Des photos et une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montrant Karuna Devi (Izna) Gooljar portant des menottes et une chaîne aux pieds font réagir les autorités. Le commissaire de police (CP), Rampersad Sooroojebally, a demandé une enquête sur cette affaire alors que la ministre de l’Égalité des genres, Arianne Navarre-Marie, s’est entretenue avec ce dernier lundi matin.
« C’est un traitement inhumain et qui nous rappelle une époque longtemps révolue dans notre société », a-t-elle dit, en précisant : « que ce soit pour une femme ou un homme, ma réaction aurait été la même. »
La ministre a confirmé s’être entretenue avec le commissaire de police, qui a également exprimé son « extrême mécontentement » face à la manière dont cette femme a été traitée. Elle a conclu en disant que « malheureusement une poignée de brebis galeuses ternissent la réputation de la police. »
Cet épisode a commencé samedi à Brisée-Verdière où la police a débarqué au domicile de Karuna Gooljar. Le tribunal de Moka avait émis un mandat d’arrêt contre elle car la tiktokeuse ne s’était pas présentée à un procès en Cour. Elle est en liberté conditionnelle dans une affaire qui l’oppose à un couple voisin.
Dans un premier temps, elle est conduite au poste de police et par la suite, elle a sollicité une aide médicale en disant qu’elle ne se sentait pas bien. La police l’a escortée à l’hôpital Jeetoo pour une consultation. Elle a été placée dans un fauteuil roulant en attendant un avis médical. Cependant, Karuna Gooljar aurait tenté de fuir en faussant compagnie aux policiers. Ces derniers ont pu la rattraper alors qu’elle se montrait agressive. Ils lui ont passé les menottes et une chaîne aux pieds. Or, celle-ci est utilisée dans des cas extrêmes. C’est un policier d’un rang supérieur qui doit donner l’ordre pour que l’on passe à cette étape. Ainsi, une personne a filmé Karuna Gooljar. Et la vidéo a été massivement partagée sur les réseaux sociaux.
Certains Mauriciens ont qualifié cette disposition de la police « d’excessive » compte tenu du fait que la suspecte est une femme et qu’elle n’était pas bien physiquement. Alors que d’autres ont fait ressortir sa tentative de fuite et que ce sont les policiers qui auraient eu à rendre des comptes si elle avait réussi à s’enfuir. Quoi qu’il en soit, les débats font rage sur les réseaux sociaux et au sein de la société civile.