Hausse des prix : l’ACIM met en garde contre une nouvelle hausse pétrolière

  • Jayen Chellum : « Autrement, nous nous dirigeons vers une crise sociale »

L’Association des Consommateurs de l’Ile Maurice (ACIM) met en garde contre toute nouvelle augmentation du prix des produits pétroliers. Jayen Chellum, secrétaire de l’ACIM souligne que plusieurs taxes sur l’essence et le diesel peuvent être réduites ou annulées, afin de maintenir la stabilité.

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« Autrement, nous nous dirigeons vers une crise sociale, car une augmentation du prix du carburant aura un effet domino sur d’autres produits de consommation » , prévient-il.

Citant les chiffres de Statistics Mauritius, Jayen Chellum fait ressortir que l’inflation a atteint 7,4%. « Cela va des légumes, aux viandes, en passant par l’huile, les fruits, les boissons, les médicaments, entre autres », précise-t-il. Sans compter que le 29 décembre dernier, les produits pétroliers ont augmenté de Rs 5. « L’inflation, c’est la souffrance des malheureux qui n’ont pas assez d’argent pour manger à leur faim. Quand il y a des enfants qui doivent se partager un pain pour aller à l’école, c’est très grave », s’indigne-t-il.
Jayen Chellum attribue les causes d’une telle flambée de prix à l’évolution du taux de change à l’international, mais aussi le fait que la roupie a fait l’objet d’une dépréciation de Rs 2.

Il se montre très critique également à l’encontre des nombreuses taxes imposées par le gouvernement sur plusieurs produits. « En 2019, le gouvernement a introduit une taxe sur les produits sucrés, qui lui a rapporté Rs 4 millions. On a par la suite doublé cette taxe de 100%. On ne se préoccupe pas si cette mesure a effectivement réduit la consommation de produits sucrés ou le taux de diabète. Pourvu que l’argent entre dans les caisses du gouvernement », dit-il.

Jayen Chellum attire également l’attention sur l’Excise Duty, calculé sur la valeur des produits importés, l’assurance et le fret. « Or, le coût du fret a augmenté considérablement, passant de Rs 85 000 pour un conteneur à Rs 658 000. Ce qui veut dire que si un importateur achète un matelas en Chine à Rs 1000, par exemple, avec l’Excise Duty et le profit de l’importateur, le prix de vente sur le marché local sera de Rs 10 000 environ. Où allons-nous ? » se demande-t-il.

Pourtant, poursuit le secrétaire de l’ACIM, des solutions existent, contrairement à ce que disent certains sur la MBC. Premièrement, il suggère que le gouvernement engage des discussions avec des pays amis, afin d’avoir de nouveaux bateaux pour transporter les marchandises. « A ce jour, il n’y a que quatre compagnies qui desservent Maurice. N’est-il pas temps d’inclure la concurrence, de chercher des alternatives à l’avantage des consommateurs. Que font les attachés commerciaux dans les ambassades ? N’est-il pas possible d’engager des discussions avec des pays comme l’Inde, la Chine, la Corée du Sud ou le Singapour ? » s’appesantit-il.

Il fait également référence à la Finance Act qui prévoit le regroupement pour l’importation, afin de faire baisser les prix. « Où en est-on avec ce projet ? », se demande-t-il en dénonçant la mise sous cadenas du National Price Consultative Council (NPCC). Mais ce comité ne s’est pas réuni depuis longtemps, en dépit des demandes répértées de l’ACIM.
L’ACIM propose ainsi des solutions pour freiner la flambée de prix. Évoquant l’essence et le diesel, Jayen Chellum est d’avis que le Price Stabilisation Account de la State Trading Corporation a dégringolé, du fait qu’il y a eu plusieurs taxes introduites pour remplir les caisses du gouvernement. « En 2020, on aurait dû baisser le prix du carburant par Rs 10 par rapport au prix sur le marché mondial, mais le gouvernement a introduit une taxe de Rs 4 pour le Covid Fund. Cela a affecté la flexibilité que la STC avait mise en place pour avoir une certaine stabilité sur le prix », rappelle-t-il.

De même, ajoute-t-il, l’Excise Duty sur les produits pétroliers a atteint 47%, soit Rs 12,20. Il suggère de baisser l’Excise Duty par Rs 3. Les taxes sur le Solidarity Fund et pour l’achat des vaccins doivent être abolies, selon Jayen Chellum. Il déplore également le manque de transparence de la STC sur les 65 sous appliqués pour l’aménagement du stockage.
Jayen Chellum demande également au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, de rembourser les Rs 2 milliards pris de la STC pour payer Betamax. « Cet argent vient du Price Stabilisation Account. Il y a de l’argent dans la Mauritius Investment Corporation, le ministre des Finances peut retourner l’argent à la STC », maintient-il.

Le secrétaire de l’ACIM estime qu’il ne faut pas prendre la situation à la légère car la flambée des prix conduira à une crise sociale. Il estime avoir fait son devoir en faisant des propositions pour réduire les coûts. Le gouvernement a amassé suffisamment d’argent avec les différentes taxes, ajoute-t-il, et il est temps que les consommateurs puissent souffler un peu.

Jayen Chellum regrette également l’interdiction du rallye du22 janvier dernier dans une une tentative d’étouffer la société civile, qui veut faire avancer les choses. L’ACIM n’hésitera pas à revenir à la charge à ce sujet, a-t-il dit..

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