S’il est vrai que l’inaction flagrante des autorités face à la gestion des déchets a conduit au sort actuel de Mare-Chicose – cela en dépit des innombrables cris d’alarme d’organisations environnementales, la question, aujourd’hui, consiste davantage à savoir quelles mesures initier dans l’immédiat pour échapper à une catastrophe écologique.
Sunil Dowarkasing juge impératif de vérifier s’il existe un protocole de sécurité entre le gouvernement et la compagnie gérante du site. « Si ce protocole existe, il devrait être rendu public pour garantir la transparence et établir clairement les responsabilités ». Pour lui, le modèle singapourien de gestion des déchets offre une feuille de route claire pour résoudre la crise à Maurice. Il est essentiel, dit l’ancien directeur de la Commission Maurice Ile Durable, de mettre en place des systèmes d’alerte précoce pour détecter tout incendie naissant.
Sébastien Sauvage, CEO d’Eco-Sud, se veut tranchant : « Les Mauriciens paient aujourd’hui le prix fort d’un manque de vision et d’action politique concernant la gestion des déchets ». Pour lui, le tri à la source, le compostage et le recyclage diminueraient « significativement la pression sur des sites comme Mare Chicose, tout en valorisant les matières premières localement ». Il revendique le droit de savoir si la Wastewater Management Authority « arrive à faire face à la situation et comment le traitement du lixiviat est assuré sans impact sur les nappes phréatiques, rivières et lagons ».
Harrykrishna Padiachy, Sustainability Strategist, met en garde contre de possibles effets en chaîne. « Vu la situation à Mare Chicose, les centres de transfert régionaux de déchets sont vraisemblablement bloqués et en train de s’accumuler, ce qui pose des risques d’incendie. Une vigilance accrue est nécessaire d’autant plus que certains de ces centres ont récemment été affectés par des incendies ». Il est d’avis que les Yard Wastes peuvent être transformés en Refuse-Derived Fuel pour être utilisés dans nos centrales thermiques à la place du charbon. Il prône un système de surveillance avec des capteurs connectés qui pourraient détecter un incendie en temps réel.
SUNIL DOWARKASING: « Un système d’alerte précoce pour détecter tout incendie naissant »
Ce n’est pas le premier incendie qui éclate à Mare-Chicose et nous ne comptons plus les fois où les activistes de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme par rapport au danger que représente un site d’enfouissement saturé depuis des années. Votre regard sur cette situation ?
Avant la création de Mare-Chicose, Maurice s’appuyait sur des décharges pour la gestion de ses déchets. Ces 21 sites, souvent sujets à des incendies, représentent un risque récurrent. Depuis 1997, année de mise en service de la décharge de Mare-Chicose, trois incendies majeurs ont été signalés en 2013 et en 2022. Malgré la gravité de ces incidents, il semble qu’aucune mesure corrective significative n’ait été prise par les institutions responsables.
Le dernier incendie soulève des interrogations cruciales sur la sécurité du site, le niveau de préparation et les responsabilités de Sotravic. Il est impératif de vérifier l’existence d’un protocole de sécurité formel entre l’autorité gouvernementale et Sotravic. Si ce protocole existe, il devrait être rendu public pour garantir la transparence et établir clairement les responsabilités. L’absence d’un tel accord constituerait une grave lacune dans la gestion des risques.
Les habitants n’en peuvent plus, l’insupportable odeur irritant les yeux et la gorge, sans compter les potentiels autres dangers invisibles pour la santé. Également les risques de contamination des nappes phréatiques. Quelles solutions pour l’immédiat ?
Mare-Chicose continue de poser de graves problèmes environnementaux et sanitaires. Nous nous souvenons encore du désastre écologique de 2007, qui a contraint au déplacement historique de tous les habitants du village en raison de la pollution et des maladies respiratoires et cutanées dont ils souffraient. Cet événement marquait une première dans l’histoire de Maurice, où une population a été déplacée à cause d’une catastrophe écologique.
Aujourd’hui, il est alarmant de constater que, malgré les déclarations des autorités affirmant qu’il n’y a pas de présence de substances toxiques dans l’air, les habitants des environs continuent de souffrir, certains étant incapables de respirer normalement sans ressentir de malaise. De plus, la quantité d’eau utilisée pour éteindre les flammes augmentera inévitablement la production de lixiviat.
Si le système de collecte de ce liquide polluant est insuffisant, il y a un risque élevé de débordement, pouvant contaminer le sol et atteindre la nappe phréatique souterraine, avec des conséquences désastreuses à long terme. Dans l’immédiat, il est impératif de maîtriser l’incendie et d’étendre les mesures de protection aux habitants touchés, notamment en fournissant des équipements et un soutien approprié.
À moyen terme, un suivi médical approfondi des résidents exposés est indispensable. Tous les cas de maladies graves liés à cet incident devraient être pris en charge financièrement par l’entreprise gestionnaire du site, conformément à son obligation de responsabilité.
Alors que le site est saturé depuis plus d’une douzaine d’années et que plusieurs plans alternatifs à Mare-Chicose comme un deuxième site d’enfouissement à Mare-d’Australia et un projet d’incinérateur à La-Chaumière ont essuyé un échec face aux protestations des habitants et de la société civile, quelles solutions sur le long terme ?
La décharge de Mare-Chicose, mise en service en 1997, avait été conçue pour une durée de vie de 19 ans, soit jusqu’en 2016, à une époque où la production de déchets à Maurice s’élevait à environ 300 tonnes par jour. Or, cette estimation s’est rapidement révélée obsolète : la quantité de déchets a triplé pour atteindre environ 1 000 tonnes par jour, réduisant la durée de vie prévue de la décharge à seulement 8 ans.
À ce moment-là, la gestion des déchets aurait dû figurer parmi les priorités des gouvernements successifs. Malheureusement, la crise des déchets a été reléguée au second plan. Nous avons échoué à adopter des techniques modernes de gestion des déchets, telles que le tri à la source et le recyclage, alors que nos déchets domestiques sont composés à environ 70 % de matières organiques recyclables.
De nombreux modèles de gestion des déchets réussis existent à travers le monde. Parmi eux, le modèle singapourien apparaît comme un exemple idéal à suivre. Ce modèle combine des politiques rigoureuses, une infrastructure avancée et un engagement collectif pour réduire les déchets, recycler efficacement et valoriser les ressources. Il offre une feuille de route claire pour résoudre la crise des déchets qui persiste à Maurice.
Alors qu’initialement, l’ancien gouvernement avait initié des contrats renouvelables d’un mois, Arvin Boolell a décrié le fait que juste avant les élections, un contrat de 10 ans a été accordé à la société gestionnaire sans feuille de route claire…
La gestion des contrats liés à Mare-Chicose a toujours été entourée de controverses, marquée par des pratiques irrégulières et des soupçons de corruption. Aujourd’hui encore, l’attribution d’un nouveau contrat de 10 ans pour la gestion du site, sans respect apparent des procédures établies soulève des inquiétudes. Cette situation mérite une vigilance accrue. Il est crucial que toute lumière soit faite sur ces pratiques et que les rapports relatifs à ces contrats ne restent pas cachés dans les tiroirs.
Que préconisez-vous pour l’avenir ?
Les incendies dans les décharges sont un problème mondial, avec environ 8 000 cas signalés chaque année. La chaleur générée par la décomposition des déchets, combinée à un changement subtil dans les conditions, peut rapidement déclencher un incendie.
Face à ce risque, il est essentiel de renforcer les mesures de sécurité et de mettre en place des systèmes d’alerte précoce pour détecter tout incendie naissant. Il serait pertinent d’obtenir des réponses claires sur l’installation d’équipements de détection avancés : des détecteurs thermiques seront-ils installés tout autour du site de Mare-Chicose pour surveiller en permanence les variations de température ? Des détecteurs de monoxyde de carbone seront-ils ajoutés pour détecter les gaz potentiellement liés à une combustion interne ? Des analyses régulières du lixiviat seront-elles effectuées pour identifier tout changement chimique pouvant signaler un incendie en profondeur ?
Ces mesures permettraient une détection rapide et proactive, réduisant les risques de propagation. Ensuite, s’agissant du stockage préventif de matériaux, prévoit-on une réserve de sable ou de poussière de roche à proximité, capable d’étouffer efficacement un incendie en cas d’urgence ? Mettre en place ces dispositifs représenterait un pas important vers une gestion sécurisée et responsable des risques liés à la décharge.
SEBASTIEN SAUVAGE (Eco-Sud) : « Une refonte complète de la gestion des déchets »
Ce n’est pas le premier incendie qui éclate sur le site d’enfouissement de Mare-Chicose et nous ne comptons plus les fois où les activistes de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme par rapport au danger que représente un site saturé depuis des années. Votre regard sur cette situation alors que le feu qui dure depuis le 6 novembre menace de tourner en un désastre écologique ?
Nous sommes en pleine crise environnementale et sanitaire. Les Mauriciens paient aujourd’hui le prix fort d’un manque de vision et d’action politique concernant la gestion des déchets. Depuis des années, la société civile et les organisations environnementales, comme Eco-Sud, tirent la sonnette d’alarme !
Nous avons insisté sur l’urgence de trier les déchets à la source, de valoriser autrement les déchets verts. Cet incendie est le reflet d’un échec collectif, tant au niveau politique que sociétal, à engager un mouvement concret vers une meilleure gestion des déchets. Cette situation alarmante appelle des réponses urgentes.
Les habitants n’en peuvent plus, l’insupportable odeur irritant les yeux et la gorge, sans compter les potentiels autres dangers invisibles pour la santé. Certains qualifient la situation de « pire » que le Covid-19. Également les risques de contamination des nappes phréatiques. Quelles solutions pour l’immédiat ?
L’inhalation des fumées irritantes, combinée à l’angoisse face aux dangers invisibles comme les particules fines (PM2.5), rend la vie insupportable pour les riverains. Les habitants exposés devraient faire le maximum pour se protéger en ne restant pas dans le panache de fumée ou en mettant des masques adaptés de type N95, FFP2 ou FFP3. Une des recommandations de la société civile a été que ces masques soient fournis aux habitants incommodés.
Les lixiviat, liquides polluants incluant des métaux lourds (plomb, mercure, cadmium), des composés organiques volatils (COV), des hydrocarbures, des pesticides, et des bactéries pathogènes) issus de la décomposition des déchets, sont collectés à l’aide de systèmes de drainage installés sur le site.
Ces systèmes dirigent les lixiviat vers des bassins de rétention conçus pour les stocker temporairement. Cependant, ces bassins ont une capacité limitée, ce qui peut entraîner des débordements, surtout en période de fortes pluies, augmentant ainsi le risque de contamination des sols et des nappes phréatiques.
Pour leur traitement, les lixiviat sont transportés par camions vers des stations de traitement des eaux usées, dont celle de Roche-Bois. Ce processus est coûteux et la logistique est complexe, ce qui rend la gestion des lixiviat particulièrement difficile. Nous sommes en droit de savoir si la Wastewater Management Authority arrive à faire face à la situation et il serait intéressant de comprendre comment le traitement des lixiviat est assuré sans impact sur les nappes phréatiques, rivières et lagons.
Alors que le site est saturé depuis plus d’une douzaine d’années et que plusieurs plans alternatifs à Mare-Chicose comme un deuxième site d’enfouissement à Mare-d’Australia et un projet d’incinérateur à La Chaumière ont essuyé un échec face aux protestations des habitants et de la société civile, quelles solutions sur le long terme ?
La gestion des déchets à Maurice nécessite une refonte complète basée sur des principes durables et inclusifs. La solution réside dans une approche en quatre étapes essentielles : réduire nos déchets, trier à la source, composter nos déchets verts, et recycler ce qui peut l’être. Ces mesures permettraient de diminuer significativement la pression sur des sites comme Mare-Chicose, tout en valorisant les matières premières localement.
Adopter une démarche d’économie circulaire est primordial. Par exemple, cela impliquerait de réintégrer les déchets organiques dans un cycle de régénération des sols, favorisant ainsi une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé humaine. Des centres de compostage régionaux doivent être mis en place pour transformer les déchets verts en compost, un atout clé pour soutenir une transition vers l’agroécologie.
Quant à l’incinération, comme envisagé dans le projet Waste to Energy à La-Chaumière, cette approche n’est pas une solution viable. Brûler les déchets génère des émissions toxiques, des cendres polluantes, ce qui va à l’encontre des principes de durabilité.
Alors qu’initialement, l’ancien gouvernement avait initié des contrats renouvelables d’un mois, Arvin Boolell a décrié le fait que juste avant les élections, un contrat de 10 ans a été accordé à la société gestionnaire sans feuille de route claire. Votre point de vue ?
Oui, cette information est troublante et soulève des questions pertinentes sur les pratiques de gouvernance et la transparence dans la gestion des contrats publics. Il est essentiel que le gouvernement éclaire la population à ce sujet et fournisse des explications claires sur les critères ayant conduit à l’attribution de ce contrat de 10 ans, ainsi que sur les plans spécifiques pour améliorer la gestion des déchets à Maurice.
Nous avons également noté avec beaucoup d’intérêt l’engagement du nouveau gouvernement à adopter une Freedom of Information Act. Cette initiative, si elle est mise en œuvre efficacement, pourrait marquer une étape significative vers une gouvernance plus transparente, permettant aux citoyens et à la société civile d’avoir accès aux informations cruciales pour comprendre et évaluer les décisions de l’État.
Que préconisez-vous pour l’avenir ?
Il est impératif d’agir rapidement pour instaurer une nouvelle gestion des déchets à Maurice ! Cette démarche est une urgence nationale qui doit être étroitement liée à la transformation de notre système alimentaire. Pour garantir une meilleure sécurité et souveraineté alimentaire, nous devons promouvoir une agriculture saine, respectueuse de nos écosystèmes, de la biodiversité et des communautés locales.
Eco-Sud aspire à installer des moniteurs en collaboration avec Communities Against Pollution (CAP) et les citoyens mauriciens afin de collecter en temps réel des données sur la qualité de l’air, cela nous permettra de mieux comprendre son état et de sensibiliser la population aux risques encourus.
Nous saluons les efforts du gouvernement actuel, qui a démontré sa volonté d’impliquer et d’être à l’écoute de la société civile dans les processus de réflexion et de prise de décision.
Harrykrishna Padiachy (Sustainability Strategist) : « Gare aux effets en chaîne dans les autres centres de déchets ! »
Ce n’est pas le premier incendie qui éclate sur le site d’enfouissement de Mare-Chicose et nous ne comptons plus les fois où les activistes de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme par rapport au danger que représente un site saturé depuis des années. Votre regard sur cette situation ?
La situation actuelle provoque une certaine inquiétude, que ce soit d’un point de vue environnemental ou social. Je pense aux sapeurs-pompiers et autres personnes affectées au site, ainsi qu’aux habitants des régions avoisinantes et j’espère que ces personnes bénéficient de mesures de protection et de l’encadrement nécessaire dans de telles circonstances. Aussi, il y a les effets en chaîne à ne pas négliger.
Vu la situation à Mare-Chicose, les centres de transfert régionaux de déchets sont vraisemblablement bloqués et en train de s’accumuler, ce qui pose des risques d’incendie. Une vigilance accrue est nécessaire d’autant plus que certains de ces centres ont récemment été affectés par des incendies. Le site est effectivement saturé depuis un certain temps. Il serait judicieux de faire une analyse approfondie des causes premières de cet incendie à Mare-Chicose, qui n’est pas le premier, et de travailler avec les parties prenantes, sur les mesures qui seront mises en place pour éviter une telle situation à l’avenir.
Les habitants n’en peuvent plus, l’insupportable odeur irritant les yeux et la gorge, sans compter les potentiels autres dangers invisibles pour la santé. Également les risques de contamination des nappes phréatiques. Quelles solutions pour l’immédiat ?
Nos professionnels en gestion d’incendies seront plus aptes à parler sur des solutions qui sont appropriées pour les spécificités du site. D’ailleurs, les méthodes qu’ils emploient : des jets d’eau au recouvrement de terre semblent porter leurs fruits.
Avec plus de ressources, ils pourront bien sûr arriver plus rapidement à leurs fins. Il y a effectivement un certain risque pour les nappes phréatiques et rivières avoisinantes surtout avec le lixiviat, le liquide généré par la décomposition de déchets. Ce lixiviat est généralement collecté et entreposé à Mare-Chicose avant d’être transporté ailleurs pour être traité. Ce serait prudent que le lixiviat qui y est déjà entreposé soit acheminé hors du site.
Alors que le site est saturé depuis plus d’une douzaine d’années et que plusieurs plans alternatifs à Mare-Chicose comme un deuxième site d’enfouissement à Mare-d’Australia et un projet d’incinérateur à La-Chaumière ont essuyé un échec face aux protestations des habitants et de la société civile, quelles solutions sur le long terme ?
L’objectif final est assez clair : réduire drastiquement la quantité de déchets enfouis à Mare-Chicose. L’option d’un deuxième site d’enfouissement engendra les mêmes nuisances. Tandis que l’incinération de matières telles le plastique, présente certains risques comme l’émission de certaines substances nocives dans l’air et d’une certaine quantité de cendres polluantes qui, sauf alternatif, se retrouveraient enfouies, toujours, à Mare-Chicose.
Il y a cependant certaines opportunités de recyclage à considérer. Avec la forte proportion de matières organiques dans notre mix de déchets, leur compostage serait une option valable. Une certaine partie de ces déchets organiques sont ce qu’on appelle des Yard Wastes qui peuvent aussi être transformés en Refuse-Derived Fuel et utilisés dans nos centrales thermiques à la place du charbon, comme la bagasse.
D’autres types de déchets tels le papier, le plastique et le carton offrent aussi des opportunités de recyclage. Mais, il y a des systèmes qu’il faudra réinventer ou mettre en place. Par exemple, nous parlons souvent de tri de déchets ménagers, qui serait effectivement une bonne chose pour les activités de recyclage et la gestion de déchets. Mais, pour faciliter ce processus, nous devrons familiariser nos foyers au concept de tri des déchets et surtout leur pourvoir des poubelles de tri sélectif au lieu de la traditionnelle poubelle unique ou se retrouvent pêle-mêle tous types de déchets.
Aussi, notre système de collecte de déchets aura besoin de camions à multiples compartiments, pour le transport des déchets triés. Le producteur est également appelé à s’impliquer davantage dans la gestion des déchets occasionnés par l’utilisation de son produit. Un exemple très simple et qui se fait déjà chez nous : la consigne sur une bouteille en verre à l’achat d’une boisson. Cette consigne encourage le retour de la bouteille pour se voir rembourser la consigne. Ce mécanisme fort utile peut être étendu à d’autres produits comme les capsules de café et autres batteries. Cette pratique devrait faire partie dans notre cadre légal.
Alors qu’initialement, l’ancien gouvernement avait initié des contrats renouvelables d’un mois, Arvin Boolell a décrié le fait que juste avant les élections, un contrat de 10 ans a été accordé à la société gestionnaire sans feuille de route claire. Votre point de vue ?
Je ne dispose pas de beaucoup d’informations sur le processus de planification derrière ce contrat. Par contre, les informations disponibles sur ces contrats renouvelables à court terme laissent songer à une situation assez anodine. L’appel d’offres fut lancé pour un contrat d’une durée de plusieurs années mais l‘appel fut subséquemment annulé sous motif que les Bidding Documents devaient être refaits.
Un nouvel exercice d’appel d’offres fut éventuellement lancé et le contrat a été finalement attribué très récemment. Pendant ce temps, le gestionnaire existant a vu son contrat être prolongé à plusieurs reprises pour de courtes durées, sous la clause d’Emergency Procurement, ce qui n’est pas une situation idéale pour la gestion des déchets. Nous devons pouvoir tirer les leçons nécessaires pour qu’on puisse éviter une telle situation à l’avenir.
Que préconisez-vous pour l’avenir ?
Encore une fois, une analyse approfondie des causes de cet incendie serait judicieuse. Cela nous permettra d’avoir une compréhension plus approfondie des mesures à prendre. Maintenant, avec les technologies modernes, nous pouvons avoir un système de surveillance avec des capteurs connectés, pour détecter les incendies en temps réel, qu’on pourrait coupler à un plan de Disaster Preparedness avec les effectifs et équipements nécessaires, prêts à être déployés dès que requis.
En conclusion ?
Cette situation souligne aussi la pertinence d’avancer dans notre transition vers une économie circulaire, qui ne concerne pas seulement les déchets solides destinés à Mare-Chicose mais aussi d’autres types de déchets incluant les eaux usées et effluents industriels. Cela avec un modèle collaboratif incluant toutes les parties