Insécurité de la route – le PM : « Mettre un frein aux accidents de la route »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui procédait, hier après-midi, au lancement officiel de la campagne nationale de sensibilisation à la sécurité routière, a fait le constat que la situation est alarmante. « Nous avons atteint un niveau où tous les usagers de la route sont à risques », affirme-t-il, d’où la nécessité pour les conducteurs, les piétons, les citoyens de changer leur état d’esprit, de se comporter de manière responsable et d’adopter une culture de conduite saine afin de parvenir à une réduction du nombre d’accidents de la route. « Il faut mettre un frein aux accidents de la route », avance-t-il.
La cérémonie de lancement de la campagne s’est déroulée en présence des représentants du secteur privé, des ONG engagées dans la campagne contre les accidents et des directeurs de presse. La campagne nationale de sensibilisation sera axée sur le thème « Stop aux accidents, tous concernés » et connaîtra une intensification durant  les trois prochains mois à savoir d’octobre à décembre de cette année.
Pravind Jugnauth fait ressortir que la sécurité routière est devenue une priorité non seulement pour le gouvernement mais pour lui personnellement en tant que Premier ministre. D’où la nécessité pour le gouvernement, en collaboration avec les parties prenantes, de déployer toutes les mesures pour assurer la sûreté et la sécurité sur les routes.
« Nous sommes tous des usagers de la route. Or, aujourd’hui nous sommes tous à risques. En raison de l’irresponsabilité de certains, nous risquons tous de devenir des victimes » , prévient le Premier ministre. Il s’est appesanti sur les conséquences des accidents non seulement pour les victimes mais également pour les familles et le pays en général.
Pravind Jugnauth a rappelé que lors de la sixième réunion de la Commission nationale de la sécurité routière placée sous sa présidence, plusieurs décisions ont été prises pour traiter les questions de sécurité routière et que l’une des mesures clés a été de continuer à sensibiliser la population aux mesures de sécurité.
 »Il est du devoir de chacun de contribuer à la sûreté et à la sécurité des usagers de la route. La population doit prendre conscience de l’impératif d’être vigilante et de respecter le code de la route en tout temps pour assurer sa propre sécurité et celle des personnes qui l’entourent », poursuit-il.
Le Premier ministre a aussi évoqué la Stratégie nationale de sécurité routière (SNSR) 2016-2025. il indique qu’elle en était à sa troisième phase de mise en œuvre et souligne la nécessité de revoir la stratégie pour l’aligner sur la Décennie d’action des Nations Unies pour la sécurité routière pour la période 2021-2030.
« Nous voulons placer Maurice dans la catégorie des pays où il y a très peu d’accidents. Si ces pays peuvent le faire, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire ?* se demande-t-il. Il a relevé que la stratégie nationale avait contribué à une baisse de 8,8 % du nombre de décès sur les routes l’année dernière.
Malheureusement, malgré l’application de mesures plus sévères par la police, le nombre d’accidents de la route est en hausse depuis janvier dernier. « Le nombre d’accidents a dépassé la barre de 100 », déplore-t-il. Il attribue cette hausse au comportement imprudent des conducteurs et des piétons, à l’excès de vitesse, à la consommation d’alcool ou de la drogue, au non-respect du code de la route. « Nous sommes tous concernés il faut qu’ensemble nous arrivions à mettre un frein aux accidents », dit le Premier ministre en faisant appel au sens patriotique de la population pour qu’elle agisse en tant qu’ambassadrice responsable et contribue à la sécurité des routes et à la sécurité de Maurice.
Pour sa part, le ministre Alan Ganoo a énuméré des statistiques inquiétantes. Ainsi Maurice enregistre environ 520 cas de blessures graves par an. Pire, entre janvier et octobre de cette année le bilan s’élève à 108 décès contre 83 décès l’année dernière. Les piétons et les cyclistes représentent 78%.
Les jeunes de 16-25 ans représentent 25 % de ce nombre,les personnes entre 26 et 50 ans: 35,2%,
entre 51 et 60 ans: 21,3%,
60 ans et plus 16,7% des fatalités.
90% des cas sont causés par des erreurs humaines et par la négligence des conducteurs. Le coût se monte à Rs 6 milliards au gouvernement. Il a expliqué que l’objectif est de réduire de 50% le nombre d’accidents et de blessés graves sur les routes. De plus, 80% des mesures préconisées ont déjà été implémentées.
Le gouvernement investit quelque Rs 3 milliards par an pour construire de nouvelles routes et pour l’entretien de l’infrastructure routière. Il a annoncé l’introduction prochaine des mesures en vue de protéger les enfants dans les véhicules. I
D’autre part, depuis  le début de l’année 130 490 contraventions ont été dressées dont 2 091 concernent la conduite sous l’influence de l’alcool et 529 contraventions pour consommation de drogues, 23 761 les excès de vitesse.
Alan Ganoo a par ailleurs annoncé que son ministère, en collaboration avec le ministère de l’Éducation, organise des démonstrations en vue de faire l’éducation à la sécurité routière pour les élèves de la 1re à la 6e année. Ce projet sera mis en place à partir de 2024 afin que les enfants apprennent et adoptent le plus tôt possible les comportements appropriés en tant qu’usagers de la route.

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