Les effluents de Seafood et Princes Tuna Mauritius (PTM) seront transformés en énergie
Afin de réduire son empreinte carbone et évoluer vers une industrie de transformation de thon à zéro déchets, IBL Energy a investi dans Énergie des Mascareignes (EDM) en partenariat avec Green Create, une société britannique. IBL Seafood et Princes Tuna Mauritius (PTM) y enverront leurs effluents pour leur transformation en énergie. Énergie des Mascareignes représente un investissement de plus de 12 millions d’euros et devrait être opérationnel en juin 2022.
IBL Seafood et Princes Tuna (Mauritius) représentent l’industrie mauricienne du thon et sa chaîne de valeur associée. Plus de 110 000 tonnes de thon sont transformées par an à Maurice et chaque étape de la transformation de cette ressource naturelle est optimisée. À partir du thon qui est transformé, mis en boîte ou en sachet pour la consommation humaine (Princes Tuna), des coproduits sont obtenus et transformés pour fabriquer de la farine de poisson (Marine Biotechnology Products Ltd) et de l’huile de poisson (Cervonic Ltd).
À travers Énergie des Mascareignes (EDM), la chaîne de valeur du thon entend devenir la première industrie de poisson sans déchets. Cela, en utilisant les effluents des conserveries de thon et de l’usine de farine de poisson (fish meal) pour créer de la bioénergie, une alternative verte à l’utilisation des carburants fossiles, réduisant ainsi les émissions de CO2. Cela est rendu possible grâce au traitement des flux de déchets, riches en matières organiques, provenant de l’usine de farine de poisson (MBP) et des conserveries (PTM Riche-Terre et Marine Road) par l’unité de bio renouvellement (EDM). Cette dernière réalisera une conversion biomécanique des matières organiques et le biogaz issu de cette opération sera renvoyé aux deux usines pour leur propre consommation.
À partir des flux de déchets d’origine, riches en matière organique, trois résultats sont attendus : pour la bioénergie : 156 KGJ réutilisés par PTM et MBP ; eau propre : envoyée au réseau de tout-à-l’égout ou réutilisée dans les usines ; engrais : Bio-Map. « Avec nos unités de production de farine et d’huile de poisson nous apportions déjà de la valeur aux coproduits restants des conserveries. Aujourd’hui, à partir de la ressource naturelle pêchée dans les océans, il est possible de générer un cadre d’économie circulaire où le poisson est pleinement utilisé et où rien n’est gaspillé », explique Cougen Purseramen, COO d’IBL Seafood.
Cela a été rendu possible grâce à l’expérience de Green Create et un investissement d’IBL Energy, mais aussi grâce à l’accord de 20 ans signé avec Princes. Le biogaz produit à EDM sera obtenu par un procédé de dégradation biologique des composants organiques présents dans les flux de déchets et les jus de cuisson. Le biogaz ainsi obtenu sera fourni à PTM et MBP où il remplacera le fioul lourd dans le procédé industriel. Cela réduira considérablement les émissions de carbone.
Par ailleurs, un autre sous-produit, un bio fertilisant, sera obtenu après l’élimination de l’azote et des phosphates des eaux usées. « Cet excellent projet nous permettra de réduire notre dépendance à l’huile lourde, et par là même, nos émissions de carbone à partir de notre site de Riche-Terre. Par ailleurs, cela représentera l’élimination de la centrale de traitement chimique que nous opérons depuis quelques années », a déclaré Abdulla Doomun, Managing Director de PTM.
Selon ce dernier, depuis de nombreuses années, les déchets solides sont transformés en farine de poisson et en huile. Et maintenant, cet accord avec EDM permettra de boucler la boucle des déchets semi-solides et liquides. « Cette nouvelle initiative s’ajoute aux nombreuses autres mises en place sur tous les sites de Princes afin de réduire notre impact environnemental avec comme objectif une neutralité carbone d’ici 2030, ce qui reflète notre engagement ferme à soutenir un avenir durable pour le pays » a-t-il souligné.
« Même si ce choix en faveur de la bioénergie est plus onéreux que les alternatives fossiles, nous sommes convaincus que c’est la bonne voie à suivre. Nous avons une double responsabilité : nous nous engageons résolument vers une production plus durable et nous minimisons notre impact environnemental », conclut Cougen Purseramen.