Hausse Gouvernementale de 5% : Attention au backlash !

Le gouvernement semble être pris à son propre piège avec l’annonce de 5% de hausse salariale dans le but de relativiser les salaires – du moins de tous ceux qui touchent moins de Rs 50 000 mensuellement –, et ce, après la reclassification des salaires de base, soit Rs 25 000 par mois pour les diplômés qui entrent en service, et après les récents ajustements au salaire minimal. Certes, les fonctionnaires qui touchent moins de Rs 50 000 ne refuseront pas cet additif salarial. Car entre la relativisation des salaires et la hausse constante du coût de la vie, il y a une différence de taille.

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Selon un sondage réalisé par StraConsult pour Afrobarometer du 24 avril à 11 mai 2024, 44% des sondés considèrent le coût de la vie comme le problème majeur auquel le pays doit faire face prioritairement. Cela, malgré le fait que le taux d’inflation Year-on-Year a baissé de 11,8% en janvier 2023 à 5,2%. Le coût réel de la vie cependant reste une préoccupation majeure, car le panier des ménages devient de plus en plus lourd avec la hausse constante des prix.

Certes, le gouvernement est bien inspiré de remettre les pendules à l’heure en ce qu’il s’agit de rationaliser les grilles salariales. Mais la décision prise vendredi dernier par le Conseil des ministres semble faire l’impasse sur la première préoccupation de la population, soit la montée en flèche des prix.

En l’absence d’une explication claire et nette de l’État sur cette hausse de 5% – qui semble-t-il a été prise à la hâte pour calmer les ardeurs de la population –, les commentaires des politiciens ou des syndicalistes vont de bon train, certains qualifiant cette hausse comme une mesure pré-électoraliste, alors que pour d’autres, cette hausse « labous dou » n’aurait qu’un effet temporaire de quelques jours.

Le 9 août dernier, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, avait mis en avant les efforts du gouvernement pour renforcer le pouvoir d’achat des Mauriciens. Cette révision de salaires représente une forme de justice sociale pour le gouvernement. Mais entre une rationalisation de l’échelle des salaires et une hausse conjoncturelle pour parer au plus pressé, c’est-à-dire la hausse du coût de la vie, il y a un énorme fossé ! Cet exercice devrait être confié au Pay Research Bureau, organisme spécialisé de l’État, pour venir en avant, dans un consensus avec tous les partenaires concernés, avec des propositions valables et durables.

Suttyhudeo Tengur
Négociateur de la GHTU
13 août 2024

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