Inondations meurtrières : Subron annonce une « compensation aux victimes du changement climatique »

« Dans l’accord électoral que nous avons signé, les quatre partis de ce gouvernement ont inclus une compensation à toutes les victimes du changement climatique. Les Mauriciens ayant péri, ce 30 mars 2013, figurent parmi les premières victimes de la crise écologique, mais aussi de la mauvaise gestion de la construction dans le pays. Nous en appelons aux Mauriciens de nous donner un coup de main, justement, à prendre nos précautions face aux bouleversements entraînés par le climat et aussi à faire preuve de vigilance quant à la construction de drains et l’aménagement des endroits accueillant des résidences et des espaces commerciaux, entre autres. » Ainsi se déclinent les mots que le ministre de l’Intégration sociale, Ashok Subron, a prononcés et dédiés aux familles des 11 victimes des inondations meurtrières du 30 mars 2013. Il a ajouté : « le gouvernement prend note de toutes les victimes du changement climatique, y compris les deux salariés qui ont perdu la vie durant le passage du cyclone Belal, le 15 janvier 2024. Ce projet de compensation s’adresse à tous les Mauriciens, des quatre coins de l’île, qui sont victimes du changement climatique ».

- Publicité -

Plusieurs autres membres du gouvernement étaient présents à la cérémonie traditionnelle en mémoire à Sylvia (46 ans) et Jeffrey Wright (18 ans), Amrish (24 ans) et Trishul Tewary, (19 ans), leur cousin Keshav Ramdhary (29 ans), Vikesh Khoosye (25 ans), Vincent Lai (45 ans ), Rabindranath Bhobany (52 ans), Stevenson Henriette (32 ans), Retnon Sithanen (36 ans) et Christabel Moorghen. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam; le DPM Paul Bérenger; la ministre Arianne Navarre-Marie; les ministres Ranjit Woochit, Osman Mahomed, Ajay Guness, et Michael Sik Yuen, le Junior Minister Kugan Parapen ainsi que Eshan Juman et le Dr Farhad Aumeer avaient également fait le déplacement. Navin Ramgoolam et Paul Bérenger se sont tous deux entretenus brièvement avec les parents et proches des victimes du flash flood meurtrier de mars 2013.

« Nou la an solidarite ek an soutien avek tou bann fami viktim sanzman klimatik. Avec l’intensification de la crise écologique, de par le globe, nous ne pouvons hélas ! pas être épargnés d’autres catastrophes naturelles. Cependant, nous pouvons nous y préparer et faire de sorte qu’il n’y ait plus jamais une telle fatalité comme cela a été le cas en mars 2013 », a ajouté Ashok Subron. Des mots, pour le porte-parole des familles des victimes, Allan Wright, « viennent certainement nous donner de l’espoir. »

- Publicité -

Parmi les religieux présents, l’Achagar Soondarajen Maistry, fidèle au rendez-vous, chaque année. « Nous sommes de tout cœur avec tous ces parents et proches qui ont vécu un cauchemar. Tout ce que chacun attend, ce sont des actions concrètes ek bann mizir pou ki personn pa perdi lavi ankor koumsa », dit-il.

Pour Véronique Lai, Sujata Sithanen, Jenita Bhobany, Marie Fokeer et Dunputh Khoosye, les larmes ne tariront jamais. « Sirtou sa zour-la ek kan nou vinn isi », confie la veuve de Vincent Lai. Le corps de Vincent Lai et celui de Rabindranath Bhobany avaient été retrouvés dans le Basement Parking du bâtiment Harbour View.

- Advertisement -

Ils venaient récupérer leurs voitures pour quitter la ville au plus vite avec les eaux déchaînées qui avaient envahi les rues de la capitale. La sœur de Retnon Sithanen, Sujatha, explique que leur mère « ne sort plus de la maison. Dès qu’il se met à pleuvoir, elle m’appelle et me demande de rentrer au plus vite. » Marie Fokeer, elle ne s’en remettra jamais : « Ce jour-là, Sylvia (Wright) ne voulait pas venir ici…) La mère de Vikesh Khoosye et une tante des frères Amrish et Trishul Tewary sont sur la même longueur d’onde : « Pena pli dir ki perdi ou zanfan. Seki’nn pas dan sa siklonn-la ki kone. » Le regard embué, la maman de Keshav Ramdharry acquiesce : « Kan enn bout ou leker ale, sa soufrans-la pena fini sa… »

Julyann L’Introuvable, l’enfant « miraculé » de Canal Dayot

« Sa garson-la ti baba, le 30 mars 2013, kan ti ena sa inondasion-la. Un délégué syndical, un travailleur du transport, l’avait pris dans ses bras pour le sauver des eaux et, tragiquement, il était tombé à nouveau dans les flots… Heureusement, il a pu être rattrapé et sauvé. Il a tenu à être là aujourd’hui. Il s’appelle Julyann L’Introuvable. Mo ti zanfan sa. »

Ashok Subron a présenté en ces mots l’enfant « miraculé » de Canal Dayot. Dany Marie, activiste sociale très connue et également membre de ReA, était elle aussi présente à la cérémonie de ce dimanche 30 mars au Caudan. Elle a relaté comment elle a failli perdre ses trois enfants ce jour-là, dont Julyann L’Introuvable : « Sa zour la li res enn dey. Je ne cesserais de remercier le peuple de l’Ile Maurice et tous ces anonymes qui ont sauvé des vies, notamment, un de mes voisins, Claudio Farla, qui avait pris l’initiative d’emmener mes enfants sur le toit de la maison, pour les sauver des flots déchaînés. Quand il est tombé dans les eaux, c’est un enfant de 13 ans qui a sauvé Julyann… Pendant plus de deux heures, ce jour-là, j’avais cru avoir perdu mes enfants. C’est pour cela que je ne cesserais jamais de dire Merci à tous les Mauriciens. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour