Gros inconvénients respiratoires chez les plus vulnérables
Le sinistre circonscrit à 90% mais avec le feu s’étendant sur 42 000 mètres carrés
Les sapeurs-pompiers des casernes de Rose-Belle, Mahébourg et Curepipe se démènent pour tenter de circonscrire l’incendie qui s’est déclaré le 6 novembre au centre d’enfouissement des déchets de Mare-Chicose. À hier, le feu s’étendait sur 42 000m² de la superficie du site qui est surplombé par un nuage de fumée. Du côté du Mauritius Fire and Rescue Service, on souligne que « l’intensité du feu diminue de jour en jour et la situation est sous contrôle. »
Reste que la tension est à son paroxysme à Mare-Chicose et les villages avoisinants. Les riverains se demandent ce qu’ils ont bien pu faire pour mériter de tels désagréments avec des conséquences qui pourraient être plus sévères, à long terme, pour leur santé. La gestion du centre d’enfouissement de Mare-Chicose, sous la forme d’une véritable bombe écologique à retardement menaçant de mettre en péril la santé et la vie de milliers de villageois, est un dossier auquel le nouveau gouvernement devra vite apporter une solution pérenne. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, s’est penché sur cette question, jeudi, lors d’un point de presse, en donnant l’assurance que tous les efforts seront déployés.
Pressentie pour occuper le portefeuille ministériel de l’environnement et de la gestion des déchets solides, la représentante de la Commission de développement durable du MMM, Joanna Bérenger a effectué une visite à Mare-Chicose, mercredi. « Le constat est accablant car le précédent gouvernement n’a rien fait. Il faut repenser toute l’organisation de Mare-Chicose en commençant par le tri des déchets à la source. Il faudra aussi s’appesantir sur le contrat du gestionnaire,Sotravic. Son contrat a été renouvelé plusieurs fois depuis cinq ans sans investissement dans les machines appropriées », fait-elle comprendre.
Du côté des sapeurs-pompiers, l’on rassure que la superficie de la zone touchée diminue progressivement grâce aux moyens déployés. « Nous parvenons à éteindre 600 m² par jour. Pompiers, excavateurs, camions-citernes, bulldozers et canons à eau sont utilisés pour empêcher la propagation des flammes. » La première étape de cette opération périlleuse a consisté à arroser les déchets de terre pour que le feu ne se propage pas. « L’autre méthode est l’utilisation d’eau. Sauf que l’efficacité est limitée car les jets des pompiers n’atteignent pas la hauteur des 250 mètres de déchets compte tenu des travaux d’extension verticale effectués cette année », a souligné Joanna Bérenger.
Ce n’est pas la première fois que le centre d’enfouissement connaît des incendies en 2024. Pas plus tard que le 25 octobre, les soldats du feu ont été déployés sur le site afin de maîtriser un important incendie qui s’est déclaré le matin. Des événements fâcheux et assez impressionnants peuvent causer de vives inquiétudes chez les riverains qui prient pour qu’ils soient définitivement débarrassés des aléas provoqués par les volutes de fumée à l’origine de problèmes respiratoires chroniques chez les plus vulnérables. « Après deux ans de répit, se traduisant par une nette amélioration de la qualité de l’air, les deux derniers incendies ont fait ressurgir les vieux souvenirs des pics de pollution. Nous ne pouvons plus de ce marasme », confient habitants du voisinage lésés.
L’Environnement tente de rassurer mais met en garde contre des risques
Un communiqué émis par le ministère de l’Environnement a voulu rassurer quant aux effets nocifs des émanations du centre d’enfouissement de Mare-Chicose. S’appuyant sur des analyses effectuées au cours de la période allant du 6 au 12 novembre, le ministère affirme que les résultats des analyses sont conformes au Lowest Observed Adverse Effect Level.
Toutefois, ce même document concède que l’étendue de la zone affectée par “odour associated with burning of waste” couvre les régions d’Union Park, de Cité Attlee, Forest-Side, de Cluny, Deux-Bras, Rose-Belle, 16e Mille Forest-Side, Nouvelle-France et La Flora.
En conclusion, l’Environnement prévient que “taking into consideration the prevailing onsite conditions at Mare-Chicose landfill site and that the Mauritius Fire Rescue Service is still carrying out its firefighting activities, it is advisable that vulnerable groups such as the children, the elderly or people with pre-existing respiratory conditions consider reducing outdoor physical activities”.