans », était le thème de cette table ronde, qui a réuni des militants de différents horizons.

Lalit a été le seul parti à élaborer sur une politique de langue. Six recommandations en faveur du kreol et du bhojpuri ont été présentées. En premier lieu, que le Kreol Repiblik Moris et le Bhojpuri soient inscrits dans la Constitution comme langues nationales. Lalit propose de lever l’interdiction de l’utilisation du kreol à l’Assemblée nationale et dans les autres instances démocratiques.

Lalit plaide pour l’utilisation de la langue maternelle dans d’autres instances démocratiques comme l’Assemblée régionale de Rodrigues, Agalega Island Council et Chagos Island Council, ainsi que les conseils de districts et municipaux. Le parti est également en faveur d’une révision du système légal et judiciaire, pour inclure le kreol.

Lalit estime que le Registrar of Associations doit agir pour lever l’interdiction d’utiliser le kreol pour les « minutes ». Cette interdiction est une atteinte à la liberté d’expression, estiment les dirigeants du parti.

L’utilisation de la langue maternelle dans l’éducation demeure également l’une des revendications constantes de Lalit. Dans le programme électoral, l’utilisation du kreol comme médium d’enseignement demeure une priorité.

Finalement, Lalit relève de nouveaux défis dans la reconnaissance du kreol. L’utilisation de règles grammaticales du français, en particulier, dans l’écriture kreol, dans certains milieux, est ainsi dénoncée.

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