« Mes trois enfants, ma fille Noémie (17 ans) et mes deux fils Wayne (12 ans) et Dwyane (9 ans) auraient pu trouver la mort vendredi. Heureusement que j’étais là en ce jour de fortes averses. J’ai pu les placer dans une chambre à l’abri dès qu’il avait commencé à pleuvoir tôt le matin. Ma fille devant fêter son 17e anniversaire lundi (aujourd’hui) est traumatisée. Ma famille n’oubliera jamais cela », confie à Le Mauricien Charles Marie, un des occupants des logements de Résidence Vétiver, à Gros-Cailloux, là où d’autres personnes y logent depuis un an seulement. « Bann residan ek bann solda SMF inn bizin donn koudme pou defons miray pou evakie dilo », déclare-t-il encore sous le choc du traumatisme des inondations de la fin de la semaine dernière.
La cause principale des inondations demeure que l’ensemble des blocs de maisons a été construit sur un terrain en pente. « Tou delo finn akimil dan enn sel plas. J’étais impuissant face à cette montée d’eau subite qui s’infiltrait de toutes parts dans ma maison, et celles des voisins étaient inondées. Nos meubles et tous les produits alimentaires que j’ai conservés dans un endroit censé sûr sont abîmés. Nous avions dû faire appel à un voisin, propriétaire d’une tractopelle, pour qu’il opère une ouverture dans un mur, ce qui a permis de baisser le niveau d’eau , poursuit-il.
Pamela Sainte-Marie, une habitante de la localité, a vécu, elle et sa famille, des moments de panique. Cette mère d’une fille de 15 ans raconte que sa famille est toujours sous l’effet d’un choc. « Nous avions vécu un véritable enfer. Une quinzaine de ménages résidant ici ont assisté, impuissants, à cette eau qui déferlait tel un torrent. Les motocyclettes de mon époux étaient complètement abîmées », ajoute-t-elle.
Viyana Beche est présidente de l’Association de Résidence Vétiver de Gros-Cailloux depuis qu’elle est venue y habiter avec son époux Donato. Elle a dû se rendre au poste de police de Petite-Rivière jeudi matin pour consigner une déposition contre une voisine qui l’aurait menacé : « Li dir nou responsab si delo pe rant dan so lakaz », dit-elle.
Des responsables de la National Housing Development Company étaient sur place samedi dernier pour prendre connaissance de l’étendue des dégâts. Ils ont pris note des doléances de tous les habitants, indique pour sa part
Donato, qui dans ses moments libres donne un coup de main à son épouse Viyana Bêche, qui gère volontairement l’Association Résidence Vétiver. « Nou rann servis nou pa pran enn sou », fait-il ressortir
Donato, qui ajoute qu’il n’entend pas attendre que les officiers de la NHDC rédigent un rapport sur l’état des lieux à Résidence Vetiver. « Mo pey NHDC se ki bizin peye sak lafin dimwa, nou bizin gagn enn lakaz kot nou fami pa expoze a tou sa kalite danze la kan lapli tonbe. NHDC bizin aret anbet nou. Les autorités doivent trouver des solutions au plus vite », dénonce-t-il.
Pour sa part, Rajesh Bhagwan, député de la circonscription no 20, n’est pas tendre envers le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui s’est rendu samedi dans plusieurs régions de l’île pour faire un constat mais ne s’était pas rendu à Résidence Vétiver à Gros-Cailloux – en grande partie inondée alors que les habitants y vivent depuis un an seulement.
« Le gouvernement est responsable de cette situation. C’est un acte criminel commis par des responsables de la NHDC. Il y a une mauvaise planification dès le commencement. Cet ensemble de blocs de maisons n’aurait pas dû être construit sur un terrain en pente. Encore une fois c’est de l’incompétence; se touzour bann dimounn mizer ki pey zot linkonpetans…»
Le députés Bhagwan, Foo Kune et Quirin ayant rendu visite à ces familles disent n’avoir vu ni le PPS, ni des officiers de la Land Drainage Authority. « Pa trouv zot ditou lor terin. Zot bizin travay de manier onet », déclare Rajesh Bhagwan.