Une histoire qui met du baume au cœur. Une de nos compatriotes établie au Canada depuis bien des années, Priyum Koonjul, et son conjoint Stéphane Lagüe ont décidé d’accueillir, il y a deux semaines, une famille ukrainienne qui a fui la guerre au tout début du conflit armé. Dmytro, Oksana et la petite Dominika Shkuro sont ainsi tombés sur les bonnes personnes pour essayer de reconstruire leur vie à l’autre bout du monde. Récit.
« Dmytro commence à travailler demain, Oksana entame ses cours de francisation et la petite Dominika a déjà commencé l’école et prend même son autobus scolaire comme une grande », nous confie d’emblée Priyum Koonjul à l’autre bout du fil. En effet, cette Mauricienne et son conjoint sont parmi les bons Samaritains à avoir répondu à l’appel des réfugiés de guerre en Ukraine. « C’est mon conjoint qui était sur ce groupe Facebook où des réfugiés communiquent quotidiennement avec des personnes pour tenter de trouver un hébergement et autres », raconte-t-elle. Ainsi, dès le début des affrontements, Stéphane Lagüe et Priyum Koonjul tombent sur la famille Shkuro et se lient d’amitié. « On se connaît depuis plusieurs semaines et il y a deux semaines, nous les avons enfin rencontrés. »
Des retrouvailles émouvantes d’ailleurs filmées et transmises sur la chaîne d’information québécoise Le Telejournal 18h qui raconte l’histoire de ces familles québécoises qui ont décidé de tendre la main aux réfugiés ukrainiens ayant tout perdu. La famille a ainsi voyagé près de 36 heures pour arriver sur leur terre d’accueil : le Québec. « Nous avons deux maisons, l’une à Brossard et l’autre à Saint-Jean-Sur-Richelieu, et nous occupons une des deux maisons alternativement, ce qui fait qu’on a toujours une maison disponible », poursuit Priyum Koonjul, détentrice d’un doctorat en biologie moléculaire et travaillant pour le gouvernement fédéral dans la distribution et la vente de produits médicaux.
En plus d’un lieu d’hébergement, les amis de Priyum Koonjul ont tous aidé pour meubler la maison historique, mais aussi pour aider financièrement la famille ukrainienne. « Nous savions que nous avions des amis extraordinaires, mais là on se rend compte qu’ils sont incroyables ! Nous avons à ce jour récolté 25 000 dollars pour Dmytro et sa famille, et nous recevons encore des dons d’électroménagers que nous devons malheureusement refuser, car il y en a trop », dit-elle. De plus, Dominika, qui a commencé l’école il y a une semaine, s’est déjà fait de petites amies. « Nous avons décidé de fêter ses six ans ensemble et avons invité son institutrice et une camarade de classe pour qu’elle se sente bien », explique Priyum Koonjul.
Par ailleurs, si Dmytro parle bien l’anglais et un peu le français, tel n’est pas le cas pour son épouse, qui commence ainsi des cours de francisation demain. « Stéphane a pu trouver de l’emploi pour Dmytro, qui a hâte de commencer à travailler, et son épouse, elle, commence ses cours. Nous communiquons pour le moment grâce à Google Translate sur téléphone », dit-elle.
En attendant de reconstruire leur vie, Priyum Koonjul, Stéphane Lagüe et leurs enfants font tout pour leur faire oublier ce qu’ils ont vécu. « On ne leur pose pas beaucoup de questions, car on sait que c’est difficile. Le père de Dmytro, qui a 59 ans, est toujours en Ukraine. Dmytro attend qu’il ait 60 ans pour le faire quitter le pays. Sa mère a pu fuir et est quelque part en Europe. La mère d’Oksana aussi a pu fuir le pays, mais son frère n’a pas pu quitter Ukraine. » Quant à la petite Dominika, elle semble ne pas trop être au courant, ou du moins ses parents font tout pour la protéger des horreurs de la guerre… « Ce sont des gens débrouillards prêts à tout faire pour se reconstruire une vie », ajoute Priyum Koonjul. « Et nous sommes prêts à les aider jusqu’à ce qu’ils y arrivent. » Une belle histoire qui réchauffe le cœur en ces temps moroses.