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Ils en appellent au nouveau GM pour s’en débarrasser : Les « chatwas » dénoncés par le personnel de l’aéroport

La  situation au sein de la compagnie Airports Holding Ltd (AHL) et ses filiales AML, MDFP et ATOL révèle un climat de terreur et une odeur de corruption, où des dirigeants et leurs alliés, surnommés les « chatwas », ont imposé leur pouvoir au détriment de l’intégrité et du bien-être des employés. Alors qu’un renouveau est attendu dans la gestion de ces structures essentielles pour l’économie nationale, les auteurs d’un courrier en circulation semblent craindre que certains anciens cadres, avec l’aide de leurs collaborateurs, qui ont abusé de leurs positions pour satisfaire des intérêts personnels avant le 11 novembre 2024, puissent profiter du silence autour de leurs actes pour jouer aux carapates qui changent de chien. Ce courriel adressé à Week-End met en lumière les abus présumés de six figures clés de la direction, tous sous l’influence de l’ancien CEO d’Airports Holding Ltd, Ken Arian, pour rappeler aux nouveaux dirigeants du pays et à la direction d’AHL et des autres départements aéroportuaires à qui on ne doit plus faire des fleurs…

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Ken Arian, le capitaine à bord….sabordé depuis peu
L’ex-CEO démissionnaire d’Airports Holding Ltd (AHL) est au centre des accusations et accusé d’être à la tête de cette équipe de chatwas dénoncés par le reste du personnel. Arrivé au sommet avec le soutien de figures politiques influentes comme le ministre des Finances Renganaden Padayachy, l’épouse du PM et d’autres membres du gouvernement sortant, Ken Arian aurait, selon plusieurs dénonciations, joué des processus internes à son profit et fait éliminer des personnes gênantes, en particulier l’hôtesse de l’air Yogita Baboo, syndicaliste de l’AMCCA qui a été virée pour avoir pointé du doigt les manquements de la hiérarchie d’air Mauritius. En plus de sa gestion controversée d’AHL et ses filiales, il est accusé d’avoir fait nommer à des postes clés des individus dont les qualifications et l’intégrité laissent à désirer. À travers ses « chatwas », le chatwa Arian aurait consolidé son pouvoir et renforcé dans l’ombre, son influence au sein de la compagnie, parfois au détriment de l’intérêt général et de l’éthique professionnelle. Il est également pointé du doigt dans le cadre de la rénovation de l’hôtel Cotton Bay avec, dit-on, une facture exorbitante dépassant le milliard de roupies et l’achat de terrains à Omnicane, dont les terrains valant Rs 2 000 la toise auraient été achetés par le gouvernement pour Rs 18 000 à 20 000 la toise, entraînant d’importants profits pour des intermédiaires.

Siven Chellen – L’ancien OIC d’AML à Jet Prime
Siven Chellen, ancien Officer-in-Charge (OIC) chez AML, qui avait été révoqué pour avoir approuvé une révision salariale sans l’aval du conseil d’administration est aussi pointé du doigt. Il est dit que Ken Arian aurait ensuite favorisé son retour à la tête de Jet Prime, malgré la justesse de son CV pour le rôle. Le cas de Siven Chellen soulève des questions sur la transparence des nominations et l’ingérence politique — des anciens ministres comme Padayachy et également de Kobita Jugnauth — dans les décisions de gestion.

Vishal Nalaya – Le « recruteur de Sakuni »
Vishal Nalaya, un autre proche (cousin) de Ken Arian, est accusé d’avoir été nommé à un poste fictif malgré une qualification inférieure à celle des autres candidats. Son rôle en tant que recruteur sous contrat est vu comme une tentative de récompenser les relations familiales et politiques, avec un salaire bien au-dessus de l’échelle salariale d’AML. Des allégations de corruption et de favoritisme circulent également autour de ses agissements, sans compter ses relations personelles avec une secrétaire…

Yashveer Ruggoo – Le recruteur favori
Yashveer Ruggoo, un ancien responsable RH de l’hôtel Maradiva, a été nommé à la tête des ressources humaines d’AML grâce à l’influence de Lakwizinn dit-on… Il est accusé d’avoir mené des campagnes de recrutement biaisées, où des candidats auraient été embauchés sur la base de recommandations politiques après de simples entretiens téléphoniques. Sous sa supervision, des employés de longue date ont été écartés au profit de nouvelles recrues alignées avec le régime précédent.

Nitraj Sheewduth – Le “soutien » de l’incompétence
Nitraj Sheewduth, ancien président de l’AMLEU, a lui été promu Principal Technician à la demande de Lakwizinn, apprend-on. Il est critiqué pour avoir négocié en sa faveur et favorisé sa famille au détriment des autres employés. Son absence de qualifications dans son nouveau rôle soulève de nombreuses interrogations, surtout après sa mission en Autriche pour prendre possession d’un camion de pompiers, un acte qui aurait dû être accompli par un ingénieur.
Monsieur Burton – Le responsable « non qualifié » de la sécurité
Le sixième nom dans cette liste est celui de M. Burton, ancien membre de la force policière, recruté pour prendre en charge la sécurité à l’aéroport. Accusé de nommer des agents de sécurité non qualifiés et de négliger leur formation, Burton est vu comme une figure de l’incompétence dans un domaine aussi crucial. Ses décisions ont non seulement compromis la sécurité des passagers, mais ont également créé un climat de mécontentement et d’insécurité parmi les employés.

Pavan Baichoo – Le « Maestro » de l’organisation
Pavan Baichoo, également proche de Ken Arian, qui obéit aux ordres de Lakwizinn, a été accusé d’avoir manipulé les opérations internes, notamment lors du licenciement de l’ex-président de l’AMLEU, Sharvin Sunnassee, et d’autres travailleurs. Promu sans qualifications, Pavan Baichoo est accusé d’être un informateur clé du système Arian. Il lui est également reproché de ne pas remplir les fonctions d’un Community Affairs Officer, un poste qu’il occupe malgré son manque d’expérience… pour s’affairer à gérer un restaurant “personnel” à Vacoas. Plusieurs figures clés, notamment d’anciens CEO et cadres, ont été obligées de quitter leur poste sous des pressions importantes : Rajiv Lollbeeharry (ex-CEO d’AML) et Vishal Ramkhelawon, connus pour leur expérience et leur gestion rigoureuse, auraient été écartés sans explications claires. Naresh Kissoondoyal et Jay Pochun, proches collaborateurs autrefois alignés avec l’ancien régime MSM pourtant, ont également dû soumettre leur démission, mettant en lumière des luttes internes pour le pouvoir. Ces décisions sont attribuées à des instructions directes de Ken Arian, figure centrale et controversée, malgré sa démission récente

Roshni Purmessur, la bien connectée
Roshni Purmessur entre connexions et controverses, ce proche de Ken Arian et de l’ancien couple préministériel, membre influente des ressources humaines d’Air Mauritius (MK), suscite l’indignation et interrogation  sur son salaire brut annuel frôlant les Rs 1,5 M, doublé d’une allocation en frais de déplacement de  Rs 0, 4M. Ces bénéfices  contrastent avec les sacrifices imposés à d’autres employés, souvent soumis à des réductions de salaires dans un contexte de crise financière pour la compagnie. Son rôle controversé dans l’affaire Yogita Baboo, où elle est partie prenante de la mise en accusation,  illustre une loyauté envers des intérêts politiques plutôt qu’une impartialité professionnelle. En tout cas, la persistance de telles largesses dans une entreprise en difficulté soulève une question essentielle : ces traitements sont-ils justifiables dans une structure qui devrait prôner la transparence et l’équité ?
Ces sept individuels, surnommés « chatwas » à tort ou à raison, sont pointés du doigt pour tirer avantage de leurs liens politiques et de leurs positions de pouvoir pour renforcer leur propre influence, au détriment des employés et du bon fonctionnement d’AHL, AML, MDFP et ATOL. La gestion autoritaire qui prévaut actuellement au sein de ces organismes  et les pratiques douteuses, souvent en violation des principes de transparence et de bonne gouvernance, ont exacerbé la pression sur les employés. Ceux-ci estiment qu’il est impératif que le nouveau gouvernement prenne des mesures fermes pour restaurer l’intégrité, la sécurité et la confiance au sein de ces institutions cruciales pour l’économie du pays.

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