Hôtellerie : la FTU réclame le départ du GM de l’hôtel Peninsula Bay

La Fédération des Travailleurs Unis (FTU), représentant les employés du Peninsula Bay Beach Resort, réclame la mise à pied du General Manager (GM). Cela fait suite à la récente affaire en Cour suprême où l’hôtel a été condamné à verser 10 000 USD (environ Rs 465 000) à une agence de voyages. De plus, l’année dernière, la compagnie avait aussi perdu son appel devant le Privy Council, dans une affaire de réclamation de la TVA par la Mauritius Revenue Authority. Pour le syndicat, c’est un signe de mauvaise gestion.

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Atma Shanto, négociateur de la FTU, explique qu’il représente les employés de l’établissement hôtelier de Blue Bay, autrefois connu comme Blue Lagoon Hotel, depuis longtemps . « À ce titre, j’ai connu plusieurs directeurs. Celui en poste actuellement n’a aucune ligne de communication avec le syndicat, et les relations industrielles sont tendues », dénonce-t-il. Ce dernier ajoute qu’il y a plusieurs cas devant l’Employment Relations Tribunal actuellement et le ministère du Travail a envoyé plusieurs dossiers au State Law Office pour avis légal. « La loi dit qu’il faut des relations industrielles saines. Mais dans la pratique, c’est le contraire. Le syndicat est reconnu depuis une douzaine d’années, après des élections organisées par l’ERT. À ce jour, nous n’avons jamais eu de Collective Bargaining », dit-il encore.

Atma Shanto parle également de pratiques discriminatoires, où certains employés proches du Management perçoivent des augmentations. « Le ministère du Travail a déjà enquêté sur cette affaire et a soumis des rappels à l’ordre concernant la discrimination. Mais rien n’a changé », fait-il ressortir.

Les événements de ces derniers jours poussent le syndicat à mettre les propriétaires au-devant de leurs responsabilités. « Pendant des années le syndicat a tiré la sonnette d’alarme mais rien n’a été fait. Au vu des récentes affaires en Cour, nous estimons qu’il est maintenant temps de prendre des sanctions contre le GM », suggère-t-il.

Atma Shanto fait d’abord référence au jugement de la Cour intermédiaire, la semaine dernière, opposant Happy Planet Ltd à Blue Lagoon Beach Hotel Ltd. D’après la plainte, l’agence de voyages avait, en janvier 2017, réservé neuf chambres jumelles à l’hôtel Peninsula Bay pour des clients chinois. Le paiement avait même été effectué. Toutefois, un mois plus tard, alors que les clients étaient attendus, l’agence a appris que l’hôtel était Overbooked.

Un autre hôtel leur a été proposé à Flic-en-Flac, mais dans celui-ci, il n’y avait pas de chambres jumelles (deux lits séparés), mais des lits doubles. Ce qui d’après le plaignant, a causé des inconvénients à ses clients. La Cour a condamné Blue Lagoon Beach Hotel Ltd à dédommager Happy Planet à hauteur de 10 000 USD. Pour Atma Shanto : « Il s’agit d’un cas flagrant de mauvaise gestion. Si après tous les cris du syndicat les propriétaires n’ont pas réagi, au moins, ils doivent prendre en considération le verdict de la Cour », trouve-t-il.

De plus, ajoute Atma Shanto, ce n’est pas la première fois que l’hôtel est condamné en Cour. « En mai de l’année dernière, le Privy Council avait rejeté l’appel de Blue Lagoon dans une affaire de réclamation de la TVA par la Mauritius Revenue Authority. » Selon la plainte, l’hôtel vendait un certain nombre de chambres en formule All-Inclusive à des tour-opérateurs. Si ces derniers ne parvenaient pas à vendre les chambres, l’argent n’était pas remboursé. Pour ce qui est du paiement de la TVA à la MRA, l’hôtel le versait uniquement quand les clients séjournaient à l’hôtel étant donné qu’elle était appliquée sur les services.
Mais la MRA voyait les choses autrement. La Cour suprême lui avait donné raison, estimant que la TVA devait s’appliquer également sur les « no shows ». Jugement confirmé devant le Privy Council, l’année dernière. Pour Atma Shanto : « la compagnie a dû débourser beaucoup d’argent pour toutes ces procédures légales. Sans compter les frais pour les avocats et autres consultants. Tout cela payé de l’argent gagné par le dur labeur des travailleurs. Cependant, on n’a pas d’argent pour les augmentations. »
Il ajoute qu’il y a également un cas devant la Cour industrielle actuellement, pour le remboursement des « annual leaves ».

Relativité salariale – Atma Shanto : de grosses frustrations à venir…

Alors que les Regulations sur la relativité salariale se font toujours attendre, Atma Shanto craint qu’une grande partie des travailleurs du secteur privé ne soit laissée sur le pavé : « Le gouvernement avait annoncé des chiffres à payer aux travailleurs du secteur privé concernant la relativité salariale. Puis, il y a eu de nouveaux chiffres avec les Remuneration Orders. J’attends de voir ce que les Regulations vont dire exactement. Mais je sens qu’il y aura de gros problèmes à venir. Pour moi, 3/4 des employés du privé risquent de ne pas être concernés par cet exercice. »

Dans une telle conjoncture, ajoute le négociateur, de grosses frustrations pourraient surgir. Il invite ainsi le State Law Office à compléter les Regulations au plus vite en vue de clarifier la situation. « Il y a déjà un sentiment de révolte dans l’hôtellerie. Car le RO pour ce secteur n’a pas été revu depuis longtemps. À chaque fois le NRB annonce des révisions, puis c’est le silence complet. Nous avons même eu des représentations dans le passé, qui n’ont pas donné de suite », précise-t-il.

Atma Shanto affirme qu’il va suivre ce dossier de très près et qu’il veillera à ce que les employés du secteur privé ne soient pas pénalisés. « J’invite aussi les travailleurs à ne pas se laisser leurrer par cet exercice. Il ne s’agit pas d’une augmentation, mais d’un réajustement en vue de combler le fossé causé depuis l’application du salaire minimum, qui a depuis été revu à la hausse », devait-il conclure.

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