« Se pa komersan ki pou vinn dir nou ki bizin fer. Zot bizin respekte tou bann kondision ki District council inn inpoze », réplique Prembhoodas Ellayah, président du conseil de Rivière-du-Rempart aux commerçants qui disent subir des pressions des autorités pour la signature d’un nouveau contrat pour un étal dans le nouveau marché en construction sur un terrain situé à quelques mètres du cimetière de Belmont.
La construction du nouveau bâtiment qui abritera le nouveau marché est en bonne voie. La livraison est annoncée d’ici à la fin de juillet prochain. « Il y aura certainement des commerçants qui ne seront pas satisfaits et qui vont protester parce que suivant la loi ils doivent signer un contrat pour opérer dans les nouveaux locaux. Plus de 60% des espaces ont déjà été loués à des commerçants. Nous n’allons pas tarder à connaître toute la vérité sur certains contrats. Il est inconcevable que certains commerçants veuillent toujours sortir gagnants au détriment des autres, et cela à n’importe quel prix et dans n’importe quelle situation », déclare Prembhoodas Ellayah.
Le nouveau marché comprendra 600 étals et une annonce sera publiée dans les journaux pour voir s’il y a des marchands qui veulent obtenir de licences pour opérer. « Nous avons déjà pris des dispositions si la demande est trop élevée », dit-il. Des informations recueillies avancent que les commerçants envisagent de rencontrer Anwar Husnoo, vice-Premier ministre et ministre des Collectivités locales, pour éclairer certains points.
Par ailleurs, des commerçants qui opèrent actuellement au marché de Goodlands sont sceptiques quant à l’ouverture du nouveau marché en construction à Belmont, Ce nouveau projet, au coût de Rs 300 millions qui avait été annoncé en 2019, traîne toujours. La construction a pris du retard à cause du Covid. « Le contracteur avait eu des problèmes pour faire venir les travailleurs étrangers. Le marché actuel est saturé et il crée beaucoup d’embouteillages », reconnaît Prembhoodas Ellayah.
En attendant l’ouverture du nouveau marché, les commerçants critiquent l’état actuel du marché de Goodlands. Anil, marchand de légumes, y occupe un étal depuis 1992. Il se souvient qu’un budget de Rs 95 millions avait été voté en 2014 par l’ancien gouvernement pour la construction d’un nouveau marché. La pose de la première avait même été faite en 2014 sur un terrain en face de la gare routière à Goodlands. Mais la construction n’a jamais démarré
Il est très critique à l’encontre de l’état du marché de Goodlands, avec de nombreuses fissures dans la toiture. Il pointe du doigt de nombreux dysfonctionnements, la dégradation des joints. « Bazar Goodlands se enn bazar kot sa bann twalet pli malprop dan Moris » soutient Anil, photos à l’appui. « Les toilettes sont dans un piteux état. Une odeur nauséabonde vous envahit dès que vous posez les pieds à l’intérieur. Imaginez les enfants, les femmes enceintes qui y vont. Dégueulasse, dégoûtant… je ne trouve pas de mot pour qualifier cette situation. Mo onte pou dir ki mo res dan Goodlands », dénonce-t-il.
Vashish Bijloll, travailleur social très actif dans la région de Goodlands, n’y va de main morte. Dans une lettre adressée au vice-Premier ministre et ministre des Collectivités locales en date du 16 mars de cette année, il fait état de la construction du nouveau marché et de la nouvelle gare routière à Belmont.
« The project is far from being operational. We are still being deprived of a hygienic, safe and accessible market. The initial completion date was 11 february 2021. The country went in lockdown but the project is now already 60 weeks late. Surely penalties will be imposed on the contractor for the lateness. Could we please request that the receipt from the penalties be directed to a social cause for the benefit of the inhabitants of Goodlands, as a gesture to compensate for our patience ? We are also dismayed by the fact that at least some minor renovation work could have been done to the toilets at the existing market pending the opening of the new market », écrit le travailleur social comme pour alerter les autorités sur un état de choses, qui n’a que trop durer.