Guerre des prix alimentaires : Le pacte entre distributeurs et supermarchés inquiète la CCM

Deshmuk Kowlessur, directeur général de la CCM: « Protéger les consommateurs de tout préjudice supplémentaire »

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La Competition Commission lance une étude de marché pour évaluer les conditions de concurrence dans la distribution de produits alimentaires et d’autres articles ménagers (épicerie) à Maurice. Cette étude se justifie suite à des plaintes récurrentes concernant les pratiques commerciales dans la distribution de produits alimentaires.

Deshmuk Kowlessur, directeur de la Competition Commission, souligne : « It has been submitted that commercial practices, such as the Remise de fin d’année (RFA), between large wholesaler distributors and supermarkets, are adversely affecting competition for smaller distributors and retailers to the detriment of end consumers. The RFA is a form of financial incentive that wholesale distributors provide to retailers at the end of a sales period on achieving an agreed sales target. »

Bien que la RFA semble être une pratique courante dans le secteur de la distribution locale, elle peut, dans certains cas, avoir des effets négatifs sur la concurrence dans le secteur, indique la commission. Et ce, du fait que lorsque les grands distributeurs pratiquent la remise de fin d’année, cela peut créer une barrière à l’entrée pour les petits opérateurs.
« It can thus have foreclosure effect, like exclusive purchasing obligations, as competing products may find it difficult to access shelf space. As such, competition at the wholesale distribution level may be adversely affected », explique la CCM. Les produits concurrents peuvent ainsi avoir des difficultés à accéder aux rayons. En conséquence, la concurrence au niveau de la distribution en gros peut être affectée. « Les petits détaillants qui ne bénéficient pas de la RFA peuvent avoir des difficultés à concurrencer les grands points de vente sur un pied d’égalité », note la CCM.

La CCM explique que la RFA est conclue après des négociations commerciales entre les distributeurs en gros et les détaillants. À cet égard, la position sur le marché et le pouvoir de négociation des opérateurs jouent un rôle important. Par exemple, les grands détaillants (en particulier les chaînes de supermarchés) tendent à avoir un pouvoir de négociation supérieur pour négocier de meilleures conditions commerciales que les petits détaillants, qui sont généralement en bout de chaîne. « In consequence, certain of these commercial practices can impact on market competition and ultimately affect consumers. »

L’objectif de cette étude de marché est donc d’évaluer la dynamique de la concurrence sous-jacente sur le marché de la distribution. Plus spécifiquement, elle cherchera à identifier la nature et la prévalence des pratiques commerciales, telles que la RFA, le Slotting Fee et l’allocation d’espaces en rayon en relation avec l’achat de produits alimentaires par les détaillants auprès des distributeurs et leur impact sur la concurrence.
L’étude examinera la structure des marchés de la distribution en gros et au détail, la loi et les politiques gouvernementales en matière de tarification, de réglementation et de normes de qualité, d’allocation de l’espace en rayon, etc. Elle s’intéressera aussi aux pratiques commerciales en matière d’approvisionnement en produits alimentaires entre les distributeurs et les détaillants (supermarchés et autres détaillants).

Deshmuk Kowlessur, directeur de la CCM, rappelle que les familles consacrent une part importante de leurs revenus aux produits d’épicerie. « Il s’agit de produits de première nécessité, qui devraient être abordables pour assurer le bien-être de la population. Il est donc important que le marché offre ce qu’il y a de mieux en termes de prix, de qualité et de commodité dans l’approvisionnement des consommateurs en produits alimentaires », affirme-t-il.

Les entraves à la concurrence peuvent avoir des effets négatifs sur les offres du marché, en particulier sur les prix. « Les ménages sont durement touchés, et il est donc d’autant plus important de veiller que la concurrence sur le marché soit saine afin de protéger les consommateurs de tout préjudice supplémentaire », ajoute-t-il.

Dans le cadre de cette étude de marché, la Commission de la Concurrence consultera et recueillera des informations auprès des différentes parties, notamment les distributeurs, les supermarchés, les petits détaillants et les organisations de consommateurs.

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