– Création d’un Driving & Learning Centre d’ici l’année prochaine
– Remaniement ministériel : « C’est le privilège du Premier ministre »
La recrudescence d’accidents fatals dans le pays ces dernières semaines, avec le décès d’un motocycliste dans un autre accident pas plus tard qu’hier matin à Goodlands, suscite des appréhensions. Alan Ganoo, ministre des Affaires étrangères, qui participait hier à la cérémonie d’ouverture du Forum économique des îles de l’océan Indien, n’a pu s’empêcher d’en faire état.
Interrogé par la presse, il a déclaré : « Pendant ces dernières années, nous avons montré, chiffres à l’appui, que le nombre d’accidents fatals était en baisse, mais il est vrai que durant ces dernières semaines, il y a eu une recrudescence de ce type d’accidents. Notre travail continue et nous avons fait ce qu’il fallait sur le plan de la sensibilisation et sur le plan légal. Nous avons fait des campagnes d’affiches et communiqué. Un effort a aussi été fait en milieu scolaire et nous avons passé toutes les lois nécessaires en termes de répression. Nous sommes encore en train d’amender des Regulations. »
Le ministre a par ailleurs rappelé que la loi a été amendée concernant ceux qui conduisent sous l’effet de l’alcool et de la drogue, avant de poursuivre : « Malerezman, nou lapel a bann Morisyen, an partikilie a bann zen, pa pe ekoute a 100%. » Car la principale cause d’accidents fatals, dit-il, demeure la vitesse. Il note que les motos sont les véhicules les plus impliqués.
Au grand dam du ministre, qui dit avoir fait une campagne acharnée pour les propriétaires de deux-roues, disant aux jeunes conducteurs en particulier de faire preuve de prudence. Il a aussi annoncé la création prochaine d’un Driving & Learning Centre, qui sera une opportunité pour les jeunes, avant qu’ils obtiennent un permis de conduire, de suivre une formation dispensée par cette école, dit-il.
Toutefois, le ministre indique que le projet en est encore au stade embryonnaire , même si un terrain a déjà été identifié pour développer ce centre. « Nou fini gayn later, aster nou pe rod bann fon pou konstrwir batiman-la. Car le problème à Maurice, c’est une absence de formation. Nous espérons que ce centre pourra être opérationnel l’année prochaine. »
Réagissant à la rumeur à l’effet que le retour du Premier ministre de Rodrigues donnera lieu à un mini-remaniement ministériel, le ministre des Affaires étrangères s’est montré peu loquace. « c’est le privilège souverain du Premier ministre. Personne ne sait ce qui va se passer, pas même moi. Donc, je laisse au Premier ministre le soin de décider. En tant que partenaire de l’alliance au pouvoir, je suppose que lorsqu’il prendra une décision, il nous en informera. »
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FEIOI – À l’ouverture
La connectivité maritime
au cœur des échanges
Commentant le thème de la connectivité maritime, qui a été abordé lors du FEIOI, le ministre Ganoo a souligné qu’il s’agit de l’un des défis majeurs auxquels fait face le pays, couplé aux problèmes dans la chaîne d’approvisionnement mondiale et aux coûts du fret, qui sont devenus exorbitants. Pour remédier à ces problèmes, le gouvernement va de l’avant avec l’affrètement de deux navires pour assurer la connectivité du pays à l’Inde et à l’Afrique.
« C’était le rêve de tous les pays de l’océan Indien d’avoir un système de cabotage, un navire qui ferait le lien entre les îles. Et Maurice concrétise ce rêve en premier, comme annoncé dans le budget. Nous allons affréter deux navires. Le deal est déjà fait : deux navires desserviront Maurice et les îles, en passant par l’Afrique orientale, pour aller jusqu’en Inde », s’est-il appesanti.
Il fait comprendre que ce projet permettra de réduire le coût du fret pour les entreprises mauriciennes, le fret étant devenu un réel obstacle dans le développement, la prospérité et la compétitivité des petits pays vulnérables,. « Ce système de cabotage que nous mettons en place est aussi un pas de plus pour consolider le commerce intrarégional », maintient-il.
Interrogé également sur l’abandon du projet d’extension de la piste d’atterrissage à Plaine-Corail par l’Agence française de développement (AFD), le ministre a rétorqué : « après le problème de Plaine-Corail, nous discutons avec la France et l’AFD pour trouver une solution. C’est un projet important pour Rodrigues, e nou pa finn zet zarm. »
Le Premier ministre et le ministre des Finances sont en discussion afin de trouver une alternative, ajoute-t-il. Hormis l’AFD, le ministre indique que « nou pe osi eksplor bann lezot sours de finansman, me mo pa kapav dir plis a se stad. »
Questionné sur l’arrivée du S.A. Agulhas II, navire océanographique à bord duquel se trouve la mission Explorations de Monaco, avec un contingent de techniciens, pour deux mois de navigation autour de l’atoll d’Aldabra, sur le banc Saya de Malha et de Saint-Brandon pour des opérations scientifiques, et qui soulève certaines appréhensions dans l’opposition, le ministre des Affaires étrangères a déclaré succinctement : « Tou proze ki pe sey fer nou progrese o nivo explwatasyon nou bann resours dan losean Indien, upgrade lekonomi ble, nou pou fasilit bann proze kom sa. »
MCCI : « Unir davantage nos efforts »
« Ce treizième FEIOI revêt une dimension particulière car nous sommes appelés à unir davantage nos efforts et nos ressources pour mieux confronter les séquelles de la crise qui secouent plusieurs économies après la COVID-19. Ce forum est une occasion qui nous amène à réfléchir, à remettre en question notre manière d’opérer et de collaborer, mais aussi à revoir nos habitudes et nos priorités », a fait ressortir Namita Jagarnath-Hardowar, présidente de la MCCI. Ce rendez-vous important de la communauté des affaires régionale permettra, en effet, d’identifier de nouvelles opportunités de coopération dans une perspective de relance régionale.
Plusieurs secteurs à fort potentiel feront l’objet de débats, tels que l’économie bleue, le tourisme ou encore la connectivité maritime. « Notre réponse aux défis doit être structurée ; nous devons être conscients que les actions devront être mises en œuvre sur le temps long, d’où l’importance d’un dialogue continu et dynamique. Notre association s’engage à appuyer les initiatives à travers une méthode et des outils, tels que des cycles de conférences, des études complémentaires pour identifier des opportunités, ou encore des formations », a déclaré, de son côté la présidente de Cap Business Océan Indien, Joséphine Andriamamonjiarison. L’objectif sera d’appuyer les entreprises, porteuses de solutions et d’innovations.